Dans un contexte économique tendu pour le secteur des résidences seniors, Domitys engage un plan de redressement ambitieux, mais aussi un plan de licenciements. Le leader français des résidences services pour seniors autonomes traverse une période difficile, malgré une amélioration notable de ses performances financières en 2024.
Un secteur en crise, une entreprise en convalescence
« Nous faisons face à une conjonction de facteurs défavorables sans précédent », a déclaré Olivier Wigniole, président exécutif de Domitys depuis mai 2023, lors de sa présentation au CSE le 24 juin. Le résultat net de l’entreprise est passé de -15,9 millions d’euros en 2023 à -1,9 millions en 2024, témoignant d’une amélioration significative mais insuffisante pour atteindre l’équilibre, qui n’est désormais prévu qu’en 2029.
La crise immobilière frappe de plein fouet l’activité de promotion du groupe, autrefois principal moteur de sa rentabilité. À cela s’ajoutent les défaillances en cascade d’entreprises du bâtiment sur les chantiers en cours et un déséquilibre structurel du portefeuille, avec 69 résidences en phase d’ouverture ou de remplissage et plus de 20 établissements chroniquement déficitaires.
Au-delà de la conjoncture : la CFDT pointe les choix stratégiques de Domitys
Si la direction met en avant des raisons conjoncturelles pour expliquer le déficit, la CFDT considère aussi que c’est la stratégie de l’ancienne direction qui a conduit à la situation actuelle : un développement débridé des résidences, une expansion internationale hasardeuse… Le cas Domitys met en lumière une vérité implacable : chaque décision de la direction impacte directement l’avenir des salariés. Dans ce dossier, les erreurs de la direction conduisent à licencier 64 salariés ! C’est pourquoi la CFDT revendique non pas une cogestion mais un légitime droit de regard sur les décisions stratégiques de l’entreprise, qui engagent l’avenir de ses salariés.
Plan de redressement : restructuration et innovation
Le plan adopté en mars 2025 prévoit des mesures drastiques : réduction de 10% des effectifs au siège, optimisation des postes en résidences et un PSE touchant 64 collaborateurs, principalement dans les équipes de construction et de commercialisation immobilière.
« Nous devons adapter notre modèle économique à la nouvelle réalité du marché », explique M. Wiginole. L’entreprise mise sur la polyvalence des équipes et la mutualisation de certains postes entre résidences voisines. Plus radical encore, Domitys stoppe totalement le développement de nouvelles résidences, un changement de cap majeur pour un groupe habitué à une croissance soutenue.
Côté offre, l’entreprise expérimente de nouveaux modèles, notamment intergénérationnels, avec l’accueil d’étudiants dans certaines résidences. Elle adapte également ses prestations aux différents niveaux de revenus des retraités, reconnaissant la diversité croissante de sa clientèle potentielle. La renégociation des loyers avec les investisseurs immobiliers pour les résidences structurellement déficitaires est aussi à l’étude.
Des défis persistants malgré le soutien de l’actionnaire
Si La Mondiale, actionnaire principal, a recapitalisé l’entreprise pour soutenir son redressement, les défis restent nombreux. La satisfaction des résidents, actuellement à 95%, doit être préservée malgré les mesures d’économie. L’inflation des denrées alimentaires met particulièrement sous pression les services de restauration, pilier de l’offre Domitys.
Pour les 22 résidences structurellement déficitaires, des solutions de reconversion en résidences étudiantes ou touristiques sont à l’étude. « Ces transformations pourraient permettre de valoriser différemment notre patrimoine », précise la direction.
Dans ce contexte tendu, le climat social et les conditions de travail font l’objet d’une attention particulière selon la direction, avec un engagement de possible reclassement des collaborateurs impactés par le PSE, y compris dans d’autres entités du groupe.
L’enjeu pour Domitys est désormais de traverser cette période de restructuration sans perdre son ADN de qualité de service, dans un marché qui reste porteur sur le long terme malgré les turbulences actuelles.
Bonjour, pourriez vous m éclairer ? Vous demandez un droit de regard sur la stratégie, ce qui est déjà le cas car je lis attentivement l à is du cse sur la stratégie du groupe. De fait je ne comprend pas votre revendication sauf à dire que vous revendiquez des choses que vous avez déjà. Merci
Effectivement, comme le veut la loi, l’employeur nous consulte sur la stratégie de l’entreprise à partir d’éléments qu’il nous présente.
Ces éléments sont-ils suffisamment complets, précis pour nous éclairer sur tous les sujets ?
La dérive des résultats d’AG2R P avant 2021 découverte par un audit de l’ACPR, le déficit de DOMITYS ainsi que son prix d’achat surévalué, les impacts sur l’emploi des nouveaux chantiers informatiques toujours pas mesurés, le projet de GIE unique du personnel découvert par les élus sans information préalable … autant de sujet qui n’ont pas pu être étudié convenablement par le CSE en amont. Le CSE doit se contenter trop souvent de donner un avis sur les conséquences.
Le projet de gie unique découvert par une autre organisation syndicale que vous aviez accusé de crier aux loups, c est important de le rappeler
Rien ne sert de polémiquer sur qui a découvert le premier le pot aux roses. Cependant, nous n’avons pas dû assister aux mêmes réunions. C’est bien la CFDT qui a, la première abordé, le sujet devant la direction, devant un membre du CDG (P.Dabbat) sans aucun soutien d’ailleurs de la CGT que vous évoquez à demi-mots.