L’objectif de cet observatoire était de faire un point d’étape sur l’IA et son utilisation dans le groupe, et non de travailler sur l’IA en tant qu’activité pure. Cette démarche s’inscrit dans la continuité de l’observatoire de l’an dernier, avec les éléments également partagés dans d’autres instances, notamment le CSE.
La CFDT a insisté pour que les évolutions des métiers liées à l’IA fassent l’objet de points spécifiques en instance, notamment en CSE.
Il a été rappelé qu’ALMIA BOT a été déployé et que plus de 50% des salariés du Groupe ont suivi la formation leur permettant de s’acculturer.
Au regard des normes européennes très strictes qui seront mises en œuvre en août 2025, le groupe travaille sur une charte définissant les utilisations acceptables et interdites, reflétant les valeurs de notre groupe.
La CFDT a demandé si cette charte ferait l’objet d’une information aux instances et d’une modification du règlement intérieur. Pour la CFDT, qui dit charte dit droits et devoirs, avec un risque de sanctions en cas de mauvaise utilisation. Une bonne communication et une formation adéquate nous semblent indispensables pour éviter ce type de désagréments.
Enfin, un cadre de gouvernance de l’IA a été mis en place pour soutenir les projets d’IA.
Dans le cadre du déploiement opérationnel d’ALMIA BOT, un effort est porté sur la formation des collaborateurs, d’une durée totale d’environ 45 minutes.
Cas d’usage d’ALMIABOT :
Une importance particulière est accordée à l’éthique et à la protection des données dans le choix des modèles. Aujourd’hui, Almia Bot exploite par défaut Gemini, une solution commercialisée par Google. Selon les besoins, exigences et contraintes du Groupe, le choix du modèle pourrait évoluer. Par ailleurs, il est possible d’utiliser d’autres modèles sur des assistants personnalisés pour répondre à des besoins spécifiques.
Plus de 700 cas d’usage ont été identifiés, incluant l’interrogation de bases de connaissances, la synthèse de documents volumineux, l’aide à la rédaction et l’analyse automatisée de clauses contractuelles (ex : clauses bénéficiaires en assurance vie et en prestations prévoyance).
Ces cas d’usage vont être partagés entre pairs.
La CFDT a interrogé la Direction pour savoir si ces cas d’usage s’inscrivaient dans le cadre de l’acculturation ou si les opérationnels commençaient à quantifier les gains en temps, voire en productivité.
La Direction a confirmé que l’objectif principal était bien l’acculturation, mais qu’elle commençait également à quantifier les gains de temps et l’amélioration de la sécurité des processus grâce à l’IA.
Autres applications de l’IA :
· Almia Apps : applications spécifiques utilisant l’IA, comme l’analyse de verbatims clients
· AlmiaDev : Outils d’IA pour les développeurs (ex : GitHub Copilot)
· Almia Process : Intégration de l’IA dans les processus métiers existants (ex : anonymisation de données, analyse de documents clients dans Salesforce)
Impact environnemental :
La CFDT a interrogé la Direction sur l’impact environnemental du déploiement d’ALMIABOT. La Direction a rappelé que les serveurs sont basés en France pour réduire l’empreinte carbone. Néanmoins, le succès d’ALMIABOT, avec un tiers des utilisateurs pour l’ensemble du groupe, génère des chiffres conséquents : entre 1000 et 1500 utilisateurs quotidiens.
Des mesures sont en place pour limiter l’impact de ce nouvel usage. Ainsi, tous les modèles ne sont pas systématiquement déployés à tous les utilisateurs, notamment pour la génération d’images, afin de contenir les coûts financiers et environnementaux.
Par ailleurs, l’intégration de Small Language Models et la création d’assistants constituent des solutions plus vertueuses, permettant de cibler les cas d’usage les plus communs. Cela réduira la sollicitation de paramètres par rapport à l’assistant général (ALMIA Bot), entraînant une moindre consommation des ressources.
La CFDT a également demandé comment les directions métiers faisaient la promotion d’ALMIABOT. Celle-ci se fait essentiellement grâce aux champions de l’IA, à un SharePoint dédié, à des événements ponctuels, à des ateliers et à des rappels dans les équipes de proximité.
Perspectives :
L’intégration de l’IA au sein du groupe a été une démarche progressive et structurée tout au long de l’année, supervisée par le comité de gouvernance de l’IA.
À compter de la rentrée, des groupes de travail collaboratifs impliquant les RH, les métiers et les experts de l’IA seront lancés pour identifier plus systématiquement les cas d’usage et les impacts sur les tâches et les compétences.
La CFDT a rappelé que l’observatoire des métiers jouait un rôle clé dans l’anticipation des évolutions des métiers et des compétences, en lien avec l’accord GAPEC. Puisque nous allons négocier un nouvel accord en 2026, la structure des observatoires pourrait être améliorée.
La Direction est consciente de ces évolutions structurantes et souhaite que les approches des observatoires des métiers ne se fassent plus par Direction mais par métiers, les cas d’usage d’une direction pouvant être utiles à une autre.
À ce jour, des parcours de formation et d’acculturation à l’IA ont été mis en place pour les salariés de différents métiers (audit, actuariat, traitement de données, création de contenu marketing…).
Pour la formation, la Direction vise à densifier ses formations internes mais a aussi recours à des prestataires externes.
La CFDT a interrogé la Direction sur le retour quantitatif de ces prestataires externes, de plus en plus nombreux sur le marché, ainsi que sur le coût des formations.
Concernant ces coûts et les budgets prévus, la Direction ne s’est pas engagée sur des budgets supplémentaires pour les formations liées à l’IA, considérant que les budgets alloués étaient déjà conséquents.
La Direction reconnaît que l’IA induit une évolution des compétences transverses et comportementales existantes, et qu’elle met aussi en exergue de nouvelles compétences comme la responsabilité éthique, la prise de hauteur et la résolution de problèmes complexes.
Ces nouvelles compétences nécessitent, comme l’a demandé à maintes reprises la CFDT, que les fiches emplois soient revues et que ces nouvelles compétences y soient inscrites afin de donner plus de sens au travail du collaborateur.
Pour la Direction, le plan de développement des compétences devrait changer de dimension et avoir des projections à court terme (12 à 15 mois au lieu de 18 actuellement).

La Direction ne nie pas que les impacts sur l’emploi et les effectifs seront importants et que l’IA apportera des gains de productivité et transformera les tâches.
La CFDT demande donc de la transparence et un partage sans tabou des éléments de prospective.La Direction s’y est engagée…
La CFDT sera au rendez-vous comme elle l’a toujours été lorsqu’il s’agit d’anticiper les évolutions de l’ensemble des acteurs du secteur.