Le CSE rencontre Bruno Angles

Le 25 avril le Directeur Général du groupe, Bruno Angles, est venu rencontrer les élus du CSE. Bref compte rendu de ces échanges qui ont tourné autour des résultats du groupe, du projet de GIE unique, des attaques contre le DG et le groupe…

La première partie de l’intervention du DG a été consacrée à l’environnement du groupe, les avancées du plan d’entreprise et les résultats 2023.

Un contexte difficile.

Bruno Angles a souligné le contexte particulièrement difficile dans lequel a évolué le groupe en 2023 .

Si la bonne orientation du marché actions et le niveau élevé des taux ont eu un impact positif sur certaines activités, en revanche d’autres facteurs externes ont nettement pesé en défaveur du groupe.

Ainsi, l’inflation persistante a eu une incidence négative sur nos coûts, la courbe des taux inversée a affecté la compétitivité des produits d’assurance vie et la crise du marché immobilier a impacté fortement nos activités immobilières.

D’autre part, les décisions prises par le gouvernement sur le 100% Santé et sur les transferts de charges de l’Assurance Maladie Obligatoire sur les Assurances Maladies Complémentaires ont pesé sur nos activités en Santé.

Mais le groupe a su combattre l’adversité.

En dépit de ces difficultés exogènes, Bruno Angles s’est félicité de l’état d’avancement du nouveau plan d’entreprise sur l’ensemble des objectifs fixés. Il a particulièrement souligné le déploiement de la feuille de route du SI et du digital qui s’est poursuivi à un rythme soutenu pour améliorer l’expérience client et la qualité de vie au travail des collaborateurs.

En retraite complémentaire, l’année 2023 a été marquée par le respect des engagements relatifs au contrat d’objectifs et de moyens (COM), une croissance des cotisations et des allocations ainsi qu’un résultat des fonds de gestion positif.

Concernant les activités assurantielles, le chiffre d’affaires de la SGAM s’est élevé à 11,6 Md€, le second plus haut historique, et est en hausse de 1,8%.

Le résultat net du Groupe s’établit à 230 M€, en hausse de 4% et au-dessus de la trajectoire prévue pour 2023 par le plan moyen terme (PMT) 23-25.

Un résultat historique pour AG2R Prévoyance

En Santé Prévoyance, la contribution de la SGAPS est de 111 M€, en hausse de 148 M€. Ce bon résultat est principalement dû au très fort redressement d’AG2R Prévoyance dont le résultat net est positif à 53 M€ en hausse de 92 M€ par rapport à 2022 et de 128 M€ par rapport à 2021. C’est le premier résultat net positif depuis 2012, grâce notamment à la mise en œuvre du plan de redressement d’AG2R Prévoyance dont les résultats sont en avance sur les objectifs, et à une sinistralité moins forte qu’anticipée en prévoyance.

Sur le résultat courant ainsi que sur le résultat net, le Groupe est en avance sur les points de passages du plan de redressement d’AG2R Prévoyance adopté en 9 juin 2022.

Un bémol cependant, interpelé par les élus CFDT sur la question de la solvabilité de l’institution, Bruno Angles a admis qu’AG2R prévoyance ne disposait pas des capacités nécessaires pour absorber seule les futurs chocs à venir. Ainsi malgré le plan de redressement, la trajectoire de solvabilité resterait en deçà du niveau de risques défini par le groupe.

Un bon résultat pour La Mondiale

En Épargne retraite et patrimoniale, Bruno Angles a aussi souligné la très bonne performance avec un résultat consolidé de La Mondiale (hors Domitys) de 437 M€ en hausse de +169 M€.

Des frais de fonctionnement maitrisés

Enfin, le DG a indiqué que le Groupe a réussi à maintenir la gestion rigoureuse des frais généraux, stables par rapport à 2022 et inférieurs aux budgets, dans un contexte de forte inflation.

Les efforts des salariés qui ne sont pas valorisés

Même si le DG a cité la mobilisation des salariés pour atteindre les bons résultats du groupe, la CFDT regrette que ce lien de cause à effet n’ait pas été plus mis en avant. Les salariés ont dû sacrifier une partie de la qualité de leurs conditions de travail pour améliorer la productivité et répondre aux attentes des clients. La réduction des frais de fonctionnement s’est traduite par une baisse importante des effectifs dans un contexte où il fallait maintenir l’activité au même niveau.

La CFDT note d’ailleurs que l’objectif de réduction des frais pour le GIE AG2R et VIA SANTE a été largement dépassé par rapport aux projections de l’accord d’intéressement conçu en 2021. La réduction prévue était de 3% en 2023 par rapport à 2020 et elle a atteint 6,8% !

Un point noir au tableau : le résultat de Domitys.

Le résultat net s’élève à moins 161 M€. Ce déficit a été notamment causé par le retournement du marché immobilier, l’inflation et la hausse des taux qui ont impacté les résultats des activités de promotion immobilière et d’exploitation.

Il faut ajouter une forte dépréciation de la valeur d’acquisition de Domitys de 157 M€.

Mais Bruno Angles a souligné que cette dépréciation n’a pas d’influence sur la solvabilité du groupe. Il a aussi affirmé que si une erreur a été commise en achetant au-dessus de sa valeur réelle Domitys, il reste convaincu que cette acquisition n’a pas été une erreur stratégique, car le secteur du grand âge est porteur, et s’investir dans ces activités est conforme aux valeurs de notre groupe de protection sociale.

La DG a indiqué que la solidité des résultats de l’ensemble des autres activités du groupe a permis d’absorber les résultats négatifs de Domitys, et qu’un plan de redressement a été mis en place pour faire revenir cette structure dans une situation économique stable.

