Alors que le nouveau plan d’entreprise vient d’être baptisé « nouvelle donne », la CFDT juge que la Direction générale verse maintenant dans le cynisme. En effet, les NAO 2022 doivent être qualifiées de “maldonnes”.
Nouvelle donne : sans vergogne.
Rappelons le contexte : l’inflation a atteint un taux de 6,2% sur un an, la hausse des prix sur les produits alimentaires atteindra 12% en décembre. Cette situation fait dire à l’OFCE que le pouvoir d’achat subit « la plus forte baisse depuis 40 ans ».
Rappelons aussi que les augmentations collectives n’ont été que de 1,2% chez AG2R en 2022 et, surtout, qu’elles n’ont concerné qu’un tiers du personnel.
Cette année, 48% des salariés n’ont perçu aucune augmentation, collective ou individuelle.
C’est pourquoi les organisations syndicales ont voulu à la rentrée de septembre rouvrir les négociations salariales qui s’étaient terminées en mars sur un constat d’échec.
Elles ont déposé une revendication en ligne avec l’inflation, mais raisonnable compte tenu de la situation économique de l’entreprise. Elles ont demandé :
Une augmentation générale des salaires de 5% à effet du 1er juillet 2022
Une augmentation supplémentaire du différentiel entre ces 5% et le niveau d’inflation constaté au 1erjanvier 2023.
La direction s’est retranchée derrière deux arguments :
- Ce n’est pas le rôle de l’entreprise de compenser l’inflation
- La situation actuelle de l’entreprise, et notamment d’AG2R P, ne permet pas de revenir sur la politique salariale de 2022.
Face à ce mur, les organisations syndicales ont formulé une ultime revendication : elles ont demandé à la DRH de transmettre à la Direction générale une demande de prime collective de 1500 euros, qui serait versée avant la fin de l’année, et qui devra concerner l’ensemble des salariés de l’UES AG2R.
Nouvelle donne, nouvelle maldonne.
La Direction n’a même pas pris la peine de répondre officiellement à cette revendication. Mais elle a fait savoir en off qu’elle n’accepte de discuter que des mesures salariales 2023, et SEULEMENT APRES LE MARATHON BUDGÉTAIRE, qui doit se tenir les 13, 14 et 15 décembre. Elle a fixé une réunion de négociations le 4 janvier 2023.
Nouvelle donne, avec mégaphone.
Pour que les administrateurs, qui voteront les budgets mi-décembre pour 2023, tiennent compte de la situation désastreuse de la politique salariale du groupe, l’intersyndicale CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FO, UNSA et SUD a décidé de s’adresser directement à eux à travers le courrier ci-dessous.
La voie épistolaire avant la voie des “barricades” !. Au moins on n’agit pas comme chez TOTAL, ERDF, RATP ou SNCF qui agitent un drapeau rouge avant que la NAO soit commencée… En tout cas, les administrateurs ne pourront pas prétendre qu’ils n’étaient pas au courant … même si je doute de l’efficacité de ce courrier.
Espérons que les administrateurs seront plus réceptifs !
Notre politique salariale interne est totalement contradictoire aux valeurs de notre groupe et l’image véhiculée à l’externe !
Le dialogue social semble s’arranger à ce que je vois. le Paritarisme fou le camp.
Je crains que les administrateurs ne soient littéralement effrayés par cette action d’ampleur , que dis je , ce rapport de force inédit : un courrier….
Je suis confiant pour la suite.
Roger tu mettras le courrier à la poubelle.
Le syndicalisme 2.0.