ARPEGE : le CSE attend plus de garanties de la direction.

Le 24 mars, les élus CFDT, CGC, FO, UNSA, et SUD Solidaires ont rendu un avis commun défavorable au projet de nouvelle organisation d’ARPEGE. Le motif principal : les salariés doivent retrouver une qualité de vie au travail qu’ils ont perdu depuis plusieurs années. Les élus du CSE ont jugé qu’à ce jour les garanties étaient insuffisantes.

L’ensemble des organisations syndicales avaient décidé d’inviter le 10 février 2022 les salariés d’ARPEGE à une réunion d’information et de débats. Plus de 80% du personnel avaient répondu à l’invitation.

Cette réunion a permis aux salariés de s’exprimer, avec des mots forts, pour décrire une véritable souffrance au travail. Les élus du CSE ont pu ainsi, à partir des réactions et des analyses du terrain, construire leurs interventions auprès de la direction et leur avis sur le projet de nouvelle organisation.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. La direction et les élus ont trouvé un accord pour qu’un suivi régulier de la situation d’ARPEGE soit assuré en réunion du CSE.

Texte de l’avis rendu par la CFDT, la CGC, FO, l’UNSA et SUD Solidaires

Nous sommes consultés sur le projet d’organisation d’AG2R ARPEGE et plus spécifiquement sur le transfert d’une partie du personnel vers l’IRC.

Lors du CSE du 24 février 2022, nous avons pris acte de la décision de la Direction de faire évoluer 20 salariés d’AG2R ARPEGE et la volonté de transférer 17 d’entre eux vers l’IRC Agirc Arrco, au service du Particulier (14 salariés du service Prestation Santé de Mulhouse, 3 autres salariés, outre 2 départs en retraite et une démission).

Cette décision serait motivée par une baisse d’activité suite à la migration de l’outil informatique GEREMI vers CIEL, la perte d’une partie du portefeuille de AG2R ARPEGE et la vente de la STAM. Cependant, les élus constatent que cette diminution d’activité n’est pas encore effective. Ainsi, la direction a demandé aux salariés d’effectuer des heures supplémentaires.

C’est pourquoi les élus ne comprennent pas la précipitation dans le transfert du personnel qui risque de dégrader encore la qualité de gestion et les conditions de travail des salariés restant en poste en prestations santé.

D’autre part, la cible définitive des transferts de personnel n’a pas été définie. 

L’ensemble des propositions de reclassement n’a pas pu être présentée et le sort des salariés qui pourraient refuser la mutation reste inconnu. A ce titre, la déclaration de la direction au Conseil d’administration d’ARPEGE mentionnant des licenciements possibles interpelle les élus.

Suite à l’ensemble des remontées des organisations syndicales, notamment sur l’exposition des salariés aux risques psychosociaux, la dégradation des conditions de travail, la baisse de la qualité de gestion, et le manque de synergies entre AG2R et ARPEGE, la direction a affirmé être consciente des difficultés d’ARPEGE et la nécessité d’y répondre par :  

  • – Un accompagnement fort des équipes qui rejoignent le service du particulier du GIE Agirc Arrco. Nous avons entendu la volonté de la Direction d’accompagner ces salariés tout au long du transfert et de faire un retour régulier aux représentants du personnel.
    A cette fin, les organisations syndicales ont donné leur accord pour le déploiement des premières mesures d’accompagnement en amont de la consultation, pour la programmation de réunions d’informations complémentaires, de premiers entretiens exploratoires, de présentation des actions RC, de premières immersions.
  • – La mise en place d’un plan d’action et de formation de 100 jours hommes pour les salariés ARPEGE AG2R.
  • – Un renforcement des synergies entre ARPEGE et AG2R avec le partage des procédures est prévu. Les premiers effets positifs ont été remontés par les équipes. Cependant, les élus déplorent que ces actions n’aient pas été menées un an plus tôt.
  • – La création d’un service middle office, dont les contours nous ont été présentés, mais qui nécessitera un retour régulier lors de sa mise en place.

Les élus ont un point d’attention particulier sur le recrutement des salariés qui intégreront ce middle office. Des compétences diverses et transverses seront nécessaires pour répondre aux sollicitations des entreprises VIP d’ARPEGE AG2R. Un plan de formation spécifique des 4 salariés devra être présenté aux représentants du personnel, ces salariés devant avoir des compétences autant commerciales que dans différents secteurs de la gestion. La classification limitée à la catégorie 3 présenté aux instances RP nous interpelle sur la volonté effective de la Direction de rendre attractif une telle task-force multi-compétences. Les élus demandent également que la plus grande transparence et la plus grande équité soient présentes dans le processus de recrutement.

Les élus ont pu faire le constat d’un dysfonctionnement récurrent du management local. Aucune action corrective n’a été à ce jour entreprise par la direction. La crainte des élus est que le projet d’organisation soit altéré par ce management qui ne change pas et que les mêmes causes produisent les mêmes effets.

  •  – l’engagement de la direction d’un retour régulier au CSE sur la situation d’ARPEGE AG2R.

Les élus estiment qu’au-delà de la réussite du transfert du personnel d’ARPEGE et du plan de réorganisation, il est important que les salariés retrouvent une sérénité et une qualité de vie au travail qu’ils ont perdu depuis plusieurs années. Un des enjeux de la Direction est de tout mettre en œuvre pour le succès de ces opérations, et le retour à une situation normale dans les équipes.

Les élus du CSE ne jugent pas qu’à ce jour les garanties sont suffisantes aussi ils donneront un avis défavorable au projet.

Ils se réservent la possibilité d’actionner leur droit d’alerte si des améliorations rapides ne sont pas opérées.

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QVT
QVT
2 années il y a

Soutien aux équipes désabusées