Le 19 janvier André Renaudin face aux élus du CSE s’exprimait sur la situation générale de l’entreprise : « Relisez le livre de Job. Quand nous nous comparons à Job, nous réalisons que nous allons bien. Ne nous plaignons pas, soyons heureux de notre sort »
Après quelques informations sur les évolutions de la gouvernance du groupe, un point sur les trois grands marchés que sont Entreprises et Professionnel, Particuliers et Vente à distance est réalisé :
Sur l’Entreprise : L’activité est portée par la direction Courtage Grands comptes (non concernée par la transformation de la distribution…) qui a répondu à un nombre considérable d’appels d’offres via le courtage, et tiré parti du choix fait par MH (non cité) de résilier en fin d’année 2020 une grande part de son portefeuille, un chiffre d’affaire additionnel de 200 M€ sera cité plus tard par le directeur commercial.
Pour la CFDT, ce modèle de développement pose problème. Il est générateur d’une PNA faible (marge avant frais de gestion). Il privilégie la gestion déléguée, et élargit le panel des courtiers et des cibles au détriment du MDE, englué dans la transformation de la distribution. Remarquons que le MDE n’est même pas cité.
Sur le MDPRO, sans citer de chiffres, c’est une année 2020 relativement favorable, compte tenu de la pandémie qui est citée. Enfin, la productivité a été en hausse en fin d’année 2020 également au niveau des particuliers et en vente à distance, malgré une production santé tout de même en diminution de 8 % par rapport à l’année précédente.
Ce niveau d’activité permettrait à la SGAM d’atteindre la moitié du résultat de l’année précédente, qui était un résultat exceptionnel à 350 millions d’euros. Cette situation est due notamment à la chute des produits financiers, et pose de fait pour la CFDT la question de la dépendance du groupe aux marchés financiers. Les conseils d’administration pourraient faire le choix de provisionner davantage ou dégager des provisions antérieures pour une meilleure alimentation de la marge de solvabilité. Cet exercice comparable à 2009 et 2013 est qualifié de « moyen » par André Renaudin.
La solvabilité très pénalisée par la baisse des taux d’intérêt tout au long de l’année 2020 restera environ le double du minimum réglementaire.
Interrogé par la CFDT, André Renaudin reconnait que du fait des taux qui deviennent négatifs, le groupe subit des difficultés fortes en termes de marge de solvabilité auquel il peut répondre de façon temporaire par l’émission de TSDI, mais pas forcément de façon permanente.
En matière de retraite supplémentaire, avec la réforme de la loi PACTE et la fin du Madelin, une page se tourne pour La Mondiale qui aura vécu 25 ans grâce à ce dispositif. Le plan d’épargne retraite individuel (PERI) à des impacts lourds sur la gestion, les chaînes de traitement et sur les outils informatiques.
Le groupe fait le choix de se lancer dans la constitution d’un FRPS (fonds de retraite professionnelle supplémentaire). Il s’agit d’un des grands chantiers de l’année qui devrait quant à lui soulager la solvabilité de 50 points.
La Prévoyance, est définie comme un des métiers d’avenir, il s’agit d’accompagner nos assurés en général, nos entreprises et les branches professionnelles, avec des besoins collectifs, sociétaux et de protection qui ne cessent d’augmenter.
Le marché de la santé, est compliqué : la présence de nouveaux acteurs qui saturent le marché et tirent les tarifs à la baisse ne permet pas aux marges de subsister.
André Renaudin reconnait que ViaSanté n’est pas intégrée de manière satisfaisante, (la CFDT avait cité le terme « un pied dedans, un pied dehors »). Et son intégration en tant que membre du GIE est envisagée pour la fin d’année 2021.
D’autre part, l’évaluation de la taxe OCAM estimée pour le groupe à 36 millions lors de la présentation des orientations budgétaires de novembre est portée à 47 millions d’euros.
Ce montant correspond environ au résultat de la SGAPS.
Questionné par la CFDT sur les échecs des rapprochements avec la MATMUT puis la Mutuelle Générale, André Renaudin admet que le groupe peine à devenir un groupe complet d’assurance et qu’il ne voit pas quel acteur mutualiste en France pourrait rejoindre la SGAM et adhérer à l’association sommitale.
Sur l’IARD le travail se porte par conséquent sur des partenariats, avec peu d’acteurs disponibles, La Banque Postale IARD est citée mais la situation actuelle ne permettrait pas de faire avancer le dossier.
Il dément avoir envisagé la reprise d’AVIVA France. Pour la CFDT cette acquisition à 3MDS € qui aurait réglé le problème de la diversification était surtout hors de prix pour le groupe. De fait, l’acquisition d’une société de faible taille sur des cibles IARD précises n’est pas écartée.
Par ailleurs, l’ambition du Groupe de diversifier son activité sur de nouveaux métiers dépassant le champ assurantiel, se manifeste par une offre faite à NEXITY pour le rachat de sa participation (300M€) au capital de DOMITYS (140 résidences services seniors).
La CFDT clôturera les échanges avec le directeur général en l’interpellant sur la situation catastrophique dans laquelle se trouve Arpège depuis la migration sur CIEL, et d’une façon plus générale sur la dégradation des délais de traitement en gestion.
« Notre serviteur » relativisera : « le terme de catastrophe me paraît excessif. La situation est fâcheuse … »