Après plusieurs réunions de négociations où la direction nous a proposé des miettes, puis des quignons, nous sommes enfin parvenus à obtenir un résultat plus consistant. Avec 4,5% de la masse salariale de budget global pour cette NAO, nous avons même obtenu, après l’enveloppe de 2023, les meilleurs résultats depuis 10 ans.
Les négociations ont été rudes : nous étions partis d’une proposition de budget de la direction de 3,2% de la masse salariale avec des augmentations collectives qui se situaient entre 0,5% pour les salaires inférieurs à 35 000 euros jusqu’à 0,3% pour les salaires jusqu’à 55 000 euros annuels.
Après deux réunions, nous sommes parvenus au résultat final d’une enveloppe de 4,5% de la masse salariale et des augmentations qui varient, s’il n’y a pas de mesure de branche, de 3% pour les salaires inférieurs à 35 000 euros à 1% pour les plus hauts salaires.
Détails des mesures collectives.
Suivant qu’il y aura ou non des mesures salariales de branche, le % d’augmentation collective sera le suivant :
tranche de salaire | avec mesures branche | sans mesure branche | total | Effectif concerné |
---|---|---|---|---|
0/34999 € | 1,60% | + 1,40% | 3,00% | 24% |
35000/44999 € | 1,20% | + 1,10% | 2,30% | 45% |
45000/54999 € | 0,90% | + 0,70% | 1,60% | 13% |
55000/64999 € | 0,70% | + 0,50% | 1,20% | 9% |
>65000 € | 0,60% | + 0,40% | 1,00% | 10% |
A noter : pour bénéficier des augmentations, une ancienneté de 18 mois sera requise. L’augmentation portera sur le salaire de base, sans ancienneté, mais les tranches de salaire se calculent sur le salaire + ancienneté.
Une prime exceptionnelle.
A ces augmentations collectives s’ajouterait une prime dite PPV d’un montant de 650 €.
Cette prime dite de Prime de Partage de la Valeur sera, pour notre UES, exonérée de cotisations sociales (mais assujettie à la CSG/RDS et au forfait social) et imposable, sauf si le salarié choisit de la placer sur un Plan d’Epargne Salariale.
Date d’effet et de mise en oeuvre des mesures.
Les augmentations collective et individuelles seraient payées sur la paie d’avril, mais à effet du 1er janvier (donc paiement du rappel correspondant). En revanche, en fonction de l’avancée des négociations de branche, les augmentation pourraient être faites en deux temps : une première augmentation correspondant à l’augmentation d’entreprise et une seconde augmentation lorsque l’échec des NAO de branche sera acté. Par exemple, nous pourrions avoir sur la première tranche de salaire une première augmentation de 1,6%, puis une seconde augmentation de 1,4%.
Concernant la prime PPV, un décret d’application est en attente, notamment pour le versement sur le PEE. NATIXIS, le teneur de compte, a indiqué qu’il ne serait pas en mesure d’appliquer les mesures avant juillet. Nous devrons donc peu-être attendre juillet pour le versement de cette prime.
Répartition de l’enveloppe globale.
Proposition du 6 février avec mesures de branche | Proposition du 6 février sans mesures de branche | |||||
---|---|---|---|---|---|---|
% ms | euros | %enveloppe | % ms | euros | %enveloppe | |
Mesures de branche | 1,2% | 2 726 686 € | 26,74% | 0 | 0 € | 0,00% |
Passage A vers B | 0,1% | 225 000 € | 2,21% | 0,1% | 225 000 € | 2,21% |
Effet report | 0,18% | 399 383 € | 3,92% | 0,18% | 399 383 € | 3,92% |
Total | 1,48% | 3 351 069 € | 32,87% | 0,28% | 624 383 € | 6,12% |
AC | 0,85% | 1 930 962 € | 18,94% | 1,57% | 3 567 216 € | 34,99% |
AI | 0,85% | 1 920 375 € | 18,84% | 1,33% | 3 010 807 € | 29,53% |
Total AI + AC | 1,7% | 3 851 337 € | 37,78% | 2,9% | 6 578 023 € | 64,52% |
total récurrent | 3,18% | 7 202 406 € | 70,65% | 3,18% | 7 202 406 € | 70,65% |
PPV | 1,32% | 2 992 785 € | 29,35% | 1,32% | 2 992 785 € | 29,35% |
TOTAL | 4,5% | 10 195 191,00 € | 100,00% | 4,5% | 10 195 191,00 € | 100,00% |
Analyse de la CFDT.
Nous avons atteint plusieurs de nos objectifs prioritaires :
- Nous avons réussi à obtenir un pourcentage d’augmentation collective de 3% à 1%, qui devrait compenser en grande partie la perte de pouvoir d’achat prévue en 2024 (entre 2 et 3%). Rappelons que la première proposition de la direction commençait avec une augmentation de 0,5%.
