C’est un tournant majeur qui se profile pour les équipes de gestion des comptes entreprises du groupe Agirc-Arrco. Après des mois de préparation intensive, le déploiement des nouveaux outils fédéraux GCE (Gestion des Comptes Entreprises) est sur le point de devenir réalité. Un projet ambitieux qui promet de transformer en profondeur les méthodes de travail des conseillers gestionnaires.
Pourquoi ce grand chantier de modernisation ?
Imaginez des équipes réparties sur tout le territoire national, utilisant des outils différents pour accomplir les mêmes tâches. C’était jusqu’à présent la réalité quotidienne des conseillers gestionnaires Agirc-Arrco. Le programme GCE vient mettre fin à cette fragmentation en déployant des outils communs : GCE/CXE et RNEG/RNAG.
L’ambition ? Harmoniser les pratiques, moderniser l’arsenal technologique et offrir aux entreprises clientes une expérience de service optimale. En d’autres termes, faire entrer la gestion des comptes entreprises dans l’ère du digital avec des outils performants, adaptés aux défis actuels.
Une préparation minutieuse… mais des zones d’ombre persistent
La direction a mis les moyens : 5 taskforces thématiques pour traiter les problématiques prioritaires, des répétitions générales grandeur nature, un dispositif complet de formation avec des formateurs relais, et même 25 CDD budgétés pour renforcer les équipes en 2026. Sur le papier, tout semble rodé.
Pourtant, sur le terrain, l’atmosphère est plus nuancée. Les enquêtes de satisfaction auprès des équipes révèlent un cocktail d’émotions : entre optimisme prudent et inquiétude légitime. Plusieurs points de friction émergent des retours d’expérience :
- Les nouveaux outils RNEG/RNAG sont jugés moins intuitifs que leurs prédécesseurs
- Le rythme des correctifs reste soutenu à quelques semaines du jour J
- Certains modes opératoires cruciaux attendent encore leur finalisation
- La gestion des grands comptes (plus de 199 établissements) devra temporairement passer par… des exports Excel (oui, vous avez bien lu)
La CFDT dit oui, mais reste les yeux grands ouverts
Dans son avis rendu le 25 novembre 2025, la CFDT a validé le déploiement. Mais attention : il ne s’agit pas d’un chèque en blanc. Les représentants du personnel ont assorti leur feu vert de sept demandes précises, sortes de garde-fous pour sécuriser la transformation :
- Communication renforcée : transparence totale sur l’avancement et les difficultés
- Ressources garanties : les moyens humains promis doivent être au rendez-vous
- Modes opératoires finalisés : pas de déploiement avec des procédures incomplètes
- Indicateurs de suivi : pour mesurer concrètement l’impact du changement
- Dispositif réactif de gestion des incidents : pour traiter rapidement les problèmes terrain
- Accompagnement spécifique : notamment pour la phase transitoire du contentieux
- Évaluations à 3 et 6 mois : pour ajuster le tir si nécessaire
Le message est limpide : « On vous fait confiance, mais on reste vigilants. » La CFDT se réserve d’ailleurs le droit de demander de nouvelles consultations si des difficultés majeures venaient à se manifester.
Et maintenant ?
Le déploiement va se concrétiser dans les semaines à venir. Les équipes vont basculer progressivement vers ces nouveaux outils, accompagnées par les formateurs relais et soutenues par les ressources supplémentaires. La période de transition sera scrutée de près, car c’est là que se joue la réussite du projet.
Au-delà de la dimension technologique, c’est un véritable défi humain qui se profile. Car les meilleurs outils du monde ne valent rien sans l’adhésion et l’engagement des collaborateurs qui les utilisent. Le succès du programme GCE dépendra autant de la qualité du code informatique que de la qualité de l’accompagnement humain.
Rendez-vous dans quelques mois pour un premier bilan. D’ici là, croisons les doigts pour que cette transformation digitale tienne toutes ses promesses et améliore concrètement le quotidien des conseillers gestionnaires et la satisfaction des entreprises clientes.


