Lors de la réunion CSE du 23 juin, la direction a présenté son nouveau schéma immobilier, accompagné de centaines de mutations géographiques de salariés.
Le schéma immobilier présenté par la direction répond à plusieurs objectifs.
Les grands principes
Le premier est de faire coller le parc immobilier à l’organisation du groupe.
Ainsi, est recherché le rapprochement des équipes (fonctions support, retraite complémentaire, marchés, etc.).
Dans le même objectif, la spécialisation des sites au regard des activités retraite complémentaire et prévoyances santé est recherchée.
Un second objectif (mais certainement le plus important) est la réduction des charges.
15 millions d’euros d’économies sont recherchés.
La contribution à cette « performance économique » se traduirait schématiquement par :
• le déménagement du siège social d’Haussmann vers Malesherbes qui vient d’être réalisé ;
• la fermeture des sites parisiens de Dolet et de Montholon ;
• l’optimisation des sites régionaux de gestion et d’agences commerciales.
Un troisième objectif affiché serait une valorisation de la Qualité de Vie au Travail (QVT)
par l’amélioration de l’environnement de travail, performance thermique, acoustique, usages…
Ce troisième objectif devra démontrer sa pertinence et qu’il ne se limite pas à de l’affichage.
Les opérations majeures prévues jusqu’en 2022
Les sites suivants seraient restitués :
- Paris Dolet
- Paris Montholon
- L’immeuble Cannebières à Marseille
- L’immeuble La Treilles à Béziers
- L’immeuble de Lyon Servient
D’autres surfaces seraient restituées partiellement :
- Un étage de l’immeuble Balthazar à Marseille
- Un étage de l’immeuble Verdauja à Balma
- Un étage de l’immeuble de Rennes
- Un étage de l’immeuble de Bordeaux, plus le rez-de-chaussée
- Un étage de l’immeuble de Reims Bezannes
- Un étage de l’immeuble de Mulhouse, plus le rez-de-chaussée.
De nouveaux baux seraient pris :
- Des espaces de co working sur Paris
- A Béziers (pour faire suite à la libération des anciens locaux)
- A Lyon (pour faire suite à la libération des locaux de Lyon Servient).
Des espaces seraient réorganisés :
- Paris Levallois et Brune
- Marseille Prado
- L’immeuble Chapitre à Balma
- Angoulème
- Esvres
- Mons en Baroeul
- Chartres
A ces modifications du parc immobilier, il faut ajouter les fortes modifications des implantations commerciales.
Sur 107 implantations actuelles, 43 seraient fermées et 14 nouvelles seraient ouvertes (regroupement).
Impact sur la localisation des salariés
Les impacts les plus importants connus à ce stade du dossier concernent les salariés parisiens.
- Les équipes du site de Montholon de la gestion santé prévoyance (157 salariés) partiraient sur le site de Levallois
- Les équipes de la gestion retraite de Levallois (110 salariés) partiraient sur le site de Paris Paradis
- Les équipes informatiques de Paris Dolet seraient réparties sur les sites de Paris Brune (250 salariés) et de Levallois (30 salariés).
- Les équipes de l’action sociale qui travaillent aujourd’hui sur Paris Brune seraient transférées dans un espace de co-working avec les équipes DAS régionale, sans que le lieu soit déterminé aujourd’hui.
Mouvements parisiens
mvts-paris-1mvts-paris-2
Calendrier prévu.
calendrier-immobilierPremière analyse CFDT
Si ce projet répond à des objectifs d’organisation du groupe, notamment la spécialisation des sites sur des activités retraite ou concurrentielle, la volonté de faire des économies sur le parc immobilier est, à l’évidence, la motivation majeure.
Ce ne sont pas moins de 15 millions d’euros qui devraient être récupérés par le plan.
Une question peut se poser cependant : les mêmes économies sont-elles faites à tous les niveaux ?
Etait-il utile, par exemple, pour un groupe de protection sociale à but non lucratif, faisant partie de l’économie sociale, de placer son siège social Bd Malherbes où le loyer se chiffre à plusieurs millions d’euros (une dizaine annuelle) ?
Il fut une époque où situer le siège social dans un quartier moins prestigieux (le 14e arrondissement) suffisait. Et l’image d’AG2R n’en était pas dégradée pour autant !
Autre analyse : les économies effectuées sur le parc immobilier des immeubles de gestion ne prennent pas en compte la dégradation de la qualité de vie au travail des collaborateurs qui déménageront.
Le temps de transports supplémentaire pour des salariés, par exemple, qui travaillent aujourd’hui à Montholon et qui vont être déplacés à Levallois n’a pas été mesuré.
Il fut une époque où ce critère était pris en compte dans les décisions de la direction. Le discours de la direction a aujourd’hui changé « cela fait partie de la vie d’une entreprise de déménager pour s’adapter, les salariés doivent s’adapter aussi ».
Troisième élément : beaucoup d’incertitudes existent sur l’aménagement des espaces de co-working qui vont être utilisés. Aucune étude ne nous a été communiquée.
Nous avons aussi des craintes sur une utilisation du « flex office », combiné au télétravail, organisation dans laquelle le salarié qui arrive le matin s’installe sur le premier bureau disponible. Ce système, mal préparé, mal encadré, pourrait conduire à une réelle détérioration des conditions de travail.
Dernier élément : beaucoup d’interrogations restent sans réponse sur la fermeture des agences commerciales et les mobilités géographiques des salariés.
Bonjour,
Je fais partie du site de Nantes, bien sûr que ces infos m’interpellent beaucoup. Ce qui me choque aussi dans tout ça c’est le fait qu’on nous tienne un discours rassurant jusqu’au bout:réunion de service à Nantes par tel mardi dernier (23/06) et aucune infos sur la fermeture de Chartres et Rennes notamment, un discours comme quoi rien n’est encore décidé !
C’est vraiment prendre les salariés pour de la marchandise, je suis très inquiète.
@ Anne : c’est déjà arrivé dans le passé que Renaudin, en réunion avec les syndicats, appelle les salariés le passif du Groupe… Pas la force vive, ou les équipes au service de tous nos clients, etc. Non non, on est le passif, on est ce qui coûte à l’entreprise, ce qui grève les résultats !
Alors perso, les discours sirupeux sur Déclics pendant le confinement de ce monsieur, ça me fait doucement rigoler…
Ça n’est pas malherbes mais Malesherbes