Baptisée « Mon compte formation », l’application mobile qui donne accès au compte personnel de formation (CPF) est disponible. Elle permet de choisir de réserver et de payer une formation librement, et sans l’intermédiation de l’employeur, de son Opco ou encore de Pôle emploi.
Le gouvernement parie sur une montée en charge rapide de ce dispositif à la main des usagers, puisqu’il vise un million de personnes formées en 2020. L’appli doit évoluer dans les mois qui viennent, notamment pour intégrer les abondements versés par les financeurs de la formation et, en particulier, par les employeurs souhaitant cofinancer une formation avec un salarié.
Depuis le 21 novembre au matin, 25 millions de titulaires du CPF peuvent télécharger l’application « Mon compte formation » sur leur mobile et accéder à leurs droits sur un nouveau portail en ligne. 1 000 diplômes, 40 000 formations et plus de 100 000 sessions de formation sont proposés par 4 000 organismes de formation. Le prix moyen comme le prix médian de ces formations tournent autour de 1 400 €, sachant qu’une personne sur trois dispose de plus de 1440 € et qu’en moyenne les personnes ont acquis 1040 €. Alors qu’environ deux millions de formations ont été validées dans le cadre du CPF depuis sa création en 2015, l’entourage de la ministre du Travail vise un million de formations validées chaque année dès 2020.
En matière de communication, la campagne est lancée : des vidéos seront notamment diffusées et le gouvernement souhaite que tout le monde ait entendu parler de l’application au moins six fois d’ici au 15 décembre prochain.
L’accès au compte
Chacun doit s’identifier au moyen de son numéro de sécurité sociale, comme c’était le cas sur l’ancien portail du CPF et du compte personnel d’activité (CPA). Le mot de passe choisi à l’époque reste valable. Pour les nouveaux utilisateurs, il suffit d’entrer une adresse de courriel valide pour en obtenir un.
Dès la connexion établie, les utilisateurs doivent accepter les conditions générales d’utilisation du CPF (v. l’actualité nº 17907 du 30 septembre 2019). Passé cette étape, le solde des droits acquis s’affiche. Rappelons qu’un salarié à temps complet acquiert 500 € par an dans la limite de 5 000 €. Pour les personnes les moins qualifiées, l’alimentation du compte se fait au rythme de 800 € par an dans la limite de 8 000 €. Le niveau du diplôme le plus élevé obtenu et son année d’obtention doivent être renseignés pour permettre à la Caisse des dépôts et consignations d’appliquer la majoration.
Le ministère du Travail constate que 80 % de bénéficiaires n’ont à ce jour pas déclaré dans leur compte leur solde de droit individuel à la formation (DIF). Ils peuvent encore le faire via la nouvelle application.
Au maximum, les personnes n’ayant jamais utilisé leur CPF et bénéficiant d’un solde de DIF de 120 heures peuvent déjà atteindre un crédit de 3 240 € (96 heures de CPF plus 120 heures de DIF multipliées par 15 €).
En cas de difficultés dans l’utilisation de l’application ou du portail, une plate-forme téléphonique a été installée à Angers pour répondre aux questions des usagers (0 970 823 551).
Un achat de formation sans intermédiation
L’utilisateur se rendant sur le moteur de recherche des formations se voit proposer une liste évolutive des métiers qui recrutent et peut accéder aux formations correspondantes. S’il effectue librement une recherche, il obtiendra une liste d’offres de formation triée aléatoirement. Pour chaque formation la personne visualisera immédiatement l’organisme qui la délivre, le lieu, le prix, et la durée de l’action. Trois filtres peuvent être appliqués pour ordonner ces résultats : la pertinence des offres, la distance de l’organisme de formation ou le prix par ordre croissant. Le ministère estime que, pour rester compétitif, des organismes de formation revoient déjà leurs tarifs à la baisse lorsqu’ils proposent une formation dans le cadre du CPF. Il considère que cette régulation des prix par la mise en concurrence des offres sur l’appli va se poursuivre. Au-delà des filtres, le titulaire du compte peut renseigner le nom de l’organisme de formation de son choix afin de circonscrire la recherche.
Chaque offre s’accompagne d’une description du contenu de la formation et des sessions disponibles. Une fois l’action choisie la personne peut s’y inscrire en renseignant notamment sa catégorie socio-professionnelle.
Avant de valider son choix l’utilisateur est informé du montant qui lui reste à payer une fois mobilisé son crédit CPF. Ce reste à charge peut être financé par la personne ou compensé par l’employeur, notamment sous forme de prime, dans une logique de co-investissement.
Une fois le choix de la formation effectué, les organismes de formation ont 48 heures pour répondre à la demande.
Les futures évolutions de l’appli
Le nombre des organismes de formation référencés comme le catalogue des formations offertes sur « mon compte formation » ont vocation à s’étoffer et à être mis à jour en continu.
L’application et le portail seront ainsi améliorés régulièrement et une deuxième version est déjà annoncée aux alentours du mois d’avril 2020. Celle-ci permettra d’intégrer les abondements du compte personnel de formation versés par les différents financeurs de la formation (État, régions, Pôle emploi, etc.) et en particulier par les employeurs. Cette « V2 » devrait aussi permettre aux titulaires de remplir leur passeport compétences qui référencera les diplômes et qualifications qu’ils ont obtenus par la formation.
C’est aussi au mois d’avril que « mon compte formation » devrait être ouvert aux trois millions d’indépendants, de professions libérales et de conjoints collaborateurs.
La « V2 » ou une version ultérieure doit en outre intégrer la possibilité de trier les résultats d’une recherche de formation en fonction des évaluations et des notes qui seront laissées sur l’application par les personnes formées. Une telle fonction ne sera activée que quand le volume des évaluations disponibles sera suffisant pour apporter une information objective.
Il est aussi envisagé de donner des informations sur les offres d’emploi disponibles et correspondant aux formations proposées afin d’orienter le choix des personnes.
Quant au conseil en évolution professionnelle (CEP), dont l’objet est de favoriser l’orientation des actifs, sa mobilisation n’est pas encore suggérée sur l’application.