Fin janvier, une intersyndicale CFDT VTC/Loti – ACTIF VTC – UDCF s’est créée. Cette intersyndicale est composée de chauffeurs VTC représentant la pluralité du secteur et souhaitant améliorer les conditions d’exercice de leur métier. Devant l’échec des négociations avec UBER, l’intersyndicale appelle au boycott.
Ces trois organisations syndicales travaillent ensemble pour la création d’un dialogue social constructif et apaisé dans un secteur où tout est à faire et dans lequel, les positionnements des différents acteurs n’aident en rien cette construction.
Malgré tout ce qui peut être dit, c’est uniquement dans le cadre de cette démarche de création d’un dialogue social constructif qu’elle a participé à toutes les réunions de médiation, puis aux réunions, discussions et/ou négociations avec l’ensemble des plateformes.
Le secteur du VTC connaît de nombreuses difficultés depuis de nombreux mois. Les mobilisations de décembre dernier ont exprimé le désarroi de travailleurs, souvent jeunes, qui voient leur rêve d’accéder à un emploi décent brisé par les pratiques de plateformes ne permettant pas de vivre du métier de VTC. C’est d’ailleurs un des éléments majeurs du rapport du médiateur.
L’intersyndicale a toujours refusé que des mesures économiques et sociales dans un secteur soient prises sans concertation. Elle l’a réaffirmé vendredi au secrétaire d’Etat, tous ceux qui veulent se passer de la concertation et du dialogue professionnel font une profonde erreur. Dans un secteur qui va mal, cette absence de concertation ne fait qu’aggraver les choses.
Malheureusement la plateforme UBER considère aujourd’hui les séances de négociations comme de simples consultations de façade, montrant son incapacité (volontaire ou non) à accepter un véritable échange sur la question prioritaire des tarifs.
Au cours de la médiation et lors d’entretiens avec les différentes plateformes, nous avons pu constater qu’il existe de bons élèves : commissions entre 12 et 20 % ; tarif minimum et prix au kilomètre décents, se situant au-delà de nos préconisations en termes de tarification minimum, refus de vendre des prestations de transport à perte pour le chauffeur, respect des chauffeurs ; consultation avant déconnexion.
L’intersyndicale a abordé prioritairement la question des tarifs auprès de toutes les plateformes. Ces tarifications sont traitées à travers les conditions générales d’utilisation de toutes les plateformes signées par les chauffeurs lors de création de comptes.
Lors de la dernière séance de négociations avec UBER, à la demande de la plateforme l’intersyndicale est venue avec des propositions concrètes argumentées et négociables. Rien n’a servi la cause !
Suite à l’échec de la négociation et dans le cadre de la médiation, l’intersyndicale a sollicité une rencontre avec le secrétaire d’Etat Alain Vidalies qui a eu lieu ce vendredi 31 mars.
Dans cette rencontre, après avoir partagé le constat d’échec de la négociation, l’intersyndicale a obtenu l’engagement de l’Etat à commencer les travaux de mise en place d’un tarif minimum applicable à toutes les plateformes. Ce tarif minimum fera l’objet d’un processus législatif post élection. Afin de travailler concrètement sur ce tarif minimum, l’intersyndicale a demandé dès hier matin une première rencontre avec les services de l’Etat.
Nous avons obtenu que sur les licences HINTER d’UBER et l’exercice strict de la réglementation par les applications qui oblige que le nombre de véhicules inscrits soit en conformité avec le nombre de licences détenues par les sociétés, l’activation des services de l’Etat pour faire respecter la loi y compris en ayant recours à des plaintes judiciaires. L’intersyndicale exige de toutes les applications, et d’UBER en premier lieu, qu’elles appliquent la règle suivante : 1 licence Loti = 1 véhicule disponible sur l’application.
Au vu du mépris d’UBER vis-à-vis des organisations mais aussi des services de l’Etat, sur les conditions de rémunérations maintenant connues de tous dans ce secteur, l’intersyndicale a obtenu du secrétaire d’Etat qu’il intervienne auprès du ministère du Travail, afin de stopper le recrutement massif de jeunes demandeurs d’emplois vers cette société.
Depuis le 19 décembre dernier, l’immaturité de la plateforme UBER n’a permis aucune avancée concrète pour les chauffeurs et notamment ceux travaillant exclusivement avec cette plateforme. Les décisions prises unilatéralement par UBER, qu’elles concernent les tarifications appliquées mais aussi le processus de déconnexion, ont propulsé le client comme l’acteur exclusif et dominant d’une économie se jouant à trois. Le chauffeur n’est là que pour ramasser les miettes d’une nouvelle économie où le client veut un transport immédiat et de qualité en payant un tarif ne permettant absolument pas de le rémunérer dignement le travailleur.
Pour cela, la CFDT en intersyndicale appelle à un sursaut de conscience de notre société.
La CFDT dans l’intersyndicale appelle l’ensemble des clients d’UBER à boycotter cette plateforme tant que cette société n’aura pas, par une négociation, répondu aux revendications des chauffeurs portées par notre intersyndicale.
Ce boycott lancé auprès de tous, simples citoyens, militants et adhérents CFDT, personnalités reconnues, journalistes. En effet, lorsque vous utilisez les services d’UBER, vous validez un modèle économique ne permettant pas aux chauffeurs de gagner leur vie en fonction du nombre d’heures travaillées. Il n’est plus acceptable qu’un travailleur soit au volant de sa voiture 60h par semaine 6 jours sur 7 pour toucher 1700 € net maximum.
Cet appel est soutenu par la CFDT.
Une page FACEBOOK « Je boycotte UBER » et une pétition en ligne change.org « Pour qu’UBER améliore les conditions de rémunération de ses chauffeurs » sont d’ores et déjà mises en ligne.