Les NAO 2024 sont entrées dans le vif du sujet le 18 janvier avec les propositions de revalorisations salariales de la direction. Malgré l’argumentaire solide de la CFDT pour augmenter tous les salaires, la DRH n’a annoncé que 0,3 à 0,5% d’augmentation collective.
Une inflation qui n’a pas été compensée.
En 2023, l’inflation s’est élevée en moyenne à 4,9%, après 5,2 % en 2022 au terme d’une année mouvementée, où pendant les premiers mois elle flirtait encore avec les 6 % (chiffres annoncés le 12 janvier par l’INSEE). Ainsi, malgré une très bonne NAO 2023, ce niveau d’inflation, n’ a pas pas permis de maintenir le pouvoir d’achat des salariés AG2R.
Et, la hausse des prix devrait se poursuivre, pour atteindre 4 % dans les mois à venir selon les prévisions les plus récentes.
Des salaires AG2R inférieurs à ceux de la profession.
Les salaires moyens par classes dans l’UES AG2R sont inférieurs aux salaires moyens des autres groupes de protection sociale. Ainsi les données fournies par la branche professionnelle montrent, selon le genre et les niveaux :
- pour la classe 2 des salaires moyens AG2R inférieurs de 13 à 7%.
- Pour la classe 3, des différences entre -2 et -5%,
- pour la classe 4 entre -2 et -7%
- pour la classe 5, entre -6 et -15%,
- pour la classe 6 entre -2 et -15%,
- pour la classe 7 entre -4 et -15%.
Nous faisons donc le constat que ce sont toutes les catégories d’emplois chez AG2R qui sont sous-payées par rapport à nos concurrents.
Les politiques pluri annuelles de gel des augmentations collectives et individuelles sont à l’origine de cette situation. L’année 2023 a permis une inflexions de cette politique avec des revalorisations salariales plus importantes. Mais nous sommes conscients que nous ne parviendrons pas à retrouver le même niveau de rémunération que les autres GPS en une seule année. C’est pourquoi la CFDT revendique une politique salariale plus volontariste chaque année tant que nous n’aurons pas retrouver un niveau identique de salaire.
Un budget voté par les conseils d’administration en hausse.
Le budget 2024 voté par les Conseils d’Administration est en augmentation de 5,65% pour la masse salariale 2024. et, même si un plan d’embauche important est prévu cette année, nous jugeons qu’une marge de manoeuvre significative existe puisque, malgré la NAO fructueuse de 2023, la masse salariale n’avait augmenté que de 1,23% par rapport à 2022.
Fort de ces constats, la CFDT a donc proposé un budget privilégiant le collectif et le le récurrent:
- une augmentation collective de 5% pour tous les salariés dont la rémunération est inférieure à 65 000 euros annuels et une augmentation de 4% pour les salaires supérieurs à 65 000 euros.
- une prime exceptionnelle pour tous de 1000 euros.
La direction n’a pas écouté la CFDT.
Ses contrepropositions, inadmissibles, montrent qu’aucun des arguments de la CFDT n’a été entendu.
La direction propose des augmentations différenciées par tranches de salaires :
- une augmentation collective de 0,5% pour les salaires inférieurs à 35 000 euros (soit 28% des salariés)
- 0,4% pour les salaires compris entre 35 000 euros et 45 000 euros (soit 38% des salariés)
- 0,3% pour les salaires compris entre 45 000 euros et 55 000 euros (soit 12% des salariés)
- rien pour les rémunérations supérieures à 55 000 euros (soit 15% des salariés).
Pour un salaire moyen d’employé, cette augmentation collective représentera 12 euros brut par mois, pour un agent de maitrise, entre 12 et 14 euros, pour un cadre entre 14 euros et rien. Compte tenu de l’augmentation de 12,41 euros de la part salariale de la cotisation frais de santé au 1er janvier 2024, inutile de souligner que les augmentations collectives seront neutres pour l’ensemble des salariés.
Pour la CFDT, la politique de la direction correspond à un gel des augmentations collectives.
La DRH se défend en assortissant sa proposition d’une prime exceptionnelle (Prime de Partage de la Valeur) de 500 euros, proratisée en fonction du temps de travail.
