Dans une interview donnée au journal AEF, le secrétaire général de la CFDT répond à cette question.
AEF : Vous défendez le dialogue social. Est-il possible avec Emmanuel Macron ?
Laurent Berger :
Il est parfois possible avec ce gouvernement, parfois non. Sans personnaliser, j’ai deux désaccords de fond avec ce pouvoir et, c’est vrai, notamment avec le président.
Le premier porte sur le modèle de société : nous voulons un modèle inclusif, solidaire, construit sur du collectif tout en tenant compte des personnes, alors qu’il veut une société qui libère les énergies, où les gagnants gagnent et les perdants perdent, et comme on n’est pas des brutes, on donne aux perdants de quoi survivre…
Sur ce point, j’attends les mesures du gouvernement sur la pauvreté, la politique de la Ville, les emplois aidés.
L’autre désaccord porte sur la méthode : il n’y a pas de réforme qui vaille si on n’emmène pas les premiers concernés dans cette transformation. Je reconnais que la légitimité suprême appartient à ceux qui ont été élus, et la CFDT ne demande pas à co-gouverner, mais elle exige d’être entendue dans ses propositions.