Les responsables de l’activité retraite de Mulhouse, dans le domaine particulier, ont décidé d’obliger les salariés à être présents sur site tous les mardis et jeudis pendant au moins 3 mois.
Pour ce faire, ils ont invoqué un article de l’accord sur le télétravail qui permet d’imposer la présence sur site en cas de circonstances exceptionnelles et pour le bon fonctionnement des services.
Une décision arbitraire ?
Les responsables justifient cette décision par la nécessité d’assurer la formation, la montée en compétence et l’accompagnement de l’ensemble des collaborateurs dans de bonnes conditions.
C’est la première fois que cette disposition de l’accord télétravail s’applique dans de telles proportions.
De plus, l’interprétation de l’accord par les responsables semble, pour la CFDT, partiale. En effet, l’accord précise : “La ou les journées fixée(s) peuvent être révisée(s) ponctuellement en fonction des nécessités de service.” Quelle est la définition de “ponctuellement” ? Une durée de 3 mois reconductible est-elle une révision ponctuelle ?
L’accord précise également : “Le report du ou des jours de télétravail, qu’ils soient fixes ou flottants, ne doit pas conduire à des modifications permanentes du calendrier déterminé entre le collaborateur et son manager. Il est rappelé en effet que le recours au télétravail doit permettre le maintien de la bonne organisation de l’activité du service ainsi qu’un meilleur équilibre vie professionnelle, vie personnelle.”
Enfin, les responsables de Mulhouse semblent occulter un autre aspect de l’accord qui indique : “Par exception, la journée initialement prévue en télétravail peut être effectuée sur le lieu de travail et être reportée si le collaborateur et le manager s’entendent sur ces points, notamment en cas d’impossibilité d’effectuer la journée en télétravail (présentiel impératif pour le bon fonctionnement de l’activité…).”
Pas de discussion…
On le voit, la décision des responsables retraite de Mulhouse est sujette à discussion. Sauf que de discussion, il n’y en aura pas, puisque les représentants de proximité de Mulhouse n’ont pas été informés.
Alors que s’ouvrent les négociations sur un nouvel accord télétravail, la direction entend-elle ouvrir les hostilités sur le report des jours de télétravail ?
Heureusement, cette décision semble être circonscrite pour l’instant au seul périmètre retraite de Mulhouse. Il ne s’agit donc peut-être que d’un problème propre à ce site.
Deux poids, deux mesures.
Ce sujet est d’autant plus sensible pour la CFDT lorsque l’on sait que la direction retraite de l’Est rechigne souvent à permettre aux salariés de déplacer leur journée de télétravail de leur propre initiative. Cette direction semble donc appliquer deux poids, deux mesures…
La CFDT reste vigilante face à ces pratiques et rappelle l’importance d’un dialogue constructif entre la direction et les salariés. Nous appelons à une application équitable et cohérente de l’accord sur le télétravail, dans le respect de l’esprit du texte et des besoins des salariés.
Ah ben c’est pas mal ça. La CFDT s’attaque aux responsables de proximité maintenant? C’est du beau travail.
Il ne s’agit pas de s’attaquer à des individus, mais de mettre en lumière une décision qui est peut-être arbitraire, et surtout un manque de concertation.
Relisez le dernier paragraphe de notre article :
La CFDT reste vigilante face à ces pratiques et rappelle l’importance d’un dialogue constructif entre la direction et les salariés. Nous appelons à une application équitable et cohérente de l’accord sur le télétravail, dans le respect de l’esprit du texte et des besoins des salariés.
Notons d’ailleurs que la DRH, alertée, ne comprend pas non plus que les représentants du personnel n’aient pas été informés et qu’une discussion n’est pas été engagée pour aider à comprendre les motivations de cette décision de restreindre le télétravail à certains jours.
Ah bon parce que maintenant les responsables de proximité doivent demander aux RP comment faire leur boulot ?
Dans ce cas j’espère que vos RP sont allés engager la discussion avec les responsables mulhousiens avant de publier cet article.
En réponse : oui, les responsables de proximité doivent informer les RP quand les conditions de travail ou les conditions d’exercice des activités sont en jeu. Il ne s’agit pas de co gestion : nous ne contestons pas le pouvoir de décision de la direction. En revanche, le dialogue qui est au centre des relations sociales de notre entreprise exige d’ouvrir des discussions, d’informer en amont et d’accepter la confrontation des points de vue. Nous allons même plus loin : un manager qui n’entrerait pas dans ce mode de fonctionnement ne remplirait pas correctement sa fonction.
Enfin, oui, nous avons dialogué avec des responsables et des salariés de Mulhouse avant d’écrire cet article.