Le 23 novembre s’est déroulée une réunion de négociation sur les augmentations salariales. Résumé d’une réunion sous tension, et surtout sans résultat tangible.
La première réunion de NAO s’était déroulée autour du thème des contraintes budgétaires du groupe. Les négociateurs syndicaux avaient conclu que l’objectif de la direction était de démontrer que les caisses étaient vides pour les NAO.
La seconde réunion, le 23 novembre, était consacrée au bilan de la politique salariale 2022.
Lorsque les organisations syndicales ont voulu entrer dans le vif du sujet et connaitre la réponse de la direction à leur revendication :
Une augmentation générale des salaires de 5% à effet du 1er juillet 2022
Une augmentation supplémentaire du différentiel entre ces 5% et le niveau d’inflation constaté au 1er janvier 2023.
la direction s’est retranchée derrière deux arguments :
- Ce n’est pas le rôle de l’entreprise de compenser l’inflation
- La situation actuelle de l’entreprise, et notamment d’AG2R P, ne permet pas de revenir sur la politique salariale de 2022.
Elle n’accepte donc de discuter que des mesures salariales 2023, et SEULEMENT APRES LE MARATHON BUDGÉTAIRE, qui doit se tenir les 13, 14 et 15 décembre. Elle n’entrevoit que la possibilité de discuter des mesures 2023 début janvier.
Face à ce mur, les organisations syndicales ont formulé une ultime revendication : elles ont demandé à la DRH de transmettre à la Direction générale une demande de prime collective de 1500 euros, qui serait versée avant la fin de l’année, et qui devra concerner l’ensemble des salariés de l’UES AG2R.
La DRH a pris note de la demande et nous espérons une réponse la semaine prochaine.
Bilan de la politique salariale 2022
La réunion du 23 novembre a été consacrée aux bilans de la politique salariale 2022.
Les effectifs.
Les effectifs de référence pour le bilan font référence aux salariés présents entre le 30 septembre 2021 et le 30 septembre 2022, hors salariés invalides, contrats suspendus et salariés en congé de fin de carrière.
Avec cette norme, le comparatif entre 2021 et 2022 montre une diminution de 250 CDI, hors contrat suspendu. C’est une diminution de 5,5% des salariés présents sur la période du 30 09 2021 au 30 09 2022.
Les frais de personnel en 2022.
Les données présentées par la direction sont celle au 30 septembre. Il faut donc prendre en compte que quelques augmentations peuvent encore avoir lieu entre le 1er octobre et le 31 décembre.
L’enveloppe NAO 2022 a augmenté de 49% par rapport à celle de 2021 :
- Du fait d’une AC un peu plus importante (1,2% au lieu de 0,8%),
- De l’augmentation de la RMMG 1A qui a eu un effet sur les primes d’ancienneté
- Et surtout d’un complément d’intéressement de 500 euros plus important que la prime pouvoir d’achat de 250 euros versée en 2021.
De ce fait, la répartition de l’enveloppe est moins déformée, avec plus d’équilibre entre les trois postes, AI, AC et abondements des dispositifs d’épargne.
Mesures collectives
Lorsque l’on parle des mesures salariales collectives, il faut distinguer les mesures récurrentes (augmentation générale des salaires) des mesures ponctuelles (primes ou complément d’intéressement).
L’augmentation générale des salaires en 2022 a été de :
- 1,2% pour la seule tranche de salaire < 35 000 euros et pour les seuls salariés de plus de 12 mois d’ancienneté
- Finalement, 1135 employés ont été concernés (75%), 453 agents de maitrise (25%) et aucun cadre.
Au total, seuls 52% des salariés ont bénéficié d’une mesure (AI ou AC), donc récurrente.
En montant global, seuls 51% de l’enveloppe collective a été consacrés à des mesures récurrentes.
Les augmentations individuelles
En 2022, les augmentations individuelles représentent encore une part de 30% de l’enveloppe globale des frais de personnel, les augmentations collectives ne représentent que 33%.
La prime individuelle devient la forme la plus répandue de la politique salariale.
Et dans cette enveloppe des augmentations individuelles, les primes représentent 61% (primes exceptionnelles, hors primes commerciales).
Outre qu’une prime n’est pas récurrente et ne permet donc de garantir un niveau de rémunération dans le temps, la CFDT dénonce un dévoiement du système.
Par nature, une prime exceptionnelle récompense un travail exceptionnel d’un salarié qui n’entre pas dans une valorisation de compétences qui, elle, doit être récompensée par une augmentation individuelle. Or, les primes se sont substitués à ces augmentations individuelles. Elles sont devenues pour la direction une source d’économies sur les frais de personnel, et elles sont devenues pour les managers le seul moyen de contournement dans une politique de restriction importante de la politique salariale.
