Pourquoi la DRH se refuse à nous fournir les plans de recrutement malgré ses engagements ? Nous avons enfin la réponse : c’est parce ces plans sont vides. La baisse des effectifs a continué à un rythme important en 2022. C’est un véritable plan social déguisé qui est mis en place.
2022 : une mauvaise année pour l’emploi.
A travers les derniers chiffres fournis au CSE, nous avons pu constater qu’en 2022, l’UES a encore perdu 4% de ses CDI. Et cette baisse n’est pas compensée par des contrats CDD, car ces derniers diminuent eux de 33%.
Au total de l’effectif, en comptant les CDI, CDD et alternants, et en ne prenant pas en compte les contrats suspendus, nous avons perdu, en 2022, 353 emplois, soit 6,39% de l’effectif.
Comment expliquer cette situation alors que la direction annonçait une stabilisation des effectifs ?
Le rapport fourni aux assemblées générales nous donne une indication qui n’est pas celle qui avait été fournie aux représentants du personnel : “ En 2022, le budget prévoyait une baisse des effectifs en assurantiel portée par les différents leviers du plan de performance. Au final, la baisse a été deux fois supérieure.“
Si la direction prétend que cette baisse n’est pas pilotée mais en partie subie , elle pose néanmoins la question de l’attractivité du groupe.
En retraite complémentaire, les effectifs se sont révélés également inferieurs au niveau budgété́. »
2020-2022 : une très mauvaise période pour l’emploi.
En trois ans, ce sont de 392 CDI en moins dans l’UES.
Le métier le plus impacté par cette hémorragie est le commercial, qui a perdu sur cette période 2020/2022, 75 CDI, soit 16,5% de son effectif.
La nouvelle organisation commerciale est passée par là, avec tous les dégâts dénoncés par la CFDT. Mais, est en cause aussi le plan d’économies mis en place par la nouvelle direction, car les deux tiers de la baisse ont été effectués l’année dernière.
La logique est simple : il faut vendre moins, donc on diminue le nombre de commerciaux, l’activité baisse et donc on diminue le nombre de gestionnaires. Résultat : on réduit les frais de fonctionnement pour augmenter le Produit Net d’Assurance. Au passage, on est contraint d’augmenter la productivité, de baisser la qualité client et de dégrader les conditions de travail. Mais « on ne lâche rien », qu’ils nous disent…
Même si la baisse la plus spectaculaire se situe dans le commercial, il faut noter que la diminution des effectifs touche tous les métiers. La plus petite baisse est dans le secteur des études et projets métiers (il faut du monde pour gérer la pénurie), et les autres baisses importantes sont dans la Finance/comptabilité/ immobilier et dans le social.
Baisse des effectifs de 2020 à 2022.
Actuariat/technique/juridique | -11,57% |
Audit/contrôle interne/sécurité | -7,79% |
Commercial | -16,48% |
Data | 0,00% |
Marketing/communication | -12,90% |
Etude/projets métiers | -0,94% |
Finance/compta/immobilier | -18,75% |
Gestion/relation clients | -6,64% |
Informatique | -7,60% |
Management | -5,98% |
Maintenance/logistique/achat | -4,74% |
Ressources humaines | -12,90% |
Social | -15,38% |
Secrétariat/assistance | -12,31% |
TOTAL | -7,64% |
Remarquons qu’en gestion et en relation clients, le pourcentage de baisse n’est pas le plus haut, mais qu’en termes de nombre de salariés, c’est métier qui perd le plus de CDI en 3 ans avec une baisse de 152.
Depuis 2015 : une catastrophe pour l’emploi.
Si nous prenons encore plus de hauteur et si nous examinons l’effectif non plus sur 3 ans, mais depuis 2015 (année du regroupement avec REUNICA), nous constatons que l’UES AG2R a perdu 25% de ses CDI, 54% de ses CDD et 34% de ses alternants.
Au total, ce sont 1989 contrats de travail qui ont disparu, soit une baisse de 28% en 7 ans.
Cela légitime l’analyse de la CFDT que la direction du groupe a appliqué un plan social déguisé.
Pour autant, la charge de travail n’a pas diminué de 28%. Ce sont donc les conditions de travail et la qualité rendue au client qui ont baissé.
Si nous voulons :
– Garder nos parts de marché, garantir notre activité et ainsi préserver l’emploi,
– Donner à nos ressortissants la qualité client qu’ils sont en droit d’exiger d’un groupe de protection sociale,
Il est indispensable de changer de stratégie.
A l’instar d’une entreprise lambda du CAC40 ou d’ailleurs, le personnel est bien la variable d’ajustement purement comptable. On comprend bien les difficultés actuelles de recrutement hormis l’entre soi des dirigeants qui se cooptent entre eux, comme n’importe quel conseil d’administration d’une société financière ou commerciale. Et vous voudriez qu’on fasse groupe?????
je trouve cette analyse très pertinente et intéressante, merci pour tous ces éclairages, même s’ils font froid dans le dos.
Pourquoi certains salariés du groupe ne sont pas convoqués par la médecine du travail et ce même après 11 ans d’ancienneté svp ?
Pour le coup, il faudrait que vous unissiez vos forces et vos réflexions avec LM. Nous sommes face à un PSE déguisé avec des méthodes ultra violentes : surcharge de travail, sous effectif, départs annoncés du jour au lendemain avec des méthodes peu respectueuses…
Aujourd’hui, le DG veut mater le groupe et ses salariés.
Faut-il attendre que quelqu’un passe par la fenêtre pour agir ?
Nous avons bien compris que la bienveillance dont parlait Angles lors de sa 1re vidéo était la cible à abattre et non la clé à préserver.
Il poursuit un PSE à bas bruits…
Les recrutements externes sont complexes car tout cela se sait sur le marché… Les chasses de tête sont complexes et on se rend compte qu’au final elles débouchent souvent (hors DSI) à des choix de seconds couteaux… Belle promotion pour eux mais piège a retardement tant la tâche est complexe. Les exemples se multiplient.
Notre gouvernance actuelle a un point faible : elle est isolée et n’a pas de garde rapprochée spécialiste de notre secteur. Énorme point faible quand on a de telles ambitions car la confiance (et les compétences) ne se décrétent pas.
Bref beaucoup d invectives et de mantras mais surtout de grosses grosses galères.
Nouveau mantra : c’est pas gagné !
C’est inadmissible ce groupe mérite d être condamné, licenciements déguisés, démissions provoquées en placardisant les salariés, pas de plan de développements des compétences en place, des référents harcèlement incompétents, quiet quitting avéré…
Mais que font l inspection et la médecine du travail ???