Alors que les négociations salariales semblent être dans l’impasse, il est légitime de se poser la question : le groupe est-il en train de changer de modèle social ?
C’est indéniable, le contexte extérieur est dangereux pour le groupe. Dans l’activité retraite complémentaire, les fédérations AGIRC ARRCO imposent un plan d’économies. Le modèle communautaire qui se met en place impose l’excellence si nous ne voulons pas que plusieurs de nos activités soient traitées par d’autres acteurs. En assurance de personnes, réduire les coûts pour se situer au même niveau que nos concurrents est indispensable. Dans le même temps, il faut investir pour améliorer notre fonctionnement, dans le numérique par exemple.
Une organisation syndicale responsable ne peut pas nier la réalité, car il est question de l’avenir du groupe et de nos emplois.
Le problème est plus de juger de la nature et l’ampleur des économies que de leur justification.
Or, il est facile de traiter ces économies par le seul biais des frais de personnel. Travailler sur d’autres pistes implique de remettre en cause le fonctionnement et l’organisation du groupe, alors qu’il est beaucoup plus rapide et aisé de n’accorder aucune augmentation salariale.
La CFDT l’affirme, notre direction est tombée dans la facilité.
Et la CFDT constate que réduire les frais de personnel est injuste, inéquitable et contreproductif.
Injuste parce que les salariés du groupe ont déjà faire leur part dans la recherche d’économies.
Les augmentations collectives ont été bloquées par la direction depuis 3 ans (seule une petite augmentation conventionnelle a été déclenchée en 2017). La réduction des avantages sociaux lors du changement de statut en 2016 a généré des gains importants.
Mais il faut aussi souligner que les salariés du groupe ont contribué aux économies par leur productivité. Le seul fait que cette dernière se soit maintenue dans le contexte de l’ANI, de la DSN, des regroupements, alors qu’une baisse importante des effectifs était opérée, a nécessité des efforts importants.
Injuste, mais aussi inéquitable.
La facilité d’économiser sur les frais de personnel permet d’être plus laxiste sur d’autres dépenses.
Quelques exemples. La direction digitale a voulu améliorer ses espaces de travail avec un surcoût de plus de 700 000 euros alors que ses locaux neufs venaient d’être livrés. Le salaire annuel de membres du COMEX, qui prônent la modération salariale, équivaut à presque la totalité de l’enveloppe consacrée aux augmentations collectives de 7000 collaborateurs.
Injuste, inéquitable, mais aussi contreproductif.
Le modèle social développé par AG2R La Mondiale depuis des décennies mettait en son centre la vraie richesse du groupe : ses salariés. L’entreprise prenait donc soin de cette richesse. Un tel modèle social a permis de créer un esprit d’entreprise et une véritable cohésion. Dans une société sans actionnaire comme la nôtre, la direction a toujours réparti les marges financières entre les fonds propres de l’entreprise, les besoins de financement de son développement et la redistribution aux salariés.
La CFDT affirme que ce modèle social est remis en cause aujourd’hui. Et cette remise en cause provoque une crise de confiance des salariés envers la direction. Elle se mesure à travers les réponses des collaborateurs dans l’enquête « baromètre social ». Elle se traduit par une augmentation importante de l’absentéisme. Elle aboutit à une démotivation grandissante. Elle provoquera, à terme, une baisse de la productivité et de la qualité de services.
Nous espérons que les NAO 2018 seront un signe fort de changement de politique sociale, avec une prise en compte des efforts réalisés par les salariés.
Nous fûmes longtemps une entreprise qui payait bien. Nous sommes maintenant dans le bas de l’échelle. Pourtant la direction le dit : nous sommes le premier groupe de protection sociale. Pourquoi cette différence ?
N’exagérons pas. J’ai travaillé dans d’autres boites similaires. Les avantages sociaux sont loin d’être négligeables chez AG2R
Bien sûr gagner plus est légitime mais avoir un job, c’est déjà bien surtout lorsque l’on regarde autour de soi et que l’on voit la pauvreté et le chômage.
La société change et nous devons nous adapter même si parfois ce n’est pas facile.
Il est inéluctable que tous les GPS vont petit à petit disparaitre lors des 5/6 prochaines années et seront regroupés au sein d’une institution unique (la cnav ??).
Il faut rester optimiste sans être naïf et essayer de trouver sa place dans une société en pleine mutation.Bonne fin de journée à tous.