2020 : pas de prime MACRON et petites NAO

C’est quasiment officiel : le GIE AG2R ne versera pas à ses salariés une prime exceptionnelle dite « Macron » en 2020. Mais cette disparition ne présage pas pour autant un coup de pouce lors des négociations salariales (NAO) !

En 2019, le groupe avait décidé d’octroyer une prime dans le cadre du système défiscalisé et exempt de charges prévu par le gouvernement. Les salariés présents le 31 décembre 2018 et dont le salaire était inférieur à 3 fois le SMIC, avaient reçu une prime de 500 euros.

Ce sont 80% des salariés qui étaient concernés.

Pour 2020, tous les espoirs étaient encore permis. Lors d’une réunion du Comité d’Entreprise fin 2019, la direction a affirmé que le dispositif était à négocier.

Même si cette prime peut être versée jusqu’au 30 juin, aucune réunion de négociation n’avait pourtant été prévue, et les négociations annuelles sur les salaries ont été repoussées « aux calendes grecques ».

La CFDT a donc interrogé à plusieurs reprises la direction sur ses intentions. La réponse est tombée comme un couperet « le conseil d’administration n’a pas voté d’enveloppe budgétaire pour une prime ».

Ce serait donc la faute des administrateurs, même si le budget est construit par la direction…

Nous pourrions en conclure que les marges de négociations pour les augmentations collectives de salaires seraient d’autant plus importantes.

Là encore ça serait la faute des administrateurs qui selon la Direction aurait voté un budget d’augmentation des frais de personnel de seulement 0,5% pour le GIE AG2R. Budget construit en amont des conseils d’administration par la Direction.

Autant dire qu’avec 0,5% d’augmentation des frais de personnel pour les augmentations collectives, individuelles, les primes exceptionnelles et commerciales, le coût de l’ancienneté…il restera très peu pour les NAO.

Pour essayer de desserrer un peu cet étau, et avoir plus de marges de manœuvre, la DRH a décidé d’inverser les processus de politique salariale cette année.

Les augmentations individuelles ne seront décidées qu’en mai ou juin (à effet rétroactif de janvier), soit avec un décalage de 3 mois, et donc après les augmentations collectives. Les primes ne seront octroyés qu’en mars, soit avant les augmentations individuelles.

Pourquoi ?

Parce que les managers qui n’auront pas eu satisfaction pour leurs demandes d’augmentations individuelles ne pourront plus se rabattre sur une prime.

Et surtout parce que les augmentations collectives seront négociées avant les augmentations individuelles. Et si la direction doit lâcher un peu de lest dans les NAO, elle pourra réduire d’autant les augmentations individuelles.

En conclusion

Les NAO cette année risquent de se réduire à une discussion sur la façon de distribuer une toute petite enveloppe fixée à l’avance.

Vous avez dit « négociations » ?
Vous avez pensé “dialogue social ” ?
Vous avez imaginé

“reconnaissance du travail accompli ” ?

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Anonyme
Anonyme
4 années il y a

On doit faire des économies pour rester compétitif, OK !
Mais pourquoi toujours sur les frais de personnel ? Pourquoi le COMADIR par exemple a fait un séminaire dans un château ? Combien coûte tous ces événements réservés à nos dirigeants ? Et en quoi ce type d’événement participe-t-il à la compétitivité du groupe, à la cohésion de tous les salariés, à la motivation du personnel ?

taraud
taraud
4 années il y a

Bonjour, le groupe suite à l’échec du rapprochement n’a pas de stratégie claire. Etant donné les bouleversements qui vont avoir lieu dans le domaine de la retraite complémentaire, il serait temps que notre employeur fasse une GPEC de bon niveau pour améliorer l employabilité de tous les salariés et non pas uniquement des managers.