Le 10 janvier, le ministre du travail a indiqué que la collecte des cotisations AGIRC ARRCO ne sera pas confiée au réseau des Urssaf. Une bonne nouvelle pour la gestion de la retraite complémentaire en France et une bonne nouvelle pour l’emploi dans les groupes de protection sociale. Une victoire pour la CFDT qui a été à la pointe du combat contre ce transfert.
Cet arbitrage est-il lié à la réforme des retraites et à la recherche par le gouvernement de soutiens pour faire passer son projet de loi repoussant l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans ? Certainement…
Si c’est le cas, nous ne pouvons que douter de la sincérité du gouvernement sur ce dossier et nous pouvons craindre un énième retournement de situation dans l’avenir…
Mais, pour l’instant, ne boudons pas notre satisfaction.
Rappelons que le transfert vers les URSSAF était programmé au 1er janvier 2022. Mais il a été repoussé à deux reprises – d’abord au 1er janvier 2023 puis au 1er janvier 2024 – sous la pression des organisations syndicales, CFDT en tête par la voix de la présidente CFDT de la fédération AGIRC ARRCO.
L’AGIRC ARRCO avait émis de gros doutes sur la capacité de l’Urssaf à procéder au calcul des droits individuels des assurés.
Les partenaires sociaux ont également accusé les pouvoirs publics de vouloir mettre la main sur les réserves financières du régime (un peu plus de 60 milliards d’euros) et prendre le contrôle sur les flux de cotisations.
A l’heure où une petite musique commence à s’entendre sur l’efficacité des organisations syndicales, notons que c’est bien grâce à l’action de ces dernières que ce transfert a été abandonné. Elles ont su faire front commun, elles ont su convaincre certains politiques, elles ont réussi à établir un rapport de force en faveur de l’AGIRC ARRCO.
Yvan Recordeau, le secrétaire national CFDT en charge de ce dossier se réjouit de la décision annoncée, car elle met les organisations syndicales d’employeurs et de salariés « en situation de gérer à 100% les retraites complémentaires » Or, celles-ci « ont toujours démontré qu’elles le faisaient très bien ». Dans le débat actuel sur le déficit des régimes de retraite, il est bon de rappeler que les régimes de retraite complémentaire, depuis leur création, se sont toujours auto gérés, sans l’aide financière de l’état, et ont même constitués un excédent pour amortir les chocs démographiques futurs.
Autre conséquence cruciale de l’abandon du transfert du recouvrement : les menaces sur l’emploi des gestionnaires AGIRC ARRCO s’éloignent. Rappelons qu’à l’échelle d’AG2R, ce ne sont pas moins de 600 salariés qui auraient été contraints de changer d’activité.
En revanche, des discussions avec la direction devront rapidement s’engager pour définir la nouvelle trajectoire d’emplois, car le groupe avait anticipé le transfert en faisant largement appel à la sous-traitance.
Bonne nouvelle à suivre, merci encore pour vos actions
C’est une très bonne nouvelle qui va certainement permettre aux GPS d’embaucher des CDI pour renforcer des équipes exsangues actuellement. Le problème c’est qu’on n’est pas à l’abri de revoir ce sujet après la prochaine présidentielle… et avec, la crainte que le nombre d’embauches de ne pas être à la hauteur des espérances.
Bravo pour cette victoire mais restons vigilants !