Lors de la réunion CE du 14 décembre, la direction a présenté le pré-cadrage budgétaire pour 2017. L’occasion pour la CFDT de faire part de son analyse pour tenter d’infléchir la politique de la direction.
Déclaration des élus CFDT
Nous avons retenu que l’objectif pour 2017 était de ralentir nettement la progression des frais de gestion, avec une baisse des frais d’au moins 10% d’ici 2020. Or, vous avez décidé d’avancer à marche forcée. La trajectoire des frais en retraite complémentaire était de 405 m€ pour 2016, les dépenses réelles se situent à moins de 370 m€, soit 35 m€ d’économies supplémentaires. De même, sur le budget 2016 voté par les CA pour les charges totales de gestion du groupe, 18m€ d’économies de plus ont été effectuées.
Votre politique d’austérité a des conséquences néfastes sur la qualité de service fourni par le groupe et sur les conditions de travail des salariés. Nous ne comptons plus les dysfonctionnements en gestion, ce qui provoque les départs de plus en plus nombreux de clients historiques. Dans le même temps, nous assistons à une augmentation importante des arrêts de travail des salariés.
Nous vous demandons de ralentir en 2017 votre processus de baisse des frais, ou tout au moins de respecter des équilibres qui préservent à la fois la qualité de gestion et les conditions de travail.
Par ailleurs, vous faites avant tout porter les économies sur les frais de personnel, en s’appuyant sur trois leviers : le non remplacement des CDI, de faibles augmentations des salaires, une réduction des avantages statutaires. Ainsi, pour 2016 les frais de personnel CDD augmentent de 22% alors qu’ils avaient été budgétés à 7,5%. Dans le même temps, nous avons perdu 245 postes en 2015, 120 en 2016, le cadrage budgétaire 2017 prévoit encore – 200 postes.
En parallèle, des pans de plus en plus nombreux de nos activités sont aujourd’hui externalisés. La relation client, la gestion de l’activité tiers payant, une partie du traitement du courrier, l’encaissement des cotisations, la gestion administrative de la formation, voire une partie du réseau commercial, par le biais des mutuelles partenaires, quittent le groupe.
Nous avons aujourd’hui dans le GIE AG2R REUNIA un clivage net entre les salariés. D’un côté se trouvent les 6500 CDI et de l’autre les 850 salariés précaires. Nous aurons demain un autre clivage : une entreprise avec ses salariés internes au statut correct, et en satellites les salariés des prestataires avec un statut de bien moindre niveau.
Là aussi, nous vous demandons de rétablir pour 2017 un équilibre entre CDD et CDI dans le groupe et de réduire l’externalisation de nos activités.
Sur le plan commercial, la baisse des effectifs se poursuit. Ainsi, nous comptons 10 commerciaux de moins en 2016 sur le marché des particuliers, auquel s’ajoute le départ de 5 gestionnaires des ventes. Pour le marché des entreprises, ce sont 29 commerciaux qui ont quitté le groupe et qui n’ont pas été remplacés.
Comment comprendre cette décrue des effectifs voulue par le groupe dans le contexte fortement concurrentiel d’aujourd’hui autrement que par une volonté de réduire le développement commercial ?
Autres difficultés à laquelle sont confrontés, les réseaux : les offres commerciales ne sont plus adaptées à un marché très encadré par les branches professionnelles, et pour ce qui est en dehors des branches, elles ne sont plus compétitives. Ainsi, pour l’offre standard proposée par le groupe, les autres acteurs de la santé ont ses tarifs et des garanties bien meilleures.
Le groupe va-t-il être plus offensif sur le marché des branches professionnelles et construire de nouvelles offres là où il n’y a pas de branche ? Ce n’est à priori pas à l’ordre du jour à court ou moyen terme.
Concernant le marché des particuliers, qui rappelons est un marché qui apporte de la marge au groupe, nous constatons qu’il reste sans stratégie visible de développement, alors qu’il est particulièrement touché par le partenariat avec les mutuelles.
Tous ces éléments nous conduisent à nous interroger sur l’orientation de l’activité commerciale et le dimensionnement futur des réseaux.
La décision de diminuer le volume de l’activité commerciale est aujourd’hui manifeste. Vous voulez réorienter les efforts vers le maintien de portefeuille et la fidélisation des clients. Quel sera dimensionnement du réseau pour ce seul objectif qui délaisse la conquête de marché ? Vous n’apportez aucune réponse aujourd’hui mais la réduction actuelle des effectifs est un signe néfaste.
La refonte imminente de la stratégie de distribution qui est à l’étude est un autre signe. Il s’agirait selon vous d’adapter le modèle de distribution à un développement rentable.
A travers le réseau unique sur lequel vous allez travailler en 2017 et qui doit voir le jour en 2018, nous vous demandons de ne pas brader les réseaux AG2R REUNICA du marché des particuliers et du marché des entreprises.