Le 3 mai, le CSE d’Optique Mutualiste de Via Santé (OMVS), le réseau optique du groupe, a été informé que l’entreprise envisageait de cesser son activité.
Quelles conséquences ?
Un projet de licenciement collectif de 45 personnes, dont 39 CDI.
Qui est OMVS ?
Depuis l’ouverture du premier magasin en 1972 à Perpignan, OMVS (Optique Mutualiste VIASANTE) a développé une activité de vente de produits et de prestations en optique et audition. Mutuelle du Livre III du Code de la Mutualité, depuis le 1er janvier 2012, OMVS est une personne morale de droit privé à but non lucratif. OMVS est son propre employeur
Aujourd’hui Optique et Audition par VIASANTÉ c’est :
- Cinq magasins dans les Pyrénées- Orientales, berceau historique de l’activité,
- Un dans l’Aude, à Carcassonne,
- Un dans l’Aveyron, à Rodez,
- Un en Dordogne, à Périgueux,
- Et un en Haute-Garonne, à Toulouse.
- Trois centres auditifs dans les Pyrénées-Orientales.
OMVS emploie 45 salariés, 39 CDI, 2 CDD et 4 alternants.
Pourquoi cesser l’activité ?
OMVS évolue dans un secteur d’activité extrêmement concurrentiel, dominé par des opérateurs puissants dont les moyens sont sans commune mesure avec des acteurs de moindre taille comme OMVS. Ainsi, 7 grandes enseignes capteraient 70% du chiffre d’affaires total du marché.
Cette position de faiblesse d’OMVS conduirait à une baisse récurrente du CA depuis plusieurs années. Le cumul des pertes d’exploitation sur 2018-2023, hors éléments exceptionnels et hors année COVID (2020), atteindrait plus de 2,5M€ sur ces 5 exercices. Mais ces chiffres sont contestables, car ils ne prennent pas en compte le règlement de VIA SANTE pour l’offre optique.
Il faut surtout relativiser : le budget 2024 envisagerait un déficit de presque 600 000 euros. Mais que pèse cette somme par rapport aux 300 M€ de déficit cumulé depuis 10 ans d’AG2R P ? DOMITYS devrait perdre, elle, encore en 2024 plus de 70M€.
Pourquoi, alors que l’objectif « faire groupe » est un leitmotiv du plan d’entreprise, une solidarité financière n’est-elle pas mise en œuvre avec OMVS ?
Nous n’aurons pas de réponse à ces questions, car pour AG2R LA MONDIALE, OMVS ne fait pas partie du groupe.
Prendre des vessies pour des lanternes
La direction du groupe AG2R LA MONDIALE, la DRH du groupe, le président de VIA SANTE… nient toute implication d’AG2R LA MONDIALE dans le projet de cessation d’activité d’OMVS.
Ils se cachent derrière le fait qu’OMVS est un employeur à part, mais en occultant le fait que de nombreuses fonctions centrales sont effectuées par VIA SANTE (comptabilité, marketing…).
Et ils oublient surtout que VIA SANTE fait bien partie du groupe AG2R LA MONDIALE. D’ailleurs sa communication le dit clairement « VIA SANTE, la mutuelle du groupe AG2R LA MONDIALE ». Et la communication de OMVS, notamment sur son site internet, indique bien « optique et audition par VIA SANTE ».
D’ailleurs les magasins d’optique sont situés dans ou à côté des agences VIA SANTE. Les clients qui entrent voient donc clairement le logo AG2R LA MONDIALE.
Mais, pour la direction AG2R LA MONDIALE, OMVS a pris sa décision de cessation d’activité seule, sans même prendre contact avec le groupe.
Pourtant, comment imaginer que le projet ait été monté sans l’aval de la nouvelle Directrice Générale de VIA SANTE ? Et comment imaginer que cette dernière puisse prendre une telle décision, si lourde de conséquences en termes d’emplois, d’impacts financiers et de détérioration de l’image du groupe sans en référer à Bruno Angles, le Directeur Général d’AG2R LA MONDIALE ?
Nier l’évidence et faire croire qu’OMVS n’a aucun lien avec AG2R LA MONDIALE, c’est essayer de masquer une réalité gênante pour le groupe qui n’a jamais, depuis la création d’AG2R en 1951 ou de LA MONDIALE, mis en place de plan social.
Une réalité si gênante qu’il faut faire vite et prendre tout le monde de court et notamment les premiers concernés, les salariés d’OMVS. Ces derniers sont mis devant le fait accompli. Le projet de cessation d’activité est présenté au CSE d’OMVS au milieu des jours fériés de mai et les salariés recevront leur lettre de licenciement en septembre après les congés d’été.
La CFDT ne peut pas accepter une telle situation.
45 personnes se verront privées d’emplois sans que les justifications puissent être débattues, sans que des solutions alternatives aient pu être étudiées et, en dernier recours, sans qu’un accompagnement ait pu être construit au niveau du groupe.
De plus, il est indispensable pour la CFDT que la stratégie du groupe soit complètement expliquée, notamment sur ces activités relevant du livre 3 de la mutualité, car VIA SANTE possède aussi 2 EHPAD. La prochaine étape sera-t-elle une fermeture de ces établissements ?