Dans un contexte de tensions sur le système de santé français, le Centre Technique des Institutions de Prévoyance (CTIP) monte au créneau contre une série de mesures gouvernementales jugées « irresponsables » et prises « sans débat parlementaire ».
Une taxe d’un milliard d’euros contestée
Le point de friction majeur concerne l’annonce par la ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles d’une nouvelle taxe d’un milliard d’euros sur les organismes complémentaires d’assurance maladie. Le CTIP rejette fermement cette mesure, arguant qu’elle repose sur des fondements erronés concernant les hausses de cotisations en 2025.
Réduction drastique des indemnités journalières
Autre sujet d’inquiétude : la diminution de 800 millions d’euros de la prise en charge des indemnités journalières maladie. Cette décision, qui doit entrer en vigueur dès le 1er avril, pourrait entraîner une baisse allant jusqu’à 20% des indemnités, avec un impact particulièrement sévère pour les salariés les plus précaires. Le CTIP estime que certains travailleurs pourraient perdre jusqu’à 360 euros brut par mois.
La lutte contre la fraude négligée
L’organisation dénonce également le rejet des amendements parlementaires visant à renforcer le rôle des organismes complémentaires dans la lutte contre la fraude. Une position jugée d’autant plus incompréhensible que la fraude sociale est estimée à 13 milliards d’euros par le HCFiPS.
Un impact financier considérable
Au total, ces mesures représenteraient près de 2 milliards d’euros de charges nouvelles pour les salariés et les entreprises, en contradiction directe avec les promesses gouvernementales de modération fiscale.
Face à cette situation, la gouvernance paritaire du CTIP a sollicité une rencontre d’urgence avec le Premier ministre, appelant à l’instauration d’un « vrai dialogue constructif » avec les partenaires sociaux.