Rappelons d’une part que la prime l’année dernière s’est élevée à 800 euros au lieu de 500, et que, d’autre part, c’est une mesure qui n’est pas récurrente.
La DRH se défend aussi en argumentant que l’enveloppe globale des NAO est de 3,2% de la masse salariale, soit plus de 7 M€.
Pour la CFDT, outre que l’enveloppe globale n’est pas suffisante (rappelons qu’en 2023, l’enveloppe était de 6% de la masse salariale), il y a un grave problème de répartition dans l’enveloppe.
Mesures | % de la masse salariale | montant en euros | |
---|---|---|---|
Mesures de branche | 0,90% | 2 390 000 | |
Passage A vers B | 0,10% | 225 000 | |
Effet report | 0,18% | 399 383 | |
Total | 1,18% | 2 663 422 | |
augmentations collectives | 0,23% | 519 057 | |
augmentations individuelles | 0,78% | 1 765 292 | |
Total AI + AC | 1,01% | 2 284 349 | |
total récurrent | 2,19% | 4 947 771 | |
Prime pouvoir achat | 1,01% | 2 302 143 | |
TOTAL | 3,2% | 7 249 914 |
Ainsi, la part des augmentations collectives ne représente que 7% de l’enveloppe,
- alors que la prime non récurrente représente 32%
- que les provisions pour les éventuelles révisions de RMMG au titre des mesures de branche représentantes 28%
- que les augmentations individuelles représentent 25%.
La seule avancée obtenue est la garantie donnée par la DRH de dépenser l’enveloppe des mesures de branche – provisionnée à 0,90%- si aucune mesure ne devait intervenir. Quand et surtout comment ? Nous ne le saurons pas. La CFDT revendique que cette enveloppe reste destinée aux augmentations collectives.
Autre refus de la DRH : basculer tout ou partie de l’enveloppe de la prime de partage de la valeur sur des augmentations collectives.
Une dernière proposition de la CFDT pour trouver un accord…
Afin de trouver une issue avec un accord de “juste milieu”, la CFDT est revenue avec une autre revendication :
- une augmentation collective de 3,7% pour tous les salariés avec un minimum plancher annuel de 800 euros
- une prime exceptionnelle pour tous de 1000 euros
Cette revendication a été rejetée par la direction qui s’en tient, pour l’instant, à sa proposition initiale.
Quelles suites ?
Dans l’état actuel des négociations, la signature de la CFDT est exclue.
Tout l’effort des négociateurs portera lors de la prochaine réunion du 31 janvier sur :
- augmenter le montant de l’enveloppe globale
- revoir la répartition dans cette enveloppe pour que la part des augmentations collectives puissent être la plus importante.
- obtenir une revalorisation collective qui garantisse le maintien du pouvoir d’achat.
De qui se moque t-on ? Ce n’est pas aux salariés de payer l’indemnité de départ de notre DG au cas où cela s’avèrerait exact. L’autisme de la Direction est désolant et stupide, comment faire adhérer ses salariés à un plan d’entreprise si elle ne les paye pas comme ses concurrents ? Le semblant d’embellie de 2023 n’aura été que de courte durée…
C’est réellement étonnant: la DG estime de son côté que les conditions d’embauche dans notre groupe ne sont pas attractives mais en même temps elle est dans l’incapacité de proposer quelque chose d’intéressant y compris pour la fidélisation du personnel… il y a comme une sensation de schizophrénie chez elle qui engendre une totale incompréhension de certaines de ses décisions : que ce soit dans certains choix d’organisations, les NAO, les semblants de négociation sur le contrat santé/prévoyance du personnel, … et elle demande à tous de “faire groupe” tout en se tirant une balle dans le pied et de donner le bâton pour se faire battre. Elle vire les proches du 1er cercle, applaudit pour certaines distinctions et refuse de regarder plus bas que le niveau -2…
tôt ou tard, la bulle La Mondiale Executive finira par éclater.
