Conclusion du nouvel accord d’intéressement : la CFDT signera

Le précédent accord d’intéressement arrivait à échéance. Il fallait renégocier un nouvel accord. Un nouveau texte est proposé à la signature et la CFDT le validera : synthèse et analyse.

Le précédent accord d’une durée de 3 ans arrivait à échéance en 2024 et il fallait conclure un nouvel accord avant le 30 juin si l’on voulait percevoir une prime l’année prochaine.

Analyse de l’accord et enjeux.

L’enjeu pour la CFDT était clair : obtenir un accord qui produit un niveau de primes approchant celui de 2023 et 2024.
Car soyons clairs au-delà des débats idéologiques de certaines organisations syndicales : dans la période actuelle de perte de pouvoir d’achat, ce que regardent les salariés AG2R avant tout ce sont leurs revenus annuels.
La CFDT ne veut pas comme certains se contenter de dénoncer, elle veut obtenir des résultats concrets. C’est pour nous le sens du mandat que nous ont donné les salariés en nous plaçant première organisation syndicale du groupe, loin devant la seconde, la CGT.

Et des résultats nous en avons obtenu lors des NAO 2024 avec des augmentations collectives qui peuvent atteindre 3% pour les plus bas salaires et une prime exceptionnelle PPV de 650 euros.

Des résultats nous en avons obtenu avec un montant d’intéressement de 1586 euros en 2024 pour les plus bas salaires (1914 euros pour les plus hautes tranches de salaire) et un montant de 1151 euros en 2023.

Bien entendu, cet accord d’intéressement n’était pas parfait, notamment parce que 50% de la prime étaient proportionnels au niveau de salaire.
C’est pourquoi dans la nouvelle négociation la CFDT a revendiqué une répartition égalitaire de l’intéressement. La direction a refusé.

Finalement, la CFDT n’a pas obtenu satisfaction sur toutes ses revendications.
Pour autant, comment l’organisation syndicale majoritaire chez AG2R pourrait-elle expliquer aux salariés que parce que le compte n’y est pas complètement, aucune prime ne sera versée pendant 2 ans ?
Il est plus facile pour des organisations syndicales minoritaires de prendre ce risque que pour la CFDT qui pèse 35% dans la signature d’un accord qui doit réunir 50% de l’audience syndicale.

Il est facile pour la CGT d’écrire « que les signataires se contentent d’un c’est mieux que rien » quand ses 16% aux élections ne pèsent pas grand-chose dans la balance de la représentativité et que ne pas signer l’accord n’a pas de conséquence. Aurait-elle le même discours si elle devait expliquer aux salariés qu’elle les prive d’une prime de plus de 1000 euros ?

Décryptage du nouvel accord.


La structure de l’accord est très proche du précédent.
En revanche, sa durée ne sera que de deux ans (les exercices 2024 et 2025), soit jusqu’à la fin du plan d’entreprise.
L’enveloppe maximale distribuable est de 4,85% de la masse salariale. La CFDT revendiquait de porter cette enveloppe à 5%. La direction a accepté d’y adjoindre un bonus sur la seule année 2025 (versement 2026) qui porterait l’enveloppe à 4,95% de la masse salariale.

La distribution de l’intéressement, après détermination de son montant, resterait calculée à 50% en fonction du temps de présence du salarié et à 50% en fonction du niveau de sa rémunération. La CFDT a revendiqué de rendre la distribution égalitaire, mais elle n’a pas obtenu satisfaction.

Le calcul de l’intéressement restera basé sur un ensemble de critères communs avec La Mondiale qui représenterait au maximum 26% de l’enveloppe et un ensemble de critères spécifiques à AG2R qui représenterait au maximum 74% de l’enveloppe.

Les critères communs seraient basés sur :

  • Les fonds propres du groupe
  • Le respect des objectifs opérationnels de la Fédération AGIRC ARRCO en retraite complémentaire
  • Le respect des délais en gestion santé et prévoyance
  • Le respect des délais en gestion épargne retraite
  • L’avancement du programme de plateformisation informatique
  • La satisfaction client
  • Un nouvel indicateur RSE basé sur la consommation énergétique des bâtiments du groupe d’une part, et sur le nombre de contrats d’alternance d’autre part.

Les critères spécifiques AG2R seraient basés sur :

  • Les résultats du fond de gestion retraite complémentaire
  • La satisfaction client en retraite complémentaire
  • Les résultats économiques des activités assurantielles
  • Les frais des entités santé prévoyance
  • Le ratio combiné santé prévoyance
  • Le ratio de solvabilité de la SGAPS

De plus, pour l’intéressement relatif à l’exercice 2025 (versé en 2026), il est prévu un bonus à attribuer collectivement aux deux UES AG2R et La Mondiale, réparti au prorata des deux masses salariales des deux UES.

Chaque réussite à un des 4 objectifs suivants permettrait d’attribuer un quart du bonus maximum :

– Réussite de la trajectoire des frais en retraite complémentaire

– Réussite du plan de redressement AG2R Prévoyance

– Réussite dans le plan de redressement de Domitys

– Réussite dans la relution du rendement obligataire en épargne retraite de l’entité La Mondiale mutuelle.

Conclusion

Les élus du CSE avaient demandé l’avis de leur expert économique sur le projet d’accord. Sa réponse a été claire : l’accord proposé a été construit pour distribuer des primes en 2025 et 2026.
Bien entendu, un intéressement est par nature aléatoire et son montant ne peut pas être prédéterminé. Mais des simulations nous laissent espérer que, sauf accident industriel majeur, les montants devraient se situer entre ceux versés en 2023 et ceux de 2024.

La position de la CFDT déterminée par ses délégués syndicaux sera donc pour la signature de l’accord.

L’accord sera également signé par la CGC et par FO.

S’abonner
Notifier de
guest

3 Commentaires
le plus ancien
le plus récent le plus populaire
Inline Feedbacks
View all comments
Nalux
Nalux
3 mois il y a

Merci pour ces informations !
Pour la prime PPV est-elle aussi proratisée au temps de présence ?

un collaborateur désabusé
un collaborateur désabusé
3 mois il y a

Je comprends qu’il vaille mieux un accord que rien du tout, cependant, la direction joue beaucoup la dessus et finalement l’argent va à l’argent comme toujours puisque tout est fonction du salaire…et après ils nous vendent le LEAN, oser faire autrement etc, laissez moi rire ! Aucune exemplarité du coté direction car sans le travail de tous, y compris et surtout les bas salaires, personne n’arriverait à rien, donc chacun mérite une part équitable de l’intéressement d’autant que son but est justement de récompenser l’atteinte des objectifs collectifs… bref injustice toujours! Non content de bien gagner leur vie en faisant bosser les autres, ils accumulent les richesses comme de véritables Picsou de la retraite complémentaire