Le 24 novembre s’est réunie la commission CSSCT du CSE avec un seul point à l’ordre du jour : la nouvelle organisation de la direction de l’action sociale. Synthèse des débats et analyse.
Le projet de délimitation de l’activité retraite complémentaire et son transfert au sein de l’IRC a été présenté pour consultation auprès des CSE AG2R .
Les élus ont constaté qu’était imbriqué dans le dossier un projet de réorganisation de la direction de l’action sociale, qui dépassait le simple cadre du transfert des salariés « retraite » dans l’IRC. C’est pourquoi ils ont demandé que le sujet soit traité par la commission CSSCT (commission santé, sécurité et conditions de travail du CSE).
Voici un compte rendu de cette réunion, qui s’est déroulée le 24 novembre.
Les motivations de la direction pour initier cette nouvelle organisation sont les suivantes :
- Le projet a été initié début 2020 et s’inscrit dans la continuité du mouvement de délimitation engagé depuis plusieurs années.
- Cette délimitation permet de répondre aux enjeux découlant de la convergence des régimes de retraite.
- Pour l’action sociale, le projet d’organisation implique :
- Le rattachement hiérarchique de la Direction des Activités Sociales à la Direction de la Retraite Complémentaire
- Le rattachement hiérarchique des équipes d’action sociale régionale à la Direction des Activités Sociales tout en gardant un lien d’animation fonctionnelle avec les Directeurs Régionaux
- Une évolution de l’organisation de l’action sociale retraite complémentaire pour l’adapter aux nouveaux enjeux.
Comment s’est construite cette organisation ?
Sans avoir les réponses précises de la direction, on peut constater que les directeurs de régions, les responsables régionaux de l’action sociale se sont sentis écartés du sujet. De ce fait, cette organisation est mal comprise et plutôt rejetée par les salariés concernés. Le sentiment général est que cette organisation s’est faite entre trois ou quatre responsables nationaux.
Des propositions d’organisation ont pourtant été formulées par le terrain, et notamment par les RDAS. Mais ces propositions ont été écartées et l’organisation finale a été imposée.
La direction rétorque que tous les collaborateurs n’ont pas pu être associés, mais que les solutions ont été testées sur le terrain avant leur déploiement. Elle ajoute que des ajustements sont encore possibles et qu’elle reste ouverte à toutes contrepropositions.
Premier point : rattachement de la DAS à l’activité retraite complémentaire.
La direction rappelle que l’activité retraite reste une intégrante du groupe. En revanche, la séparation stricte du concurrentiel et de la retraite est indispensable et rappelée par la cour des comptes.
C’est une des raisons qui a poussé la direction à séparer les employeurs retraite et ADP.
Les grands principes de l’organigramme de tête
- Rattachement du directeur des activités sociales au directeur de la retraite complémentaire (François Ringaud)
- Intégration du chef de projet engagement sociétal dans les équipes des activités sociales comme directeur des partenariats et rattachement du fonds de l’innovation à cette direction
- Rattachement hiérarchique du chargé de mission MBV VRF au directeur de l’engagement sociétal
- Mise en place d’un lien fonctionnel entre le directeur de l’engagement sociétal (FM Geslin) et le directeur des activités sociales (LM Vaujour). Une coordination étroite existera entre ces deux activités, ainsi qu’avec la direction des “nouveaux métiers”.
Second point : Rattachement hiérarchique des équipes d’activités sociales régionales à la Direction des Activités Sociales tout en gardant un lien d’animation fonctionnelle par les Directeurs Régionaux
La direction animation réseau, offres et partenariat change de nom et devient direction des territoires.
Les responsables de développement d’action sociale (RDAS) passent d’un rattachement fonctionnel à un rattachement hiérarchique au directeur des territoires
La coupure du lien hiérarchique est la conséquence du rattachement de la DAS à la retraite. Il n’était pas possible de conserver un lien hiérarchique avec un direction régional dépendant de l’ADP.
Le DR restera responsable de l’organisation politique de sa région. C’est donc lui qui dirigera la CSTR. Le RDAS contribuera à l’animation du CSTR, en termes du support.
En revanche, le directeur ne gérera plus la partie administrative des équipes « sociales », comme la gestion du personnel.
Le DR exprimera ses besoins et l’action sociale mettra en œuvre une réponse à ses besoins. En termes de développement commercial, le levier de l’action sociale devrait donc toujours exister dans cette organisation, selon la direction.
Sur l’organigramme, les élus ont constaté que les conseillers de l’action sociale vont se retrouver avec des couches hiérarchiques supplémentaires.
Ainsi, certains qui avaient le directeur de l’action sociale en N+3 ou 4 le retrouve en N+6.
Cette organisation va renforcer le sentiment d’éloignement en régions, pas seulement géographique, mais aussi au niveau des couches de management à distance multiples.
La CFDT a pointé le fait que dans l’organigramme de tête on ne trouve aucune femme, même si elles sont présentes à des niveaux de management inférieurs. La direction a indiqué qu’il s’agissait d’opportunités de compétences disponibles et non d’un choix délibéré d’écarter les femmes.
