Le 28 septembre s’est déroulée une réunion de négociation sur le télétravail. Objectif : améliorer l’accord actuel. Le bilan est décevant.
Attention : il ne s’agissait pas de traiter le travail à distance dans des circonstances exceptionnelles comme la crise sanitaire, mais le télétravail dans son exercice normal. En clair : comment s’exercera le télétravail après les mesures exceptionnelles qui ont été décidées par le groupe la semaine dernière.
La CFDT pensait que la réunion allait se dérouler sous d’heureux auspices, à écouter les propos du Directeur Général dans sa dernière interview :
« Nous appliquons notre accord télétravail, nous allons engager avec les représentants des collaborateurs du personnel des discussions pour l’améliorer, pour tenir compte de la réalité objective aujourd’hui, il faut certainement étendre des cas de figure télétravail. »
Les propositions de la direction
La direction a proposé d’apporter plus de souplesse à l’accord télétravail :
– La période d’ancienneté dans le groupe de 6 mois serait supprimée. L’accès au télétravail serait possible dès la fin de la période d’essai.
– Deux jours de télétravail seraient possibles directement, sans la période probatoire d’un jour de télétravail pendant un an. La période probatoire serait ramenée à 3 mois.
– Accès au télétravail pour les temps partiels serait élargie. Les salariés dont le temps de travail se situe entre 60 et 80% pourraient obtenir une journée de télétravail (à partir de 80%, accès à deux journées).
– Sur les deux jours de télétravail, une seule journée serait fixe, la seconde serait mobile, planifiée entre le manager et le salarié.
Analyse des propositions
Les organisations syndicales ont reconnu quelques avancées de la part de la direction, mais ont mis en avant quelques critiques :
La journée flottante
La proposition de second jour de la direction pourrait aboutir, en réalité, à une régression par rapport à l’accord actuel.
En effet, le texte de l’accord proposé indique :
Par semaine, le collaborateur bénéficie d’un jour fixe et d’un jour flottant de télétravail, à positionner en concertation avec le manager. La journée de télétravail flottante est déterminée au plus tard le vendredi de la semaine précédente.
Critiques apportées par l’intersyndicale :
- Le salarié pourrait voir son jour de télétravail changer chaque semaine
- Le manager serait contraint de re travailler son planning chaque semaine.
D’autre part, il ne serait plus possible de reporter le jour de télétravail.
En effet le texte de la direction indique :
Par exception, la journée initialement prévue en télétravail peut être effectuée sur le lieu de travail. Auquel cas, la journée de télétravail ne peut être reportée.
Les temps partiels
La proposition de la direction ouvre l’accès au télétravail aux contrats de travail au temps de travail inférieur à 80% et jusque 60%. Mais elle ne prend en compte que le temps de travail, et non le nombre de jours de travail par semaine. Ainsi, des salariés à temps partiel de moins de 60% qui travaillent pourtant 5 jours par semaine, resteraient exclus de l’accord.
La proposition des organisations syndicales
L’ensemble des organisations syndicales CFDT, CGC, CGT, FO, UNSA et SUD Solidaires a formulé des demandes intersyndicales communes.
Puisque la direction refuse de façon catégorique l’octroi d’un troisième jour de télétravail, l’intersyndicale a proposé un système intermédiaire.
Une troisième journée serait décomptée sur un quota annuel de 25 jours, à raison d’un jour maximum par semaine.
Ce quota serait un supplément aux mesures exceptionnelles de travail à distance qui pourraient être prises (comme la crise sanitaire ou les intempéries).
Pour les contrats à temps partiel, l’intersyndicale a proposé un nombre de jours de télétravail fixe variant de 2 jours à une demi-journée suivant le nombre de jours de travail dans la semaine. Elle a proposé également de faire varier le quota de journée flottantes de 25 à 15 suivant le contrat.
L’intersyndicale a également demandé que le texte de l’accord permette d’élargir le télétravail à certaines activités exclues aujourd’hui, comme les CICAS ou le MDP, ou certaines fonctions comme les CIL, les RDAS…
Réponse de la direction.