Après des voeux 2023 où on annonce des économies (ENCORE !! ) sur les frais de gestion et une amélioration des finances d’AG2RP (excuse de l’année dernière pour justifier un effort collectif), c’est scandaleux de voir des propositions inférieures à l’année dernière (qui étaient déjà loin de l’inflation et des hausses du smic). Rien qu’au 1er janvier 2024, celui-ci prend 1,13% (et il a pris entre 13,5% entre le 01/01/2021 à mai 2023). Le reste à vivre des anciens employés (la classe au-dessus du smic) devient de plus en plus compliqué. Belle image de notre groupe quand les rvs à l’assistante sociales se multiplieront et quelle motivation d’y rester avec bientôt un salaire de smicard (hors ancienneté) au bout de 20 ou 30 ans de maison. A suivre le chantage ça ou rien ?
Merci pour le compte rendu. Mais quand même ! Ça fait un sacré choc. Mais pourquoi font-ils une réunion pour proposer ça ? 2023 m’avait redonné un peu d’optimisme (bon il avait fallu négocier dur aussi avant). Donc j’en déduis que nouveau DG ou pas, rien ne change. Ça revient comme avant 2023. On nous félicite beaucoup beaucoup beaucoup (des fois ça fait trop surjoué même) puis aucun retour aux salariés quand les NAO arrivent. Ça me donne l’impression d’un gros soufflé qui retombe à plat. Bref, on continuera à perdre des collaborateurs. Et on aura encore plus de mal à pourvoir les postes laissés vacants. Enorme déception. Il va être beau le prochain sondage de l’attachement au Groupe etc etc….
sinon, pas de réduction pour le livre de notre DG ?
A quand un vrai débrayage (pas deux petites heures) pour montrer notre fort mécontentement. On nous remercie de toute part du travail fourni. Mais pour augmenter les salaires y a pas d’argent. Augmenter les bas salaires c’est bien mais tout le monde fourni des efforts et tout le monde devrait être augmenter de la même façon. La mutuelle à elle augmentée de façon indécente, et on nous donne même pas la contre partie.
A quoi bon continuer de négocier des miettes face à un tel mur ? Il faut faire une grève, et pas d’une demi journée, afin de montrer notre détermination. Le mépris a assez duré.
pour les salariés : qui veut gagner des miettes, pour la direction qui veut gagner des millions. S’il faut faire des efforts sur les salaires, il faut que les efforts soient partagés. L’enveloppe pour les augmentations collectives de plus de 5000 salariés n’atteint même pas le salaire annuel de notre DG. Vous trouvez ça normal ?
Si pour se faire entendre, il faut faire grève : allons-y !!!
Chaque négociation méprise et déclasse davantage le salarié que la précédente.
Juste incroyable . Cette direction s’inscrit au delà de ce que définit étymologiquement le mépris, et la vacuité de leurs propos ne trouve désormais pour équivalence que leur propre fatuité. Du mépris de classe, totalement anachronique, pour servir quelques privilégiés, et hormis les constats dressés par chacun d’entre nous, rien ne bouge.
Beaucoup de syndicats mangent depuis trop longtemps dans l’assiette ( avec un grand respect pour la minorité honnête), et notre “DG” – un Harry Potter qui aurait mal tourné – se crée sur nos souffrances morales un beau parachute doré, avant de voguer vers une autre destructuration d’entreprise, avec une attitude totalement désinhibée ( risque d’implosion ou d’explosion?)
Et si on arrêtait de considérer le dialogue comme une réelle éventualité, puisque tout le monde constate, depuis trop longtemps, qu’on nous ment, effrontément.
Bon courage à tous , ON NE LACHE RIEN!!!
Gabriel ATTAL a pourtant dit dans son discours que les salaires devaient être revalorisés afin que les classes moyennes puissent vivre dignement … Le gouvernement ne peut il s’ingérer dans cette gestion TRES particulière du groupe AG2RLAMONDIALE? ça suffit de nous prendre pour des vaches à lait, qui plus est avec une hausse de l’électricité de près de 10%, des produits alimentaires de près de 20% etc…Faire grève ne servira à rien comme d’habitude car nous ne sommes ni écoutés, ni entendus, il faut mandater un expert pour aller farfouiller dans les comptes obscurs de cette entreprise qui n’a plus aucune valeur ni respect pour ses salariés.
La moyenne des augmentations dans les entreprises devraient pour 2024 se situer entre 3 et 5 %, demandons 4% pour tous les salariés jusqu’à obtention sans autres conditions !