Organigramme prévu
Direction des partenariats
Les grands principes :
Intégration du chef de projet engagement sociétal dans les équipes des activités sociales en tant que Directeur des partenariats
Structuration de la direction des projets en 3 départements :
• Département Autonomie et Services : issu des activités Silver Economie
• Département Impact : regroupant les chefs de projets en vue de l’animation par orientations prioritaires et des études d’impact. La Direction nous indique que ce département devra être renforcé par l’ouverture de 6 postes de chargées de partenariat/ missions avec un recrutement intradas. Les affichages de postes sont prévus en janvier 2021
• Département Innovation : issu du fonds d’innovation/AGESICA
Direction des territoires
Issue de la direction animation réseau, offres et partenariats, la direction des territoires se restructure autour de 3 entités
• Département des Services aux Entreprises : issu du département des offres avec la reprise de l’ensemble de l’équipe
• Département de la Coordination des Territoires : actuel département Animation du réseau
• Entité Développement Social qui reprend les RDAS et leurs équipes d’action sociale régionale collective sous la responsabilité directe du directeur des territoires.
Pour la direction, la structuration des équipes régionales au sein d’une même direction permet de donner une cohérence d’ensemble aux activités sociales déployées sur l’ensemble du territoire, tout en tenant compte des spécificités de chaque territoire.
Direction des particuliers
Grands principes :
Structuration de la direction des particuliers en 3 départements :
• Département des Services aux Particuliers : reprise du département prestations et services clients et rassemblement des équipes d’aides individuelles nationales et régionales
• Département Manifestations et Valorisation : regroupe les équipes de la Valorisation et celles des manifestations sociales
• Département Prévention : autour des équipes des centres de prévention et celles de l’espace idées bien chez moi
L’équipe de Réseau des Bénévoles (Les Sociétales) est rattachée au directeur des Particuliers.
Focus sur les aides individuelles
Malgré le nombre de collaborateurs sur l’activité, la direction a fait le constat que la résorption des stocks ne se fait pas. Une des raisons serait pour la direction un manque de mutualisation, une trop grande porosité entre le domaine des aides individuelles et collectives.
Actuellement :
70 conseillers en Aides Individuelles, dont 10 en coordination, 8 sur le territoire francilien, 52 sur les autres territoires (en DR).
Parmi ces 52 conseillers
• 23 sont de niveau 1 (dont 4 alternants)
• 7 sont de niveau 2 et ne traitent que de l’individuel
• 22 traitent de l’individuel et du collectif. 4 conseillers parmi ces 22 ont une activité collective supérieure à 20%
La gestion des aides individuelles est rattachée directement à la direction nationale.
La crainte de la CFDT est une perte de lien entre la situation locale, les besoins d’un territoire et les réponses à donner par l’action sociale. En effet, les aides sont traitées nationalement.
Les analyses ne seront donc plus régionales mais nationales.
La direction pense au contraire que la vision globale permettra d’assurer plus de cohérence et un élargissement du champ d’actions possibles.
L’organisation serait un maintien de l’équipe de coordination et pas de changement pour l’équipe IDF.
Pour fluidifier les process de traitement, il est prévu de réunir les conseillers en 4 équipes : équipe NORD EST, équipe NORD OUEST, équipe SUD EST, équipe SUD OUEST.
Chaque équipe sera encadrée par un responsable d’équipe (postes à pourvoir intra DAS pour le début d’année 2021). 2 responsables d’activités encadreront chacun 3 équipes.
LA CFDT a alerté sur le fait que cette nouvelle organisation était mal vécue par les conseillers sociaux des aides individuelles. En effet, beaucoup craignent de perdre le lien de confiance qu’ils créaient avec la personne en difficulté. Gérer un dossier d’aide individuelle c’est « écouter, conseiller et orienter ». Cela ne doit pas se limiter à des tâches administratives. La Direction a pris note mais persiste à poser la nouvelle organisation comme la réponse la plus adaptée, notamment en termes de création d’esprit d’équipe.
Entretiens d’appréciation.
Les entretiens devront être passés avant la fin de l’année. Ils seront en commun avec le nouveau et l’ancien manager. Les nouveaux managers n’ayant pas encore été recrutés, 3 personnes se sont réparties les entretiens soit Véronique RIOU, Hélène GAUTIER et LM VAUJOUR. Il est donc prévu que cet entretien pour certains collaborateurs de l’aide individuelle se fasse avec le directeur de l’action sociale. La CFDT a pointé que cette rencontre avec le directeur national pourrait être une source de stress importante pour certains salariés.
Et la suite ….
La CFDT a interrogé la Direction sur les nouveaux postes proposés aux équipes collectives via la Fédération AGIRC ARRCO (Coordinateur national, pilotes CRCAS). L’objectif est de présenter un nombre significatif de candidatures pour les pilotages en région. Nous avons eu des précisions importantes sur ces postes dont la classification 7 pour le poste de coordinateur. Sur les pilotes s’agissant d’un détachement du collaborateur auprès du CRCAS, aucune modification de statut ni de rémunération n’est envisagée.
La CFDT a aussi interrogé la Direction sur le process d’information aux équipes, sachant que depuis plusieurs mois l’information ne passe que par les RDAS et ce malgré plusieurs demandes non entendues formulées auprès de la Direction. La Direction s’est engagée à organiser des réunions dans les régions pour présenter l’organisation, mais nous n’avons pas de date précise !
Merci pour ce retour très détaillé !
Mais une fois encore “le terrain” parle mais “la Direction” fait ce qu’elle veut sans consultation… social qui disait…
Bonjour,
Est-ce que le retour sur site se fera à la mi-décembre ?
Ou est ce que le télétravail généralisé sera reconduis ?
Merci
Les dernières infos en notre possession laisseraient penser que le télétravail à raison de 5 jours par semaine serait prolongé jusque fin décembre. En revanche, des assouplissements pour les salariés qui ne supportent plus l’isolement du télétravail et qui souhaiteraient revenir sur site seraient prévus. Mais nous n’avons pas encore d’informations officielles. La commission CSSCT du CSE se réunit le 8 décembre.