avec autant d incertitudes , pourquoi émettre un avis positif ? c est assez incomprehensible. Surtout avec l épisode CELIA qui a mis 1 an pour se stabiliser.
Le projet GCE est un projet fédéral, qui s’impose donc à AG2R. Par ailleurs, les objectifs du projet qui sont d’harmoniser les outils dans les GPS sont pertinents. Ce qui est donc en jeu c’est donc les moyens dédiés par le groupe pour le déploiement et l’accompagnement. Dans le dossier présenté, les moyens sont bien présents : – La mise en place de 5 taskforces thématiques démontre une volonté d’adresser les problématiques prioritaires de manière ciblée.
– L’organisation de répétitions générales et de stress tests avec les conseillers gestionnaires témoigne d’une approche pragmatique et prudente.
– Le dispositif de formation des formateurs relais, combinant présentiel et distanciel, constitue un socle pertinent pour accompagner le changement.
– La budgétisation de 25 CDD en renfort pour 2026, répartis géographiquement, montre une anticipation des besoins en ressources humaines.
– La phase transitoire pour le contentieux, avec ses deux fonctionnalités dédiées, révèle une attention particulière portée à ce domaine sensible.
Néanmoins, il y a effectivement des points de vigilance importants à noter :
1. Niveau de confiance mitigé : Les résultats des enquêtes Agirc-Arrco et interne révèlent un climat d’incertitude parmi les collaborateurs. L’indice de confiance, partagé entre « prudents mais optimistes » et « inquiets/résignés », traduit des préoccupations réelles concernant l’information, la formation et la capacité de gestion des incidents. Ces signaux d’alerte ne doivent pas être sous-estimés.
2. Ergonomie de RNEG/RNAG : L’ergonomie jugée « moins intuitive que GCE » constitue un facteur de risque pour l’appropriation des outils. Nous insistons pour que des améliorations ergonomiques soient apportées rapidement afin de faciliter le travail quotidien des utilisateurs.
3. Rythme intense des correctifs : Le « rythme intense de correctifs » mentionné pour GCE/CXE interroge sur la maturité réelle des outils à quelques semaines du déploiement. Nous demandons que la direction s’assure que ce rythme n’impacte pas négativement la charge de travail des équipes impliquées.
4. Gestion des grands comptes : La limitation à 199 établissements et le recours à des exports Excel pour les entreprises plus importantes nous semblent constituer une solution transitoire qui impactera fortement les équipes du groupe compte tenu de la typologie de notre portefeuille. Une solution définitive doit être trouvée rapidement au risque de nuire à la qualité de service et aux conditions de travail.
5. Modes opératoires : Le nombre de modes opératoires restant à livrer nécessite d’être finalisé dans des délais serrés. Nous demandons que les équipes disposent de tous les documents nécessaires avant la mise en production.
6. Accompagnement des CDD : Nous demandons que la direction veille à ce que les 25 CDD budgétés bénéficient d’un accompagnement de qualité, d’une formation adaptée et de conditions d’intégration optimales.
Nous avons donc émis un avis en considérant que les décisions fédérales s’imposaient à AG2R et les points de vigilance tenaient plus aux actions fédérales qu’à celles d’AG2R. Nous avons donc choisi de donner un avis favorable vis à vis du plan d’accompagnement AG2R, mais en insistant sur les actions que la direction devaient mener vis à vis de l’AGIRC ARRCO
Les ressources en « renfort » sont à l’arrêt désormais puisque les formateurs relais ne peuvent pas former de nouveaux arrivant ET de nouveaux collaborateurs sur certaines tâches comme la fiabilisation donc il manque déjà du renfort. A 2 mois du déploiement, il a de quoi s’inquiéter sur GCE car de nombreuse fonctionnalités seront mise en place post déploiement et on parle d’un non accès aux UR (sachant que seul 2026 basculera en février 2026, comment gérer les mails des client pour les exercices antérieurs ?)