De bons résultats et des conséquences positives

L’ensemble des bons résultats du groupe a eu pour effet :

  • D’augmenter les fonds propres du groupe
  • De faire gagner 6 points de ratio de solvabilité à la SGAM
  • De maintenir la notation AA perspective stable attribuée par Standard & Poor’s
  • De mettre fin au plan de contrôle renforcé de l’ACPR sur AG2R Prévoyance
  • De permettre des négociations salariales avec des résultats les plus hauts depuis 10 ans
  • De dégager un montant d’intéressement (notamment pour AG2R) également historiquement haut.

La rencontre avec Bruno Angles s’est poursuivie avec un débat avec les élus.

GIE unique : des alternatives recherchées.

Les premières questions ont porté sur l’éventuel changement de structure employeur pour aller vers un GIE commun.

Lors de précédentes réunions du CSE, avaient été abordées les problématiques de possibles incompatibilités entre les structures juridiques employeurs du groupe et les ventes croisées opérées par le groupe, le traitement du RGPD, de la DDA et du démarchage téléphonique.

Sans évoquer précisément les solutions qui pourraient être retenues pour résoudre cette problématique, la création d’un GIE unique avait été évoquée en filagramme dans les débats en CSE et avait été abordée de façon beaucoup plus claire dans les débats en conseil d’administration.

Les questions des élus ont donc porté sur le devenir de cette piste de GIE unique et si elle était toujours travaillée.

Bruno Angles a répondu très clairement que cette solution n’était pas un projet de la Direction Générale, mais juste une hypothèse de travail posée pour résoudre une problématique juridique. Il a ajouté qu’il avait bien entendu le rejet de cette possible solution par les administrateurs et par les représentants du personnel. Il a ajouté que personnellement il avait mesuré tous les impacts négatifs liés à cette solution.

Il a rappelé que la décision finale de faire évoluer les structures du groupe relevaient de la gouvernance paritaire du groupe et non de la Direction générale.

Il a annoncé que la gouvernance avait commandé une expertise indépendante, en accord avec la Direction générale, pour étudier les solutions alternatives à un GIE unique.

Non, Bruno Angles ne quitte pas le groupe…

Une question posée a porté sur les informations diffusées par la presse sur départ possible de Bruno Angles, notamment pour diriger les Aéroports de Paris.

Le DG a affirmé catégoriquement que cette information était fausse et qu’il n’avait pas l’intention de quitter la direction du groupe.

Il a évoqué les nombreuses attaques dont il a fait l’objet ces derniers mois dans la presse et s’est interrogé sur les auteurs de ces attaques et sur leurs motivations. Il a aussi affirmé qu’à travers lui, c’était aussi le groupe qui était attaqué.

Il a assuré qu’il était très attaché au paritarisme et aux valeurs portées par le groupe de protection sociale. Il a indiqué que son objectif principal était de préserver l’entreprise et ses emplois en évitant deux dangers : l’obligation de se rapprocher d’un groupe comparable en termes d’activité avec en corollaire l’obligation de réduire les effectifs comme a pu le faire MH ou l’obligation de se rapprocher d’un groupe noyauté par un assureur capitalistique comme a pu le faire KLESIA.

C’est pourquoi il a affirmé que les priorités vitales pour le groupe étaient de maintenir son indépendance, et pour cela, il était indispensable d’avoir une marge de solvabilité importante et des résultats solides.

La CFDT est intervenue pour regretter le temps de réaction parfois long entre la parution de « fake news » qui peuvent circuler rapidement au sein de l’entreprise et le rétablissement de la vérité par la direction. Outre la détérioration de l’image de l’entreprise à l’extérieur, cette situation peut aussi créer une démotivation en interne.

Une fin de réunion qui nous fait rester sur notre faim ?

Au-delà de points de divergence avec la direction, cette réunion a permis de clarifier des points importants et surtout, de mieux appréhender l’esprit dans lequel le Directeur général entend conduire ses projets. Mieux comprendre les motivations permet de mieux cerner les intentions et permet surtout d’avoir un dialogue social basé sur la confiance.

En revanche, beaucoup de questions demeurent en suspens, par un manque de temps insuffisant pour les aborder.

L’engagement de Bruno ANGLES à rencontrer régulièrement les représentants du personnel peut être perçu comme une avancée, mais il est impératif d’aller au-delà des discours pour examiner les actions concrètes qui en découleront.

Comprendre les motivations du directeur général est essentiel pour instaurer un dialogue social authentique. Mais une analyse critique est aussi nécessaire pour s’assurer que ces rencontres ne sont pas simplement une stratégie de relations publiques, et qu’elles aboutissent à des mesures tangibles en faveur du bien-être des employés et de la transparence dans l’entreprise.

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Nouvelle ère ?
Nouvelle ère ?
6 mois il y a

Le début d’une normalisation des relations ?
En tout cas, le constat est simple : l’IP est redevenue bénéficiaire et pour la première fois depuis longtemps nous touchons un intéressement.
Le début aussi d’un dialogue apaisé entre AG2R et LM, sans se demander qui a payé quoi ?

Droit dans ses baskets !
Droit dans ses baskets !
6 mois il y a

Peut être que finalement au bout de deux ans le DG a enfin compris qu’il était dans un groupe paritaire et qu’il devait des comptes à son conseil d’administration. Avoir fait de longues études, être polytechnicien n’est pas un gage que tout est vite compris. Il faut parfois insister 😉 Le plus important c’est d’avoir compris et de s’en souvenir…

ahahah
ahahah
6 mois il y a

Ce n’était pas un choix de la Direction générale… mouahahaha. La DG aurait donc laisser passer une bombe pareille sans rien dire ni faire ?
Mais de qui se moque t on. Beau retournement de veste. Sacré Bruno