Lors du dernier CSE AG2R, la direction est revenue sur la nécessité d’une évolution du groupe : évolution du modèle prudentiel et évolution de la structure employeur. Un tel bouleversement nécessitait des informations données par le DG du groupe. Et bien, non : dégagez, il n’y a rien à voir pour vous…
La direction avait expliqué lors de précédentes réunions que « lorsque nous projetons le ratio de solvabilité dans le futur, la trajectoire descend sous 125 % à horizon 2025. Les résultats ne se redressent pas suffisamment pour créer de nouveaux fonds propres. Pour augmenter la solvabilité, les leviers ne sont pas très nombreux. Il serait possible d’augmenter le financement avec de la dette, mais cela ne ferait qu’accroître le besoin de rentabilité à plus long terme. Une autre possibilité serait la réassurance. »
Comment la direction compte-t-elle utiliser la réassurance ?
Nous avons peu de détails sur le projet. À stade, la direction indique juste : « En ce moment, l’évolution du modèle prudentiel est à l’étude, avec une plus grande mutualisation des risques et des capitaux entre AG2R Prévoyance et les autres entités du Groupe. »
Cette évolution de structure pourrait avoir des impacts majeurs pour le groupe.
Le premier impact pourrait concerner la gouvernance. Cette nouvelle entité qui piloterait les résultats des composantes du groupe jouerait un rôle prépondérant. Sera-t-elle gérée paritairement ? Comment s’intégrera-t-elle dans la construction d’un Groupe de Protection Sociale ?
Le second impact concernera les salariés.
En effet, la direction indique : « Aujourd’hui, nous avons plusieurs entités qui sont assureurs et qui distribuent des produits d’assurance. Le producteur n’est pas toujours le distributeur. La réglementation vient mettre en danger ce modèle et la concurrence s’est déjà mise en conformité d’une manière ou d’une autre. La structure de courtage créée répond à une partie du besoin : avoir un distributeur immatriculé et pouvant percevoir des commissions pour distribuer n’importe quel produit. Cependant, nous ne pourrions pas résoudre l’ensemble des sujets de prospectabilité simplement en créant une structure de moyens, qui n’auraient pas de moyens propres ou des moyens propres très limités. »
La direction est encore plus claire lorsqu’elle indique « L’une des questions sous-jacentes est celle du portage des collaborateurs. Les échanges qui ont pu avoir lieu quant aux évolutions potentielles de structure pour le portage des salariés ne sont pas un objectif en soi, mais simplement une conséquence de projets différents. »
Donc, la solution serait de créer une structure employeur commune AG2R, LA MONDIALE, VIA SANTE pour les activités concurrentielles.
Pour la direction CQFD. Pour les élus, rien n’est aujourd’hui démontré.
La direction ne présente aucun argument technique ou juridique détaillé et objectif.
Ce qui immanquablement laisse planer le doute sur des intentions cachées, comme mettre tout le personnel sous la convention collective des assurances pour limiter les obligations réglementaires, et renégocier à la baisse le statut des salariés AG2R pour réaliser des économies sur les frais de personnel.
Lors de la réunion CSE du 23 novembre, les élus ont réitéré leur demande d’explications. La direction a refusé en se réfugiant derrière des décisions encore à prendre par les conseils d’administration.
Les élus jugent au contraire que le CSE est une instance de consultation sur les projets qui peut éclairer les décisions des instances. Il est conforté par le Code du travail qui spécifie que sa consultation doit impérativement précéder toute prise de décision par l’employeur. C’est l’occasion pour les membres du CSE de formuler des avis et des vœux et d’obtenir des réponses à leurs interrogations.
Devant le vide sidéral des explications de la direction, les élus ont demandé la tenue d’une réunion extraordinaire du CSE en présence du Directeur général, Bruno Angles.
La direction a refusé que le Directeur général vienne répondre aux interrogations légitimes des élus. Devant cette intransigeance, ces derniers ont quitté la réunion.
Dès à présent, toutes les organisations syndicales sont dans l’action et vont utiliser l’ensemble les moyens en leur possession pour faire reculer la direction générale. Elles se mobilisent pour alerter les administrateurs du groupe, leurs fédérations et confédérations respectives.
Elles ont publié un communiqué commun pour alerter les salariés.
Nous vous informerons au fil des avancées de ce dossier et des actions qui seront nécessaires pour protéger l’emploi à long terme de tous les salariés du groupe, qu’ils soient AG2R, LA MONDIALE ou VIA SANTE.
Et quid du GIE LM EXECUTIVE ???