Le 27 juin, la CFDT-Route, première organisation syndicale de la branche, a appelé à la mobilisation nationale et intersyndicale. « Malgré une forte pénurie de salariés due au manque d’attractivité dans l’ensemble des secteurs, le pouvoir d’achat des salariés, qui fond comme neige au soleil, les patrons du transport et le gouvernement font la politique de l’autruche ! »
La CFDT dénonce ainsi les « propositions indécentes » des organisations patronales relatives au secteur de la logistique (3 % seulement des taux conventionnels, ce qui plonge les coefficients les plus élevés au niveau du Smic et les autres bien en dessous), l’absence d’augmentations depuis sept ans dans le secteur du transport de fonds et valeurs, le maintien des rémunérations des salariés du transport de marchandises et de voyageurs « dans le sillage du Smic ».
Situation extrêmement tendue pour les salariés de la branche
Pour tous ces salariés, la baisse du pouvoir d’achat dans un contexte inflationniste se greffe sur une situation déjà très tendue, au terme de deux années de pandémie pendant lesquelles ces travailleurs ont largement contribué à la poursuite de l’activité économique. Au point que les chiffres d’affaires des entreprises du secteur s’affichent en milliards d’euros à l’issue de la crise sanitaire. La mobilisation du 27 juin se veut également un signal fort face à un gouvernement qui a fait le choix de ne pas nommer un ministre de plein exercice chargé du transport.
Aux yeux des organisations syndicales, cela montre « un mépris total » pour la profession. « Il manque actuellement 16 000 chauffeurs dans le transport de voyageurs et 80 000 pour le transport de marchandises et la logistique, rappelle Olivier Éthève, secrétaire général adjoint de l’Union fédérale route CFDT. Nous demandons de véritables NAO pour tous les salariés des secteurs du transport. En l’absence de quoi le dumping social bat son plein. »