C’est surtout devenu un outil de politique salariale pour les AM et les cadres.
Alors que 22% des employés ont perçu une prime, ils sont 39% chez les AM et surtout 60% chez les cadres.
Bénéficiaires des primes par classe :
Classe 2 = 19%
Classe 3 = 23%
Classe 4 = 38%
Classe 5 = 51%
Classe 6 = 53%
Classe 7 et 8 = 62% hors rémunération variable.
La CFDT revendique une plus grande transparence des critères d’évaluation et d’attribution. Nous refusons les mesures discrétionnaires. Au moins, à postériori, nous sommes légitimes à demander un bilan sur le profil des bénéficiaires et des oubliés. Mais aussi sur les conséquences de la politique d’individualisation et sur les écarts réels entre les salaires effectifs.
Cette politique d’individualisation du salaire dans les catégories AM et cadre se voit aussi dans les augmentations individuelles : alors que 23% des employés ont reçu une augmentation individuelle, ils sont 31% chez les AM et 36% chez les cadres.
Salaire moyen
Finalement, cette politique d’individualisation des salaires au détriment des augmentations collectives ne permet pas de garantir un salaire moyen qui suit la hausse des prix à la consommation.
Ainsi le salaire moyen des employés ne progresse que de 2%, quand celui des AM ne progresse que de 1,11% et celui des cadres de 0,56%.
Dans le même temps, l’inflation constatée en octobre 2022 est de 6,2%.
C’est pourquoi ce bilan de la politique salariale 2022 justifie la revendication intersyndicale d’un rattrapage du pouvoir d’achat, par une augmentation générale des salaires d’au moins 5% ou, au minimum, par l’attribution d’une prime collective exceptionnelle de 1500 euros.
La direction ne semble vraiment pas réalisé que pour une majeure partie d’entre nous les fins de mois sont calamiteux invraisemblable ce mépris.
Nous travaillons sur des open space humides où il fait froid, où les salariés sont en doudounes, où tout le monde tousses, où la cantine ressemble plus à un hangar désaffecté qu’à un espace de restauration convivial,…
Cette histoire de sobriété énergétique arrange bien notre Groupe…
C’est donc ça un grand groupe de 15000 salariés je pose la question?
Conditions de travail anormales vous décrivez Van Cleef sur votre site en poste et à la cantine.
Que répond la DIMEX suite à votre alerte ?
Je réalise que vous aussi vous n’avez pas l’air au courant dans quelles conditions on travaille merci pour votre engagement.
Cela fait suite au travaux…. sauf que les travaux ont commencé fin 2018 et nous sommes en 2022 et que ce n’est pas prêt de terminer nous sommes impactés au quotidien.
Psychologiquement ils ont réussi à cramer tout le monde.
Bla bla bla…
Tant qu’il n’y aura pas une vraie grève avec feu de palettes, blocage de l’accès aux sites, etc. Il ne se passera rien du tout, comme depuis des décennies, et vous le savez très bien.
Vous continuerez à écrire des articles d’offusqués, c’est tout.
On a vu ce que la grève a donné en avril…
“Ce n’est pas le rôle de l’entreprise de compenser l’inflation” :
Tiens c’est curieux Monsieur MACRON avait demander un effort des entreprises… Je ne comprends pas cette position !!!
Les augmentations et primes sont très infimes voir même inexistantes . C’est normal les montants de ces enveloppes sont tellement ridicules et mets les Managers en difficulté.
Depuis 2020, les collaborateurs ont continuités de travailler dans un mode dégradé (morales et physiques).
Qu’attentons nous pour réagir à cette position ferme de la Direction. “On ne lâche rien !”
Sans les fourmis travailleuses, le GPS n’existerai pas !!!
Nous ne demandons l’aumône mais la juste reconnaissance du travail accompli…
Alors bougeons nous !
Tous engagés, tous solidaires !
Pour ma part, dès aujourd’hui, sans revalorisation salariale digne de ce nom, ce sera “démission silencieuse, pas une minute de plus et taf au minimum syndical. Rien de la part de la direction = rien de la part du salarié !
Sans un engagement syndical représentatif la vie pro se détériore…
Pourquoi ne pas envoyer cet argument à l’AFP ? de médiatiser le vrai visage de notre direction ? Ceci mettrait un peu de pression sur la sacro sainte image que veut donner le groupe sans risquer un mouvement plus ou moins suivi. De nos jours les médias sont assez friands de ce genre d’info.