Le 19 mai, le Comité d’Entreprise faisait parvenir au Conseil d’Administration ses avis et recommandations sur la stratégie de l’entreprise, comme le prévoit désormais la loi. Le 20 juin, le CA répondait. Vous trouverez ci-dessous la réponse du Conseil d’Administration.
Sans entrer dans le fond des sujets, force est de constater que les réponses que le Conseil d’Administration n’apporte que peu d’éléments au Comité d’Entreprise. Pire, elles ne font pas mention des recommandations du CE, pour les approuver ou pour les rejeter.
Cette situation était prévisible. En effet, le sujet était la stratégie de l’entreprise. Or, qui détermine cette stratégie ? Le Conseil d’Administration de la sommitale du groupe. La réponse émane d’un autre Conseil d’Administration : celui du GIE. La profondeur des réponses ne pouvait qu’être différente.
Pourquoi n’est-ce pas le bon interlocuteur qui a répondu ?
Parce que la direction AG2R LA MONDIALE en a décidé ainsi. Lors des multiples réunions de négociations entre les représentants du personnel et la direction, cette dernière n’a jamais fait varier sa position : l’interlocuteur sera le CA du GIE. Elle est restée sourde à tous les arguments des organisations syndicales, notamment celui qui faisait référence au code du travail :
Le comité émet un avis sur les orientations stratégiques de l’entreprise et peut proposer des orientations alternatives. Cet avis est transmis à l’organe chargé de l’administration ou de la surveillance de l’entreprise, qui formule une réponse argumentée. Le comité en reçoit communication et peut y répondre.
Le GIE est-il chargé de la surveillance de l’entreprise ? Non.
Peut-il prendre en compte des orientations alternatives ? Non.
On doit se résoudre à un constat : la direction ne souhaite pas que le Comité d’Entreprise dialogue avec le Conseil d’administration qui dirige l’entreprise. Que des élus du personnel puissent émettre des opinions sur la stratégie de l’entreprise, alerter les administrateurs ou, pire, proposer des orientations alternatives provoquent un blocage.
C’est une conception du dialogue social qui va à l’encontre de la lettre et de l’esprit de la loi. C’est surtout une conception paradoxale dans un groupe paritaire.
Mais la direction n’est pas à une contradiction près. Elle parle de qualité de vie au travail, de performance opérationnelle, de relation clients…mais tout doit se construire et se décider dans la stratosphère d’Haussmann, le siège du groupe, certainement pas au plus près du terrain.
Rappel de l’avis du Comité d’Entreprise :
Et la Responsabilité Sociétale de l’Entreprise. S’ils ne respecte par le dialogue, il leur faire de la mauvaise pub !!
Pour avoir un dialogue social, il faut dialoguer, donc être deux. Lorsque l’on voit le peu de considération qu’a la direction pour les salariés qu’elle ne vient jamais rencontrer, je me doute que lors des comités d’entreprise elle fait peu de cas de leurs élus