Une rentrée sociale chargée dans le groupe AG2R LA MONDIALE, avec des enjeux cruciaux pour l’emploi et les conditions de travail des salariés.
De nombreux dossiers, dont certains ont commencé à être négociés avant les vacances, vont être finalisés avant la fin de l’année ou début 2019.
Le télétravail
Le premier dossier, révolutionnaire pour le fonctionnement de l’entreprise, est celui du télétravail ouvert à tous les salariés.
Son déploiement commencera dès octobre ou novembre. Des centaines de salariés adopteront une nouvelle façon de travailler.
La CFDT a porté ce projet et a conclu un accord. Elle y voit une formidable opportunité pour les salariés de mieux concilier leur vie professionnelle avec leur vie privée. Mais de nombreux dangers existent : une surcharge de travail imposée, une organisation mal maitrisée, un isolement provoqué, un flicage orchestré…autant d’écueils qu’il est indispensable d’éviter.
C’est pourquoi la CFDT a voulu et obtenu que les délégués du personnel, sur le terrain, puissent suivre le déploiement.
Une gestion “active” de l’emploi
Autre dossier potentiellement dangereux : la gestion prévisionnelle des emplois et compétences.
L’accord actuel arrive à son terme. Cet outil qui vise à prévoir les évolutions de l’emploi et à mettre en place des dispositifs de compensations financières peut facilement dériver vers un outil plus coercitif. Un signe : la DRH ne parle pas de gestion prévisionnelle des emplois, mais de gestion active de l’emploi. Que signifie ce terme « actif » ? Véhicule-t-il une notion de facilité de mutation pour le salarié ou une notion de mutation contrainte, facilitée pour la direction ?
Lorsque l’on connait les mutations importantes dans les métiers du groupe ces prochaines années, l’accord qui sera négocié par la CFDT prend une importance cruciale.
Vous avez dit QVT ?
Dans ce contexte difficile, la direction va être contrainte par la réglementation de négocier un accord de « qualité de vie au travail » échéance qu’elle repousse le plus possible considérant que ce volet social n’est pas sa priorité. La CFDT veut au contraire que la qualité de vie au travail irrigue toutes les réflexions du groupe, surtout dans les dossiers de réorganisation.
Lorsque l’on voit la dégradation des conditions de travail, autant chez AG2R que chez La Mondiale, on ne peut qu’exiger un changement d’optique de la direction. Mais ce ne sont pas les économies qui pèsent de plus en plus sur les salariés qui laissent espérer un tel virage. La direction semble plus préoccupée de changer de château à Paris et de partir d’Haussmann vers un autre lieu prestigieux que d’améliorer les conditions de travail de ses collaborateurs.
Là encore, le seul recours à un tête à tête de la direction avec elle-même, ce sont vos représentants du personnel, et notamment ceux de la CFDT.
La MATMUT
Autre bouleversement : le rapprochement avec la MATMUT.
Pendant que La fusion AG2R REUNICA se digère difficilement et que l’organisation commerciale avec La Mondiale est toujours en cours, le groupe va opérer en 2019 une transformation encore plus importante avec un autre groupe, la MATMUT.
Comment se prémunir contre un risque de surchauffe dans ce contexte de changements perpétuels ?
Et surtout, comment garantir qu’il n’y aura pas de casse sociale comme dans beaucoup de fusions ?
Là encore, seuls vos représentants du personnel CFDT, peuvent influer sur une politique de direction qui pourrait se déconnecter du terrain.
Le CSE
Mais, un autre danger, qui concernent vos représentants, se profile.
Dans la lignée des ordonnances Macron, la structure des instances de représentation du personnel vont changer. Exit le CE, les CHSCT, les délégués du personnel pour faire place au CSE, une instance globale qui regroupera tous les mandats. Un réel risque de perte de pouvoir de vos représentants existe.
Sans délégués du personnel, comment suivre les problèmes sur le terrain ? Sans CHSCT, comment travailler sur les conditions de travail ? Avec une limitation du nombre de représentants, comment être proche des plus de 10 000 salariés du groupe ?
Il sera indispensable de peser dans la négociation du futur CSE pour garder une instance de représentation efficace. Pour qu’une direction ne se considère pas comme des « premiers de cordée » sans contrôle, il faut des garde-fous. Seuls les représentants du personnel, et la CFDT, peuvent jouer ce rôle.
Le groupe va connaitre une rentrée sociale difficile, peut-être la plus dangereuse de son histoire.
Nous ne pouvons pas laisser la direction décider seule de notre avenir, de notre carrière, de notre emploi.Il faut un contre-pouvoir fort.
Alors pour cette rentrée 2018, décidez d’agir !