La DRH a affirmé n’avoir pas de mandat de la Direction Générale pour négocier un troisième jour de télétravail.
Concernant les temps partiels, elle admet que prendre en compte le nombre de jours travaillés plutôt que la durée du travail avait du sens, mais elle ne veut pas mettre en place « une usine à gaz ».
Pour les activités ou les métiers actuellement exclus, la DRH a confirmé que les décisions reviennent aux directions métiers.
Pourtant les arguments positifs de l’intersyndicale ne manquaient pas par rapport à cette 3° journée de télétravail :
- – une attente forte des salariés d’après l’enquête de cet été,
- – le vécu jugé plutôt efficace du travail à distance en cette période de pandémie, et surtout pendant le confinement
- – une amélioration de l’équilibre vie pro/vie perso,
- – le renforcement de la notion RSE (responsabilité sociétale des entreprises) du groupe.
Notons aussi que l’intersyndicale avait su modifier ses revendications pour tenter de trouver un équilibre avec les propositions de la direction.
Conclusion
Finalement, toutes les propositions de l’intersyndicale ont donc été rejetées en séance par la DRH.
Elle a accepté pourtant de réfléchir à ses propositions à la lumière des demandes des organisations syndicales et planifier une nouvelle réunion de négociation.
Je ne comprends pas car on a bien le droit actuellement depuis hier à 3 jours…
La négociation portait sur l’exercice du télétravail en période normale (donc avant et après la crise sanitaire).
Nous sommes actuellement dans le cadre de mesures exceptionnelles où le télétravail s’effectue sur 3 ou 5 jours selon les zones d’alerte.
Mais l’avenant qui est actuellement négocié porte sur “l’après confinement”. Ainsi, si la crise sanitaire ne rendait plus le télétravail recommandé, nous repasserions à 2 jours de télétravail.
Bonjour. Merci pour ce CR. Avant de demander un 3e jour de teletravail ne serait-il pas mieux de régler le pb de ce 2e jour flottant. Il me semble que cet accord est moins favorable que le 1er sur cet aspect. Car sur le 1er accord le 2e jour était acquis au bout d’un an et ne servait pas de variable d’ajustement du manager. Là chaque semaine il va falloir que chacun négocie son 2e jour ?
Les salariés qui ont déjà leurs 2 jours de teletravail fixe , vont voir leur 2ème jour volant sauter au gré des desiderata de leur manager. Magnifique ! C’est la première fois que je vois une négociation censée amener une amélioration aboutir sur une régression de ce calibre . On pensait avoir tout vu dans ce groupe, mais non …
c’est pour cela – entre autres – que les OS ont été unanimes pour refuser cette proposition. Il semble que la DRH n’avait pas la même vision des choses…de donner plus de souplesse mais certainement plus de contraintes…on ne pouvait pas y retrouver un équilibre qui était apporté par les 2 jours fixes.
Peux t’on savoir pour quelle raison le MDP est exclu du télétravail hors COVID?
Qui est la direction métier qui doit accepter ou pas ?
pourquoi une telle différence ?
dans l’accord – https://cfdt-ag2r.com/laccord-teletravail/ – la direction précise que les métiers en prise directe avec le public ou si les fonctions exigent (CICAS, MDP, CIL, courrier, DIMEX) d’être présent sur site, ne peuvent effectuer leurs missions en télétravail. De fait, seules les directions métiers concernées peuvent permettre une dérogation ou un élargissement à cet accès. Nul doute que la crise COVID a permis de montrer que c’était possible pour une grande partie de ces métiers exclus. Pour le MDP, c’est donc la direction commerciale a l’accorder. Pour certaines fonctions comme les RDAS, les arguments du refus sont moins objectifs.
Pour infos niveau commercial seul le MDP a maintenu sa production pendant le confinement donc télétravail au détriment du MDPRO qui s est effondré, et il leur a été maintenu malgré tout le même niveau de rémunération par apport aux 3 dernières années.
