Le groupe a décidé de regrouper plusieurs équipes dans un nouvel immeuble à Paris, en proximité de la gare de Lyon, l’immeuble VIVACITY. Ce projet concerne environ 600 collaborateurs, actuellement implantés sur différents sites d’Ile-de-France, notamment Auber, Haussmann, Montholon, Brune… Le CHSCT régional s’est prononcé défavorablement le 13 février sur ce dossier.
Le CHSCT s’est basé en premier sur une expertise demandée par le CHSCT de La Mondiale.
L’expert avait tout d’abord souligné une densité de collaborateurs trop importante compte tenu de l’espace réservé. Ainsi, on peut lire dans son rapport :
« A grands traits, l’analyse des activités de travail montre des besoins de calme, de concentration pour tous les métiers abordés dans les investigations. Pour les métiers sédentaires, l’usage du téléphone constitue pour tous un motif de dérangement dans la problématique : « ne pas être dérangé et ne pas déranger ». Malgré la qualité acoustique recherchée, les espaces de densité trop forte (de l’ordre de 7m2), constituent un risque d’inconfort voire de mal être lié à des co-activités génératrices de bruit et de mouvements. »
Autre élément relevé par l’expert : le manque de concertation. Ainsi, il note :
« Malgré le groupe de travail créé avec les élus (1 seule réunion effectuée, une programmée mi-décembre) la conduite de projet apparaît peu participative et centralisée au niveau des Directeurs, ce qui engendre une grande incertitude sur les options choisies et l’évolution des conditions de travail liées au projet. »
Dans la méthodologie employée par la direction, un élément important manque. L’expert écrit :
« A notre connaissance il n’y a pas eu d’évaluation des risques liés au projet. Dans le cadre d’une prévention primaire, cette dimension aurait permis une prise en compte immédiate des risques notamment les RPS. »
Enfin, une problématique qui apparait aujourd’hui dans tous les déménagements existe ici : celle des transports. L’expert note :
« La problématique transport ne faisait pas partie du cahier des charges de l’expertise, nous avons néanmoins constaté dans les entretiens qu’elle était une préoccupation centrale pour les salariés déjà soumis, pour certains, à des temps de transport longs, voire très importants que la localisation de Vivacity va aggraver. Cette problématique soulève la question de l’accompagnement du projet, notamment d’une politique de télétravail voire de mobilité professionnelle (citons par exemple le cas de la comptabilité totalement regroupée sur Vivacity qui imposerait un changement de métier dans le cas extrême de temps de transport totalement déraisonnables.) »
A la lumière de cette expertise, et après plusieurs débats en réunion avec la direction, le CHSCT a rendu cet avis :
Densité
Une densité globalement élevée des effectifs sur le site (9 à 10 m2 au global mais pouvant descendre jusqu’à 6 m2 pour les moins bien lotis). Les conditions de travail des postes collectifs (6 et +) sont peu adaptées aux situations idéales de travail dans la mesure où ils peuvent occasionner des dysfonctionnements : stress, tensions, difficultés de concentration liées aux mouvements des individus et nuisances sonores…
Les distances de débattement et de passage risquent de générer de l’inconfort pour les collaborateurs et représentent un point d’attention.
Selon les membres du CHSCT, les bureaux en second jour doivent être attribués à des bureaux de passage, tisaneries ou bulles de détente en accord avec les recommandations de l’expert (rapport à l’instance unique des sites parisiens LM).
Wifi : les bornes doivent être installées dans les allées de circulation comme préconisé par l’expert (rapport à l’instance unique des sites parisiens LM), en application du principe de précaution.
Information/communication
Un déficit de communication sur l’affectation des bureaux à certains collaborateurs est à noter, certains ne semblent toujours pas informés par leur direction de leur emménagement sur site.
Concernant l’impact du déménagement sur les collaborateurs impliquant un trajet supplémentaire, l’accompagnement RH dans le cadre de l’accord GPEC semble insuffisant.
Restauration
Le CHSCT regrette de n’avoir pas été associé lors du choix de l’appel d’offres.
Certains collaborateurs parisiens disposant d’un RIE à proximité de leur site continuent à bénéficier de la possibilité d’un maintien des tickets restaurant. En application du principe d’égalité de traitement, le choix devrait rester possible.
L’affichage syndical, ainsi que les locaux mis à disposition des organisations syndicales, ne sont pas en adéquation avec la taille du site.
En l’absence de réponses à certaines questions techniques et réglementaires : mesures sonores, luminosité, débit d’air, conclusions des rapports de sécurité…, l’instance souhaite donc procéder à l’évaluation des conditions de travail et de sécurité des collaborateurs après installation sur le site.
Conclusion : à l’unanimité et compte tenu des réserves citées plus haut, les membres du CHSCT d’HSA/Auber/Vivacity rendent un avis défavorable.
Sur un projet si important, qui concernent plus de 600 collaborateurs du groupe, la CFDT ne comprend pas que la direction n’ait pas apporté de solutions aux points négatifs soulevés par le CHSCT.
Alors qu’elle souligne dès qu’elle le peut sa préoccupation pour les conditions de travail, alors que vont s’ouvrir des négociations sur la qualité de vie au travail, l’exemple de VIVACITY montre qu’il existe un fossé entre son discours et ses actes.
Une occasion manquée de rassurer les collaborateurs sur ses réelles intentions. Mais une expérience ratée qui aura des conséquences à long terme sur les conditions de travail des salariés, car ils vont occuper ces locaux pendant plusieurs années et c’est tous les jours que, pour certains, les temps de trajet vont s’allonger, sans réelles compensations.
C’est aussi un avertissement pour les autres régions qui vont connaitre des déménagements : Strasbourg, Reims, Lyon, Toulouse, Bordeaux… Il est indispensable que les CHSCT se saisissent des dossiers et travaillent en concertation avec les autres instances du personnel pour tenter d’améliorer les projets. Il est surtout nécessaire de « donner de la voix » pour se faire entendre et créer les conditions d’un vrai dialogue avec la direction. Car ce qui est caractéristique des projets de déménagements déjà traités, c’est le manque frappant de concertation et d’écoute des salariés.
L’expert nommé par le CHSCT avait cité dans son rapport le sociologue Alain d’Iribarne :
« Un projet immobilier est un projet de management du changement, et les entreprises qui placent à sa tête un directeur de l’immobilier, en lui adjoignant plus ou moins le DRH, se méprennent complètement. C’est un sujet de dirigeant, de projet d’entreprise. Qui suppose, notamment, d’être à l’écoute des collaborateurs. Les projets immobiliers qui réussissent sont participatifs. Il ne faut pas négliger le fait que, pour le « bureaucrate », le bureau est l’outil de travail. Lorsque la réorganisation de l’espace provoque des résistances, c’est souvent parce qu’elle entre en interaction avec d’autres problèmes, qui sont peut-être tus. »
Il est important que la direction s’inspire rapidement de cette analyse.
Pas d’infirmière sur site!!!
Plus de centre médical, le site est dans un no mans land, ridicule et pathétique ce regroupement non réfléchi
Cantine obligatoire ? 2 poids 2 mesures où sur d’autres site le choix est proposé – que comptez vous faire pour laisser ce petit avantage en nature aux petits salaires / budget du C.E en baisse, que nous reste il