Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, qui devrait être adopté mi-février, suscite de vives inquiétudes dans le secteur de l’assurance santé et prévoyance.
Face à un déficit qui devrait dépasser les 22 milliards d’euros en 2025, soit une augmentation de 6 milliards par rapport aux prévisions initiales, le gouvernement de François Bayrou a dû recourir au 49.3 pour faire passer ce texte crucial.
Plusieurs mesures importantes marquent ce PLFSS 2025. Le gouvernement a notamment renoncé à la hausse initialement prévue du ticket modérateur sur les médicaments et consultations médicales. Cependant, pour compenser ce manque à gagner d’environ 900 millions d’euros, une nouvelle contribution d’un milliard d’euros sera demandée aux complémentaires santé et mutuelles.
Les conséquences de ces décisions seront particulièrement sensibles pour les assurés. Les fédérations de la complémentaire santé alertent sur le fait que cette taxation supplémentaire se répercutera inévitablement sur les cotisations des assurés, qu’ils soient retraités, actifs ou entreprises.
Par ailleurs, le texte prévoit une réduction significative de l’indemnisation des arrêts de travail, avec un abaissement du plafond des indemnités journalières de 1,8 à 1,4 SMIC. Cette mesure, qui touchera environ 50% des salariés, devrait être compensée par les employeurs ou les régimes de prévoyance, entraînant une hausse du coût de la prévoyance collective.
En contrepartie, le gouvernement promet une simplification des échanges de données entre l’assurance maladie et les complémentaires santé pour améliorer la lutte contre la fraude. Cette mesure, bien qu’attendue par le secteur, ne semble pas suffisante pour apaiser les inquiétudes des Organismes complémentaires d’assurance maladie (Ocam) face à ces nouvelles charges financières.