Juste incompréhensible que la direction soit arc boutée comme ça, et soit contre un troisième jour de télétravail !!!!!
Dommage qu’ils restent bloqués sur leur position.
bonjour,
ce nouvel accord s’il est signé marquera-t-il une rupture d’égalité entre salariés bénéficiant du premier accord et ceux bénéficiant du second où le deuxième jour devient flottant donc pouvant être supprimé à tout moment non ? car en fait c’est un recul indéniable par rapport à ce que l’on nous avait promis à la mise en place du télétravail. Comment un groupe de cette envergure peut-il renier à ce point ses engagements vis à vis de ses salariés ? nous sommes bien un groupe de protection sociale non ? donc le groupe protège “les autres” mais pas ses propres salariés ???? édifiant !
Bonjour,c’est effectivement une régression car certains managers dont le mien vont pour un oui ou un non faire en sorte de supprimer ce jour sans report et comme ce même manager fonctionne à l affectif ,ceux qui seront dans ces petits papiers bénéficieront de ce 2eme jour mais pas les autres…ça me fait rire (Mais jaune très très jaune)cette histoire de lien social.
Où est ce lien social quand nous sommes seuls dans le service????,où nous ne voyons personne de la journée ?parce qu il a refusé que plusieurs personnes soient absentes le même jour,ce qui fait que plusieurs fois dans la semaine, nous sommes seuls,alors même qu il aurait été judicieux au contraire de nous permettre de nous voir tous le même jour…
Ce 2ème jour flottant ou mobile est une régression de notre accord actuel ! C’est incompréhensible ! Ce n’est pas de la négociation !
J’espère bien que vous ne signerez pas cette histoire de jour volant qui sent quand même l’arnaque à plein nez . Il faut absolument rester sur le principe de jours fixes et acquis, quitte â garder l’accord actuel .
???
Même s’il est flottant, tu peux choisir toujours le même jour et ça ne change rien! et justement si tu as besoin d’une journée différente ça te permet de la déplacer facilement. Le débat n’est pas là, si tu rate une journée de télétravail ce n’est pas un drame je pense, il y a plus grave dans la vie. Par contre avoir la possibilité de faire 3 jours est intéressante pourquoi pas 2 jours fixe et un jour flottant
C’est exactement la revendication de l’intersyndicale. Nous proposons 2 jours fixes et un quota annuel de jours flottants, avec un maximum de 3 jours par semaine de télétravail.
Par contre il ne faudrait imposer que 1 j de présence pas semaine sinon c est impossible avec certaines formules rtt proposées
Exactement
Ce n’est donc pas vraiment 3 jours de télétravail ! Pourquoi ne pas nous expliquer ?
Pas besoin de négocier un nouvel accord qui sera encore plus pourri que celui actuel. Pas la peine de perdre votre temps avec de beaux discours avec la direction, ils refusent déjà systématiquement le 2ème jour de télétravail sans raison valable. Une direction pourrie, des responsables pourris !
Aucun intérêt de changer les accords actuelles si c’est pour régresser- rien quand tant de crise 3 jours de TT mais si en arrêt ou autres arrange toi pour venir 2 jours sur site (et oui un arrêt est un congé)ou est la conciliation vie professionnelle et vie privée (familiale)- arrêtons les négociations sans intérêts qui font perdre des acquis aux salariés et avant toutes signatures demander aux salariées avant (syndiqués ou non cela nous concerne TOUS)
Ils sont magiques sérieusement !
1. On fait faire une enquête aux collabs en faisant rêver (on nous implique !!!) en plein contexte “monde d’après” (hum hum…).
2. Le débat est ouvert, merci à vous d’ailleurs de nous représenter !
3. La DRH propose une régression par rapport a ce qui aurait DU être mis en place depuis les accords initiaux…
On se croirait à la convention citoyenne pour le climat !!!