La CFDT, la CFE-CGC et FO avaient formulé une demande de complément d’intéressement, justifiée par les bons résultats du groupe, l’investissement des salariés et la déception des NAO 2025 dans le groupe. La réponse est tombée : c’est non !
Voici la réponse du nouveau Directeur Général du groupe :
Messieurs,
Je vous remercie de votre courrier du 22 avril dernier dont j’ai pris connaissance avec attention, et par lequel vous sollicitez le versement d’un supplément d’intéressement de 1500 euros en complément de la politique salariale 2025 que vous estimez ne pas être à la hauteur des résultats du Groupe en 2024.
Il y a quelques semaines, vous aviez d’ailleurs adressé une demande de même nature à Monsieur Benoit Courmont à laquelle il vous avait répondu le 3 avril 2025 pour vous préciser le contexte dans lequel évolue notre Groupe et les raisons qui conduisaient à ne pouvoir répondre favorablement à votre demande.
Si je suis attentif aux arguments que vous avez pris le temps de m’exposer dans votre courrier, je vous informe que la position de la Direction générale n’est cependant pas en mesure d’évoluer au regard d’une part, du budget global annuel de politique salariale de 2,5% déployé cette année qui se situe parmi les plus hauts pratiqués dans notre secteur d’activité dans un contexte d’inflation de 1,2% et, d’autre part, de la situation économique du Groupe dans sa globalité qui présente un résultat net à fin 2024 de -20% par rapport à 2023 quand bien même les résultats en termes de chiffre d’affaires ou de collecte sont de très bon niveau.
Il est en effet de notre responsabilité d’assurer dans la durée les équilibres économiques du Groupe tout en reconnaissant l’engagement de nos collaborateurs. Ce que nous nous sommes à nouveau efforcés de conjuguer en 2025.
Pour la CFDT, cette réponse, bien que professionnelle et respectueuse de représentants du personnel, présente plusieurs points critiquables :
- Le ton, bureaucratique et distant, manque d’empathie envers les préoccupations des employés.
- La réponse du DG est centrée sur une utilisation sélective des chiffres : mise en avant du -20% de résultat net mais minimisation de « très bons » résultats en termes de chiffre d’affaires et de collecte.
- La comparaison est peu pertinente entre l’inflation de 1,2% et une politique salariale de 2,5%, car elle ne tient pas compte de l’évolution du coût de la vie sur plusieurs années. De plus ce chiffre de 2,5% de la masse salariale prend en compte toutes les augmentations, individuelles et collectives. Il occulte une réalité : 80% des salariés n’ont bénéficié d’aucune augmentation collective en 2025, hormis celle de leur prime d’ancienneté.
- L’argument du « plus haut pratiqué dans le secteur » reste vague et non étayé par des données concrètes. Si l’on compare, par exemple, les résultats de la NAO AG2R 2025 avec ceux de MH, notre principal concurrent au niveau des GPS, les augmentations de MH sont bien meilleures et le complément d’intéressement a été accordé.
- La conclusion semble davantage justifier une décision déjà prise que démontrer une réelle volonté de dialogue.
En résumé, pour la CFDT, cette réponse reflète une approche managériale traditionnelle, privilégiant la communication descendante et la justification financière au détriment d’un véritable dialogue social.
Bien entendu, cette réponse est inacceptable pour les demandeurs, CFDT, CFE-CGC et FO. Les autres organisations syndicales qui n’ont rien demandé ne manqueront certainement pas de se gausser. Pour autant, ne fallait-il pas relayer la demande légitime de nombreux salariés ?
Peut-on ne pas conclure d’accord salarial en 2024, d’accord d’intéressement la même année, d’accord de branche en 2025 sous prétexte que les résultats n’atteignent pas le niveau des revendications et prétendre défendre les salariés ? Peut-on se satisfaire de rien pour améliorer le pouvoir d’achat des salariés ?
Car il faudra que les partisans du « non à tout » nous expliquent leur stratégie géniale : Pas d’accord salarial en 2024 ? Parfait ! Pas d’accord d’intéressement ? Encore mieux ! Pas d’accord de branche en 2025 ? La triple couronne ! Sérieusement, jusqu’où ira cette politique du « tout ou rien » qui ne donne… rien ? Le pouvoir d’achat des salariés mérite mieux qu’un immobilisme satisfait !
Nous nous retrouvons donc dans une impasse… n’y a t-il plus rien à attendre pour cette année?
Impasse est peut être un peu fort dans la mesure où la somme servie est déjà importante… Par contre il faut vraiment décoder les résultats du Groupe qui demeurent problématiques…
Certes la prime d’intéressement de base était intéressante… mais impasse dans le sens où avec des NAO médiocres, nous aurions pu espérer un geste supplémentaire de la direction pour tenter de valoriser un minimum le travail des collaborateurs peu importe le niveau.
Il y a un truc que je ne comprends pas. Le montant de l’intéressement est le même que l’année dernière alors que les résultats sont meilleurs ! Comment cela est il possible ? L’accord d’intéressement signé par les OS n’était peut être pas celui qu’il fallait. Merci de ne pas répondre que « c’est mieux que rien » car c’est trop facile de dire cela tout le temps. Peut être faudrait il reconnaitre qu’il y a eu un petit loupé de ce coté là. Et si les OS qui n’ont pas signé en l’état avaient eu raison ?
1/En 2024 au titre des résultats 2023, l’enveloppe distribuée pour l’UES AG2R a été de 9,17 m€
En 2025 au titre des résultats 2024, l’enveloppe distribuée a été de 9,34m€
Alors, non le montant de l’intéressement n’est pas identique et a été plus important en 2025, suivant l’amélioration des résultats.
En revanche, le montant des primes individuelles versées est semblable d’une année sur l’autre. Pourquoi ? Parce que le nombre de bénéficiaires se partageant l’enveloppe a été plus important du fait des embauches effectuées en 2024.
2/Contrairement à ce que vous écrivez, il n’y a pas eu de loupé de la part de la CFDT. Les OS qui n’ont pas signé ont pris le risque qu’aucun intéressement ne soit versé pendant trois ans. Un risque à prendre ? La CFDT a dit non et la réalité des primes versées conforte son analyse. L’amélioration du pouvoir d’achat des salariés, ça ne se défend pas seulement par des discours, mais surtout par des actes, qui doivent se traduire par un plus en bas de la fiche de paie.
Pourquoi n’avez vous pas demandé 500 euros d’intéressement, la proposition aurait peut-être été acceptée ?
l’employeur aurait pu faire une contre proposition à 500 euros, chose qu’il n’a pas faite…