Le groupe connait aujourd’hui des difficultés sérieuses. Mais se cachant derrière le principe qu’elle est seule à devoir les gérer, la direction communique peu sur l’origine des problèmes et n’admet pas la concertation sur les solutions nécessaires pour se tirer du bourbier.
AG2R Prévoyance se trouve dans la situation périlleuse d’un assureur qui, du fait de sa situation économique difficile, doit limiter son développement.
En effet, engranger de nouvelles affaires oblige à constituer des provisions pour faire face aux engagements. Dans les difficultés financières que connait AG2R P aujourd’hui, faire du développement grève donc la marge de solvabilité. La seule solution est de limiter les affaires nouvelles, de ne prendre que celles qui sont très rentables en attendant de retrouver une meilleure santé pour booster le développement.
Pour retrouver une meilleure santé, là aussi, il n’y a pas pléthore de solution : il faut redresser les résultats techniques en résiliant les contrats déficitaires et il faut réduire les frais de fonctionnement pour améliorer les marges.
Le gros défaut de ces solutions, c’est que la réduction du développement associée à une réduction du portefeuille par les résiliations à un impact très lourd sur l’emploi. En effet, toute réduction de l’activité joue directement sur le nombre de salariés nécessaire pour assurer cette activité.
L’exemple de la perte d’une convention collective est parlant : plusieurs dizaines d’emplois seraient concernés dans les services de gestion.
Si l’on ajoute à cette politique de faible développement, la réduction des dépenses de fonctionnement, on comprend que les salariés sont perdants à deux niveaux : la limitation de l’emploi et la réduction des frais de personnel. La situation est d’autant plus intenable que les économies sur la masse salariale sont beaucoup plus rapides que la baisse d’activité. Résultat : peu de revalorisations salariales, recherche accrue de gains de productivité qui mettent à mal la qualité de vie au travail.
On le voit, les salariés sont directement impactés par la mauvaise situation économique d’AG2R P. Etant concernés au premier chef, il est légitime qu’ils s’intéressent à la problématique par l’intermédiaire de leurs représentants.
Notamment, il est pertinent de se demander comment on en est arrivé là.
La dégradation de la situation d’AG2R P n’a pas été brutale. L’érosion a duré au moins une décennie. Se questionner sur l’origine des problèmes et sur le pourquoi de l’aveuglement qui a perduré si longtemps, permet de rechercher les causes pour les traiter et de ne pas renouveler les erreurs du passé.
Mais la direction met une chape de plomb sur ces questions.
Sa première réaction est de développer un discours dans le style, il ne sert à rien de rechercher des coupables.
Une autre réaction, encore moins défendable pour la CFDT, est de dire que l’entreprise n’est pas en cogestion : les représentants du personnel ne sont pas habilités à se mêler de sujets qui ne concernent que la direction. Seule cette dernière décide. Autrement dit : laissez-nous faire les conneries que l’on veut dans notre coin.
C’est oublier la responsabilité d’une direction vis-à-vis des salariés.
L’emploi dans notre groupe, sa rémunération, ses conditions d’exercice sont indissociables de la vie personnelle des salariés. Il influe leur moral, leur santé, leur vie familiale…
Peut-on laisser des dirigeants jouer avec nos vies sans avoir un droit de regard ?
La CFDT demande depuis plusieurs mois un débat contradictoire sur :
- La politique commerciale du groupe et les moyens alloués
- Les problématiques de gestion en santé et prévoyance
- Les trajectoires d’emplois projetées conjuguant les besoins des métiers et les contraintes financières
- Le choix des solutions informatiques qui seront peut-être modifiées en changeant de partenaire.
Pour l’instant, ces demandes sont sans réponse.
En revanche, certains informations stratégiques pour le groupe nous parviennent par l’intermédiaire de la presse spécialisée.
Faudra-t-il un mouvement social pour que la direction réalise que l’entreprise ne lui appartient pas et que ce sont les salariés qui la font vivre ?
Interrogations légitimes!! Et ensuite c’est plus facile de mettre la pression sur les équipes pour tenter de combler les retards par moultes heures sup et travail le samedi que de se remettre en question… il est bien connu que les dirigeants ne se trompent jamais…
Excellente conclusion . ” pour que la direction réalise que l’entreprise ne lui appartient pas ” . A contrario, elle n’appartient pas aux salariés , quoi que ce sont ces derniers qui l’a font vivre et prospérer (bien souvent pour les dirigeants)
N’oublions pas que nos patrons, nos RH produisent peu de richesse et sont eux aussi salariés .
Si le bateau coule, tout le monde devra avoir son gilet de sauvetage
C’est tout de même très inquiétant pour toute la partie santé prev en gestion, combinée à la réorg des commerciaux qui n’en peuvent plus et maintenant de la DAB … Quel devenir pour tous ces services ?
Serait on en train de scier la branche sur laquelle nous sommes assis ?