Face au mutisme du chef de l’État, et alors que le gouvernement tente de passer en force, les organisations syndicales demandent que soit organisée une « consultation citoyenne dans les plus brefs délais ».
« On est toujours là, on maintient la pression », lâche Jean, 54 ans, représentant syndical dans le secteur bancaire. « Il faut défendre nos droits, mais aussi ceux de nos enfants et petits-enfants », poursuit Sylvie, 58 ans, salariée de BNP Paribas et adhérente CFDT. « D’autres personnes se sont battues avant nous, et c’est important d’être là aujourd’hui. Nous sommes plus que motivés ! »
Pourtant le gouvernement est resté sourd, cette semaine encore, aux demandes de la rue. Après un mouvement social record le 7 mars, mobilisant plus de 2,5 millions de personnes dans toute la France, l’intersyndicale avait sollicité Emmanuel Macron pour une rencontre au sommet. Mais elle s’est vu opposer une fin de non-recevoir, le gouvernement arguant que le temps est désormais à la « démocratie parlementaire ». « Ces salariés qui manifestent dans la rue pacifiquement, de façon respectueuse, on leur fait un bras d’honneur », s’est exclamé Laurent Berger lors de la conférence de presse du 11 mars. « Si le président de la République est si sûr de lui, qu’il prenne à témoin les citoyens ! »
Consultation citoyenne
Face au mutisme du chef de l’État, et alors que le gouvernement tente de passer en force au Sénat, les organisations syndicales demandent que soit organisée une « consultation citoyenne dans les plus brefs délais ». « La pétition intersyndicale a recueilli plus d’un million de signatures, c’est largement au-dessus du nombre de signataires nécessaire pour que le parlement s’en saisisse », explique le communiqué de presse du 11 mars. La Constitution prévoit en effet la possibilité d’un « référendum d’initiative partagée », pouvant être lancé par un cinquième des membres du Parlement, soutenus dans les neuf mois par un dixième des électeurs, soit plus de 4,5 millions de personnes…