Dans le contexte de la publication des « ordonnances Macron » sur la réforme du travail, la direction AG2R LA MONDIALE a négocié un accord sur le dialogue social dans l’entreprise, accord que n’a pas signé la CFDT.
Les ordonnances sur la réforme du code du travail ont ouvert un débat : quelle place pour le dialogue social dans l’entreprise ?
La négociation dans une entreprise est un équilibre entre la volonté de l’employeur et les revendications des représentants du personnel. Les deux approches sont différentes, mais une approche commune est parfois possible.
La CFDT, dans un tract de rentrée en septembre, appelait de ses vœux une nouvelle vision des relations sociales dans le groupe. L’enjeu est primordial : rendre l’entreprise certes rentable, mais aussi attractive socialement.
La négociation d’un accord dans l’entreprise sur le dialogue social s’est située dans le contexte particulier des ordonnances sur la réforme du code du travail.
Ces réformes minimisent le rôle de la réglementation et des conventions collectives et placent encore plus l’entreprise au centre des négociations. Elles lui donnent beaucoup plus de latitude.
Cette négociation AG2R REUNICA était donc l’occasion de vérifier la vision de la direction des relations sociales.
Or, que constatons-nous ?
La réglementation (la loi Rebsamen) prévoit que le Comité d’Entreprise donne son avis sur les orientations stratégiques de l’entreprise, sur sa vie économique et sur sa politique sociale. Ces avis sont transmis à « l’organe chargé de l’administration ou de la surveillance de celle-ci ». L’objectif est d’établir un dialogue entre les instances et de permettre aux représentants des salariés d’exprimer leur avis au sein du Conseil d’Administration.
Or, dans un organisme paritaire comme le nôtre, la direction a décidé que l’avis du CE ne serait transmis qu’au Conseil d’Administration du GIE, et non au Conseil d’Administration de la sommitale, qui est pourtant l’organe qui définit la politique du groupe et qui est chargé de sa surveillance.
Résultat : les véritables dirigeants de notre groupe ne sont pas informés des avis, préconisations et alertes émanant des représentants du personnel.
C’était certainement l’objectif recherché par la direction.
Et c’est un très mauvais signal envoyé aux collaborateurs du groupe dans le contexte actuel.
C’est pourquoi la CFDT ne pouvait pas signer un tel accord.
La DG ne donne plus de signes de confiance depuis longtemps (demandez à nos collègues de Mulhouse et Strasbourg) et elle ne fait rien pour améliorer la situation. Pire, elle interprète à son avantage les textes des loisTravail et Rebsamen et se sert des charges du personnel comme variable d’ajustement sans se soucier des impacts sur la relation client et de la santé du personnel (augmentation des arrêts de travail)…et elle voudrait qu’on lui signe un chèque en blanc…
Elle se met toute seule le doigt dans l’oeil jusqu’au coude mais qu’elle ne vienne pas se plaindre!