Le 15 octobre 2025, Fabrice Heyriès, Directeur général du groupe, a présenté aux collaborateurs le nouveau plan stratégique baptisé « Esprit de Conquête ». Un plan ambitieux qui vise à transformer en profondeur le groupe, tout en respectant son héritage mutualiste et paritaire.
Résumé de l’intervention :
Contexte et impressions initiales
- Fabrice Heyries, le nouveau Directeur Général, partage ses observations après ses premiers mois dans le groupe.
- Il a été impressionné par l’attachement des équipes au groupe, leur niveau de compétence et d’expertise.
- Il ressent une frustration de ne pas avoir pu rencontrer plus d’équipes sur le terrain en raison du temps consacré à la préparation du plan stratégique.
Bilan de « Nouvelle Donne »
- Le plan Nouvelle Donne, qui se terminera fin 2025, a permis trois améliorations majeures :
- Retour à l’équilibre économique des métiers de santé et prévoyance
- Lancement d’un plan de transformation informatique (Plan de plateformisation)
- Renforcement de la priorité accordée à la satisfaction client
Le plan stratégique « Esprit de Conquête »

- Premier grand plan stratégique du groupe depuis longtemps, validé à l’unanimité par les conseils d’administration
- Plan à 6 ans structuré autour de trois piliers :
- Conquête commerciale : retrouver une dynamique de gain de parts de marché
- Conquête économique : améliorer l’efficacité opérationnelle et la rentabilité
- Conquête culturelle : développer un nouvel état d’esprit plus entrepreneurial
Objectifs commerciaux
- Focus sur quatre segments prioritaires :
- TPE/PME/ETI
- Travailleurs non salariés, professions libérales et dirigeants
- Clientèle patrimoniale (force historique de La Mondiale)
- Retraités
- Développement d’une approche globale offrant l’ensemble des produits et services aux clients ciblés
Objectifs financiers
- Augmentation du chiffre d’affaires de 12 à 16 milliards d’euros (hors acquisitions)
- Amélioration de la rentabilité de 100-200 millions à 350-400 millions par an
- Augmentation de la solvabilité de 175-176% à plus de 190%
Concernant les objectifs chiffrés du plan
Le plan stratégique s’étend sur 6 ans et se divise en deux périodes triennales. Les objectifs affichés sont particulièrement audacieux :
- Chiffre d’affaires : Atteindre près de 16 milliards d’euros (croissance organique uniquement, sans acquisitions)
- Rentabilité : Passer de 100-200 millions d’euros actuellement à 350-400 millions d’euros par an
- Solvabilité : Dépasser les 190% (contre 175-176% aujourd’hui)
Ces objectifs témoignent d’une volonté de renforcer significativement la position du groupe sur le marché français de l’assurance et de gagner des parts de marché sur tous les segments prioritaires.
Concernant l’approche : en deux temps
Le déploiement du plan s’organise de manière structurée. Après la validation unanime par la gouvernance, place maintenant à l’opérationnel avec l’élaboration de feuilles de route concrètes d’ici décembre-janvier. Ces documents détailleront précisément les moyens et actions pour atteindre les objectifs de la première période triennale.
La communication sera progressive : après cette présentation interne, des échanges avec la presse sont prévus, suivis d’événements nationaux et régionaux en janvier-février où la direction ira sur le terrain expliquer la stratégie aux équipes.
Concernant l’intelligence artificielle au service des métiers
Un volet important du plan concerne l’IA. Loin d’être perçue comme une menace pour l’emploi pour le Directeur Général, l’intelligence artificielle est présentée comme un outil d’aide aux collaborateurs pour « faire mieux leur travail ». Des cas d’usage seront définis début 2026 en collaboration entre la DSI et les directions métiers pour identifier où l’IA peut servir d’accélérateur au plan stratégique.
Un message aux salariés
Le dirigeant a insisté sur plusieurs points clés dans son message :
- Le respect de l’héritage du groupe (marques, parts de marché, compétences)
- La nécessité de « tout changer pour que rien ne change » – c’est-à-dire évoluer pour mieux défendre les fondamentaux
- L’importance de l’exécution : « Un plan stratégique ne vaut rien s’il n’est pas exécuté »
- La dimension collective : « On est une société de personnes, j’ai besoin de vous tous »
Conclusion : le regard critique de la CFDT
Si les ambitions affichées dans ce plan « Esprit de Conquête » peuvent séduire par leur ampleur, plusieurs questions demeurent du point de vue syndical CFDT :
1. Les moyens humains : Comment atteindre une telle croissance (16 milliards d’euros) et améliorer la rentabilité sans préciser les investissements en ressources humaines ? La réponse à cette question se trouvera dans la déclinaison opérationnelle car le discours stratégique ne dit rien sur les créations de postes nécessaires à cette ambition. La phrase « tout changer pour que rien ne change » peut inquiéter : ne cache-t-elle pas des restructurations déguisées ? Enfin, le plan stratégique place la reprise du développement commercial comme axe central. Un développement qui se voudra omnicanal. La CFDT sera vigilante sur la déclinaison de cet objectif dans l’organisation commerciale pour ne pas réitérer les erreurs du passé. N’oublions pas que des équipes commerciales fortes et des produits attractifs sont indispensables à l’atteinte des objectifs.
2. La consultation des instances représentatives : Les CSE ne seront consultés que sur « les éléments tangibles et concrets », après coup donc. La CFDT regrette que les représentants du personnel n’aient pas été associés en amont à l’élaboration de cette stratégie qui impactera directement les conditions de travail et l’avenir des emplois.
3. L’IA et l’emploi : Malgré les assurances données, l’absence de garanties précises jusqu’à présent sur l’impact de l’IA sur l’emploi et les métiers reste préoccupante. Quels métiers seront transformés ? Quelles formations seront proposées ? Quel accompagnement pour les salariés ? Ces questions restent sans réponse concrète à ce stade et elles devront être précisées dans les feuilles de route.
4. La pression sur la rentabilité : Doubler, voire quadrupler la rentabilité tout en maintenant la qualité de service et les conditions de travail relève du défi. La CFDT sera vigilante à ce que cette recherche de performance ne se fasse pas au détriment du bien-être des salariés et de la qualité du service rendu aux clients.
5. Le calendrier serré : Annoncer un plan en octobre, élaborer les feuilles de route d’ici janvier et déployer immédiatement après semble très ambitieux. La CFDT rappelle qu’une transformation réussie nécessite du temps, de la concertation et l’adhésion des équipes.
La CFDT restera donc particulièrement attentive aux prochaines étapes, notamment à la consultation des CSE et au contenu des feuilles de route opérationnelles. Notre rôle sera de veiller à ce que cette « conquête » ne se fasse pas au détriment des femmes et des hommes qui font vivre ce groupe au quotidien.


merci pour ce résumé parfait
Enfin un syndicat qui informe et prend position
pose les questions pertinentes pour le futur
apporte un éclairage à une prise de parole du DG simple, ambitieuse , en changeant tout mais en ne modifiant rien #attentisme
Très bonne synthèse et juste questionnement quand à des grandes lignes qui risquent d’écraser les points de détails que sont les salariés.
à suivre