- Nous avons réussi à obtenir une prime exceptionnelle, réclamée par beaucoup de salariés pour soulager immédiatement leur trésorerie, sans amputer de trop les augmentations récurrentes.
- Nous avons réussi à équilibrer les augmentations collectives (35% de l’enveloppe) et les augmentations individuelles (30% de l’enveloppe). Rappelons que la première proposition de la direction donnait 7% de l’enveloppe pour les augmentations collectives et 24% pour les augmentations individuelles !
- Nous avons réussi à favoriser les salariés avec les plus bas salaires, ceux pour qui le reste à vivre est le plus faible. Nous sommes passés, dans la première proposition de la direction, de 0,5% et 0,4% pour les premières tranches de salaires à 3% et 2,3% !
- Nous avons réussi à obtenir une augmentation collective pour toutes les tranches de salaires (n’oublions pas que le salaire moyen des cadres a été celui qui a le plus diminué sur 3 ans). Rappelons que dans sa première proposition, la direction ne proposait que 0,3% d’augmentation pour les salaires supérieurs à 45 000 € et rien pour les salaires supérieurs à 65 000€.
- Nous avons réussi à sanctuariser l’enveloppe des augmentations de branche, qui sera intégralement reversée en augmentations de salaires, en cas d’échec (très probable) des NAO de branche. Rappelons que l’année dernière, la direction avait refusé de s’engager sur le sort de cette enveloppe.
Au final, nous jugeons que nous n’avons pas atteint la réalisation de toutes nos revendications (nous revendiquions une augmentation collective de 3,7%). Mais, force est de constater que nous sommes parvenus à obtenir une proposition équilibrée de la direction qui mérite d’être étudiée.
Les adhérents CFDT se prononceront rapidement sur la signature de cet accord salarial.
A noter que si l’accord ne devait pas être ratifié, la direction ne nous a pas garanti qu’une décision unilatérale de sa part permettrait aux salariés de bénéficier de ses dernières propositions. A noter aussi que la seule signature de la CFDT ne permettra pas d’obtenir un accord majoritaire pour rendre valide l’accord salarial, les signatures de deux autres OS seront nécessaires.
faut-il vraiment se réjouir ? c’est mieux, certes, mais on part de tellement loin ! ça ne compensera jamais tout ce qui a été perdu depuis le début de l’inflation …
Et ceux qui ont moins de 18 mois d’ancienneté ne subissent pas l’inflation peut-être, ridicule il n’y a vraiment pas de quoi se réjouir
La réponse de la direction (la CFDT ne partage pas complètement ce point de vue…) a été de souligner que l’année dernière un effet important a été fait pour revaloriser les salaires d’embauche et de réviser les salaires inférieurs à ce salaire d’embauche. 449 salariés ont été concernés pour une moyenne de 1200 euros annuels de rattrapage. La logique de la DRH est de constater que cet exercice a écrasé un peu la grille des salaires et qu’il fallait prioriser les salariés déjà présents qui étaient au dessus du salaire d’embauche.
Totalement d’accord totalement INJUSTE
Et le leitmotiv interne de notre chère Direction est d’être “Ensemble” et de faire Groupe. Je ne pense pas qu’exclure les salariés de moins de 18 mois d’ancienneté ou d’avoir une structure comme La Mondiale Executive contribue à rendre ce message crédible.
Bravo. Ces négociations montrent encore une fois l’importance de l’expertise et engagement des partenaires sociaux et plus particulièrement CFDT. Encore bravo
Bravo pour ces avancées toutefois le système de répartition par tranches de salaires reste à mon sens une forme de “discrimination” car l’inflation touche tout le monde et au final la classe moyenne est impactée perdant elle aussi du pouvoir d’achat comme les autres. Une augmentation globale pour tous serait plus juste. Le relèvement des bas salaires relève selon moi d’une volonté et responsabilité ou devoir de la Direction pour se mettre en règle avec les recommandations du gouvernement. D’autres entreprises même modestes ont largement réagi depuis l’année dernière en terme d’augmentations salariales, nous restons perdant in fine ce qui ne va pas dans le sens d’un maintien des “talents” dans le groupe qui n’est plus attractif.
Merci pour ceux qui ont moins de 18 mois d’ancienneté. On a déjà les plus bas salaires de l’Ag2r. Mais bon apparemment nous ne subissons pas l’inflation comme tout les autres.
Bonjour, avez-vous le montant des primes individuelles? merci.
Nous indiquons dans l’article l’enveloppe globale consacrée aux augmentations individuelles. Le montant de chaque augmentation est déterminée par le responsable hiérarchique.
