« C’est une rupture des engagements entre les citoyens et l’État et une remise en cause du contrat de travail, qui repose sur un système contributif et solidaire. » Dominique Fabre dit ainsi l’exaspération des retraités. Et la secrétaire générale de la CFDT-Retraités de poursuivre : « La sous-indexation des pensions, ça ne passe pas ! »
L’annonce par le Premier ministre d’une revalorisation des retraites limitée à 0,3 % en 2019 et 2020 est d’autant plus « inacceptable » qu’elle vient après une année 2018 blanche, où l’inflation devrait se situer autour de 1,8 % !
Selon les calculs de l’Union confédérale des retraités (UCR), « pour une pension moyenne mensuelle nette de 1 376 euros, la perte due à la non-indexation sera de 248 euros par an, à laquelle s’ajoute une perte annuelle de 305 euros due à la hausse de la CSG, soit une perte de 553 euros par an ». Quant à l’annonce par Bercy d’exempter 300 000 retraités supplémentaires de CSG cette année, « il s’agit là d’une simple régularisation. C’est une mesure de justice qui concerne des retraités dont la pension n’atteint pas le plafond mais qui le dépasse parce qu’ils sont en couple. Nous avions d’ailleurs signalé cette erreur à l’époque ».
En peu d’années, les retraités ont connu la fiscalisation de la majoration de pensions pour enfants, la suppression de la demi-part des personnes seules, la hausse de la CSG sans contrepartie percutant la majorité d’entre eux. « Quelle image le gouvernement donne-t-il des retraités ? Serions-nous des nantis qui serviraient de variable d’ajustement des politiques financières publiques ? »
Des actions locales et un rassemblement national
Dominique Fabre rappelle que « les pensions ne sont pas des aides sociales mais des droits acquis par des cotisations payées tout au long de la vie professionnelle ». Devant ces coups de boutoir successifs, la CFDT-Retraités et des organisations ont décidé d’appeler à l’action. Le 4 octobre, elles se mobiliseront pour une revalorisation des retraites au moins égale à la hausse des prix dès 2018 et des compensations à la hausse de la CSG mise en place depuis le début de l’année. En Île-de-France, un rassemblement est prévu sur le parvis de la Défense pendant la pause méridienne, et des rassemblements devant les préfectures auront lieu dans plusieurs départements. « Il faut organiser dans tout le pays des actions visant à faire pression sur les parlementaires et ainsi infléchir la position du gouvernement », conclut l’UCR. Le rendez-vous est pris.