Seule garantie : en cas de changement de niveau ou de classe : Toute promotion entrainant un passage de niveau A à un niveau B donne lieu à une augmentation au moins égale à 1 % de la RMMG de la classe et du niveau antérieurs du collaborateur. Toute promotion entraînant un passage de niveau (hors passage de niveau A à un niveau B) donne lieu à une augmentation au moins égale à 2 % de la RMMG de la classe et du niveau antérieurs du collaborateur. Toute promotion entraînant un changement de classe donne lieu à une augmentation au moins égale à 3 % de la RMMG de la classe et du niveau antérieurs du collaborateur.
Mais un changement de classe ne peut se faire que si l’on change de fonction ou, dans le cas d’un emploi situé sur plusieurs classes, ce changement est déterminé par le responsable hiérarchique. Idem pour le changement de niveau qui dépend du responsable.
Une garantie cependant : chaque année au moins 20% des employés, AM et cadres doivent avoir bénéficié d’une augmentation individuelle (mais ce peut être chaque année les mêmes salariés).
Sur une période de 5 ans ce sont 66% des salariés qui doivent avoir bénéficié d’une AI.
Même avec ses limites, ces garanties ont le mérite d’exister, c’est pourquoi la CFDT est attachée à ces dispositions de la convention collective, dispositions que l’association des employeurs voudrait supprimer.
Merci pour votre retour mais ma question portait sur les primes et non les augmentations.
Modification de notre réponse du 8 février : L’enveloppe des augmentations individuelles indiquée dans l’article ne comprend pas les primes individuelles. La DRH a simplement indique que le montant global des primes devrait être équivalent à celui de l’année dernière, mais fait l’objet d’un budget séparé. Le montant de chaque prime est déterminé individuellement par le responsable hiérarchique, il n’y a pas de norme en la matière.
En revanche, chaque responsable recevra de la DRH le montant des enveloppes qu’il pourra distribuer, avec une répartition entre les AI et les primes. Mais cette répartition n’a pas été encore été définie.
Merci pour votre retour
Bonjour, pour le coup je m interoge. La proposition est intéressante seulement si il n y a pas d accord de branche, sinon, excusez moi de le dire, c est nada. Doit on espérer et se réjouir qu il n y ai pas d accord de branche ? Car si j ai tout compris la branche est importante puisque vous vous battez contre 1 gie commun pour ne pas être dans la branche assurance. Je sais que la critique est facile, mais la je suis très perplexe sur vos annonces. N est ce pas donner du grain à moudre à notre patron en signant ?
Votre analyse n’est pas fausse. Nous sommes dans une situation où les augmentations collectives chez AG2R seraient affichées plus importante s’il n’y avait pas d’accord de branche.
Mais la logique de l’accord est celle-ci : à partir des propositions des employeurs de la branche, le coût pour AG2R a été chiffré. L’important pour la CFDT, c’est que ce qui a été budgété dans ce cadre ne soit pas perdu en cas d’échec des négociations de branche et soit bien redirigé vers des augmentations de salaires dans le groupe. Nous n’avions pas cette garantie les années précédentes.
De plus, nous avons aussi la garantie que si un accord de branche à minima été conclu (par exemple la seule augmentation de la RMMG 1A qui sert seulement à calculer la prime d’ancienneté), le surplus de l’enveloppe sera bien redistribué. Donc, au final, avec ou sans accord de branche, nous avons la garantie que les mêmes budgets seront consacrés à la politique salariale AG2R.
vu d’où nous partions et la conjecture des années précédentes, c’est déjà beaucoup plus acceptable. Et surtout, je trouve ça important que l’enveloppe des NAO soit négociée en redistribution car souvent on se fait avoir là dessus. Bravo pour ces progrès dans la négociation !
Une augmentation identique pour toutes les catégories et aussi pour les salariés qui ont moins de 18 mois d’ancienneté comme ça se faisait il y a une dizaine d’années serait plus juste !
La revendication initiale de la CFDT était une augmentation générale de tous les salaires de 3,7%.
Mais comme dans toute négociation, le résultat final se situe entre la revendication initiale (3,7% pour la CFDT) et la proposition de départ de l’employeur (0,5% pour les plus bas salaires).
La question à la sortie de la négociation est de savoir si le compromis est acceptable (entre 3 et 1% d’augmentation collective suivant le montant de la rémunération). Sachant que la direction n’a pas garanti qu’une décision unilatérale de sa part permettrait de mettre en oeuvre ses dernières propositions en cas de non signature de l’accord.
Une bonne négociation. J’espère que vous signerez l’accord.
Il n’est pas complètement à la hauteur de nos espérances, mais il est de très bon niveau par rapport à ce qui est fait dans les autres grandes entreprises.
Je suis pour la signature.